Le magazine des passionnés des camions – France Routes – a voulu tester un tracteur routier électrique Scania 40 R dans les conditions réelles d’un trajet sur autoroute.
Doté d’une batterie qui affiche une capacité énergétique brute de 624 kWh, le tracteur routier électrique Scania 40 R développe une puissance de 400 kW (544 ch). Avec cela, Scania crédite son camion branché avec semi-remorque d’une autonomie pouvant s’étendre jusque 350 km.
En passant par les autoroutes A9, A75 et A71, la distance à parcourir est de l’ordre de 900 km entre Perpignan et Rungis, un trajet qui peut correspondre à la livraison de fruit et légumes au marché international. Des recharges seront donc nécessaires en cours de route pour parvenir à destination.
En attendant le standard MCS au mégawatt, le Scania 40 R bénéficie d’une courbe de recharge en courant continu qui peut s’élever jusque 375 kW. Ce que le constructeur traduit par 270 à 300 km retrouvés en une heure, à condition de brancher le véhicule sur une borne capable de délivrer un tel flux.
Pour le magazine France Routes, le journaliste essayeur Fabien Calvet a essayé de comparer avec un camion diesel le temps mis pour effectuer ce trajet depuis les Pyrénées-Orientales jusqu’en région parisienne. Cette aventure est à retrouver dans le numéro 513-514 (décembre 2024 – janvier 2025) du magazine, mais aussi dans une vidéo de plus de 50 minutes accessible depuis la chaîne Youtube du média.
La première bonne surprise en visionnant la vidéo est que le sujet est traité avec beaucoup de professionnalisme et de neutralité. Nous ne pouvons donc que féliciter Fabien Calvet et France Routes qui livrent là un essai sérieux en s’appuyant sur les moyens de recharge à disposition le long des autoroutes empruntées.
En difficulté supplémentaire, et alors que le soleil s’est invité, le trajet a démarré sur la Catalane (A9) sous un vent fort de face assez habituel dans la région. Alors que le poids lourd est doté d’un système d’optimisation du relief et de la correction de trajectoire, la vitesse d’évolution a été calée à 89 km/h au régulateur.
Le journaliste salue la finition à bord et une présentation des commandes semblable à celle des modèles thermiques. Bien sûr, le combiné d’instrumentation a été adapté à l’énergie électrique. Les conducteurs de Kia e-Soul et e-Niro ne seraient pas trop perdus par l’affichage des informations essentielles entre les deux cadrans ronds. Si ce n’est que sont inversés le compteur de vitesse – ici numérique et à aiguille comme sur une Renault Twingo E-Tech – et celui lié à la batterie, l’autonomie et la puissance instantanée.
Ayant déjà essayé d’autres camions électriques pour France Routes, le journaliste n’hésite pas à mettre en avant comme points positifs l’agrément de conduite et le silence à bord. Avec comme revers des bruits mécaniques et de mobilier qui deviennent audibles du fait de la disparition de la sonorité du moteur diesel.
Permettant également d’effectuer la pause restauration, le premier arrêt recharge a eu pour cadre l’aire du Larzac localisée dans les environs de Millau. Parce qu’il faut passer sous un restaurant pour l’atteindre avec un tracé parfois étroit et qu’elle est mal annoncée, la station Ionity ici présente pose déjà des problèmes aux conducteurs de voitures électriques tractant une caravane.
Ce qui peut imposer de dételer bien en amont car la hauteur maximale n’est pas indiquée. Avec un tracteur routier, c’est pire. Même en laissant la semi-remorque sur un parking pour les poids lourds, Fabien Calvet a dû prendre un sens interdit pour accéder aux chargeurs. Le Scania 40 R mobilise les places de trois d’entre eux sur les sept du site en comprenant la borne tri-standard.
La station n’est clairement pas prévue pour les poids lourds. Mais celle-ci, tout comme les autres qui ont fleuri sur les aires de services depuis 2023, leur est-elles interdite ? Cette question soulève le flou qui existe à ce sujet alors que de plus en plus de marques de camions proposent des modèles électriques.
Dans une vidéo mise en ligne il y a deux mois concernant sa carte Scania Charging Access, la branche française du constructeur suédois assure : « Celle-ci donne accès au réseau public de recharge actuel et futur ». Pour rappel, Scania fait partie du groupe Volkswagen, parmi les fondateurs du réseau Ionity. D’où un tarif préférentiel.
Une heure aura suffi pour retrouver 100 % d’énergie dans la batterie en partant d’un niveau de 26 %. Un autre arrêt recharge sera nécessaire avant de parvenir à Rungis. En diesel, le trajet s’effectue en environ dix heures selon Fabien Calvet. Quel écart en utilisant un camion électrique équivalent ? Quelles consommations constatées ? Quel bilan à la fin du parcours ? Nous vous laissons découvrir les réponses en regardant la vidéo ou en lisant le magazine.
Concernant l’aire du Larzac, le journaliste donne une bonne nouvelle pour les professionnels qui voudraient emprunter ce couloir vers la région parisienne avec un camion électrique. Combien coûte la recharge d’un poids lourd sur l’autoroute ? La réponse est également donnée en images.
C’est une très bonne nouvelle qu’un média comme France Routes s’intéresse aux camions électriques en livrant des conclusions concrètes, réalistes et ouvertes. Les commentaires sont d’ailleurs souvent élogieux à ce sujet sur la chaîne Youtube.
Le comparatif d’un camion Daf d’aujourd’hui avec un modèle des années 1970 est également très prenant pour les amateurs de véhicules anciens. A noter que Fabien Calvet est aussi membre officiel du jury qui élit le camion de l’année.
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