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Dekra se veut rassurant sur la durée de vie des batteries Rédigé par Philippe Schwoerer le 20 Déc 2024 à 12:09 1 commentaires

Pour beaucoup d’automobilistes, la durée de vie des batteries est un frein à l’adoption des véhicules électriques. En s’appuyant sur 25 000 tests pour contrôler l’état de santé SoH de packs lithium-ion et sur l’expérience d’une compagnie de taxi à Munich, l’organisme de certification allemand Dekra estime que cet élément clé est bien plus durable qu’on pourrait le croire.

 

Jeunesse, diversité et flou

Les craintes sur la durée de vie des batteries sont alimentées déjà par un certain manque de recul encore au sujet de la mobilité électrique. Mais aussi en raison d’une évolution rapide qui entretien une certaine méconnaissance. Diversité des chimies avec les cellules NMC (nickel manganèse cobalt), LFP (lithium fer phosphate), LTO (lithium oxyde de titane), et autres ; recharge à des puissances de plus en plus élevées ; systèmes de gestion thermique et BMS toujours plus sophistiqués : il y a vraiment de quoi s’y perdre.

Par ailleurs le manque d’informations concernant la réparabilité et les coûts pour remettre en état un pack ajoute beaucoup du flou. La durée de vie ne se mesure pas qu’en nombre d’années d’usage. Le compteur des décharges/recharges entre aussi en jeu. Beaucoup de paramètres s’y ajoutent, au point que, tout comme avec les moteurs essence et diesel, la longévité d’une batterie sera différente d’un modèle de voiture électrique à un autre.

On peut toutefois s’attendre à ce que globalement il soit possible d’enchaîner les centaines de milliers de kilomètres et les dix ans de service, sauf accident de parcours.

 

95-97 % de SoH après 6 ans et plus de 200 000 km

En Allemagne, MTZ (Münchener Taxi Zentrum) exploite depuis 2018 six Jaguar I-Pace dont les kilométrages varient de moins de 180 000 à plus de 260 000 km. « Nous avons rechargé les véhicules en moyenne une fois et demie par jour, pas particulièrement à basse puissance, mais toujours complètement pour donner aux conducteurs la sécurité appropriée concernant l’autonomie », a expliqué Gregor Beiner, le directeur général de la compagnie.

Pour ces six voitures, Dekra a calculé des états de santé SoH s’étalant entre 95 et 97 %. Ce qui est particulièrement encourageant. L’organisme a mis au point sa propre procédure pour obtenir en une quinzaine de minutes un état de santé précis. Elle se déroule en deux temps principaux : test statique, et courte accélération sur une distance de 50 à 100 mètres. Plus de 25 000 contrôles ont ainsi été effectués en Allemagne et ailleurs en Europe où Dekra souhaite développer cette activité.

L’entreprise prévient que l’usure de la batterie peut beaucoup varier en fonction du style de conduite, du climat et des scénarios de recharge. D’où la nécessité de connaître la valeur SoH d’un véhicule électrique d’occasion avant de l’acheter. Cette information gagnerait à être obligatoirement vérifiée et communiquée lors du passage au contrôle technique.

 

Bonne tenue de l’état de santé

Longtemps, seules les Tesla étaient connues pour pouvoir avaler plusieurs centaines de milliers de kilomètres avec la batterie d’origine. Ce n’est pas forcément parce que cet élément est mieux fait ou plus fiable sur ces voitures, mais bien plutôt parce que nombre de chauffeurs de taxi et de VTC les exploitent depuis maintenant déjà dix ans. Avec Münchener Taxi Zentrum, on sait désormais que le Jaguar I-Pace est capable d’endurer aussi un tel traitement.

Ce qui permet à Gregor Beine d’apprécier : « Nos expériences avec les véhicules électriques ont été extrêmement positives ». Aujourd’hui, sur une flotte de 70 engins, la compagnie compte plus d’un tiers d’électriques de différentes marques. Ce qui devrait permettre d’évaluer la durabilité d’autres modèles de VE soumis à un usage semi intensif.

Les batteries lithium-ion ne connaissent-elles pas une dégradation, même minimale, après quelques mois de mise en service ? Si, mais c’est masqué par les zones tampons. La première utilité de ces dernières est d’empêcher des décharges trop profondes ou des recharges au maxi, toutes les deux pouvant causer une usure plus importante.

En outre, le recours à ces zones masque la capacité énergétique brute, l’état SoH étant calculé sur la valeur accessible. Cette astuce permet aux électromobilistes de pouvoir bénéficier sur une grande durée d’une autonomie maximale selon les utilisations habituelles personnelles.

 

500 000 km sur des Kia e-Niro

De 180 000 à plus de 260 000 km pour les Jaguar I-Pace c’est bien, mais au-delà ? En juin 2024, nous avions présenté le cas d’un chauffeur VTC dont le Kia e-Niro de 2019 approchait les 500 000 km. Le seuil a été franchi depuis. En Creuse, un taxi du même modèle et de la même année a également dépassé ce kilométrage symbolique, avec seulement quelques heures d’écart.

500 000 km en Kia e-Niro de 2019

Dans les deux cas, la batterie est d’origine, permettant toujours de réaliser plus de 400 km après recharge complète. Dans le Limousin, où quatre Kia e-Niro sont en service chez Bruno Besse, on espère faire s’incrémenter le compteur bien au-delà : 750 000, 900 000, et même le million de kilomètres ont été évoqué.

Une telle projection s’appuie sur l’état général des véhicules. Aussi bien à bord pour accueillir les passagers, que lors des contrôles techniques obligatoires tous les ans pour les taxis et VTC. La compagnie creusoise utilise aussi des Volkswagen ID.3 dont la plus kilométrée doit aujourd’hui avoir parcouru dans les 250 000 km.

 

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Commentaires

  • jules
    jeu Jan 9 2025

    merci pour l’article

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