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Ouicycle, véhicule léger électrique de transport en commun Rédigé par Philippe Schwoerer le 07 Jan 2025 à 12:02 0 commentaires

Parce qu’il est modulable, le Ouicycle peut transporter des enfants jusqu’à l’école, des familles sur des sites de tourisme et de loisirs, et des personnes âgées ou handicapées pour diverses activités. L’engin imaginé par France Quadricycles devrait être produit dès cette année en présérie.

 

Transport d’adultes ou d’enfants

A l’origine du concept du Ouicycle, Matthieu Spillmann qui s’est inspiré d’un véhicule utilisé en famille lors de vacances à l’étranger. Le mauvais temps et la fatigue avaient du mal à convaincre tout le petit monde d’effectuer des sorties à vélo. Le couple et les cinq enfants ont cependant pu prendre place dans une sorte de rosalie où quatre personnes pouvaient pédaler chacun à son rythme.

Après avoir étudié l’accueil dont pourrait bénéficier en France un tel engin, un premier prototype a été construit en se conformant à la directive européenne en vigueur en matière de vélo à assistance électrique. D’où la vitesse de 25 km/h à partir de laquelle les quatre moteurs de 250 W s’inhibent.

Quatre ans après, le Ouicycle est homologué et se présente comme un quadricycle couvert qui ne manque pas d’attirer les regards. En configuration VéloBus, jusqu’à dix enfants peuvent être transportés. En une douzaine de minutes, l’engin peut être transformé pour embarquer un maximum de six adultes, dont quatre pourront pédaler avec l’effort qu’ils voudront bien apporter. Leur action servira à recharger la batterie.

 

9 Ouicycle avec la batterie d’une Renault Zoé

Dans une récente vidéo de quatre minutes disponible sur la chaîne Youtube de France Quadricycles, Matthieu Spillmann met particulièrement en avant pour les collectivités les charges d’exploitation très faibles du Ouicycle par rapport à un véhicule classique. Avec la capacité énergétique d’une batterie de voiture électrique de type Renault Zoé (50 kWh), neuf exemplaires de ce quadricycle peuvent être équipés.

Alors qu’il est capable de transporter bien davantage de personnes, ce véhicule léger intermédiaire (véli) ne pèse à vide que 300 kg, contre de l’ordre de une tonne et demie pour la polyvalente. En plus de l’action sur les pédaliers, la batterie se recharge en simultanée grâce à l’énergie produite par les panneaux photovoltaïques installés sur le toit et le système régénératif actif lors des phases de freinage et de décélération.

Avec 3 m2 de surface, la production solaire est estimée à 280 Wh. En descente, la régénération permet de retrouver environ 20 % de l’énergie consommée en montée. C’est l’homologation dans la catégorie européenne L1 e-A qui autorise le Ouicycle à être doté d’une puissance nominale totale de 1 000 W et à être conduit dès 16 ans sans permis. L’engin doit cependant être immatriculé.

 

Le défi à relever

A ce jour, le Ouicycle a été testé sur trois marchés. Tout d’abord celui des collectivités qui pèserait trois milliards d’euros. L’engin pourrait potentiellement intéresser 30 000 écoles primaires et 27 000 associations. Représentant 2,1 milliards d’euros, suivent les établissements de soin et de santé parmi lesquels les Ehpad, IME, CRF, etc. Pour ce marché, la vidéo évoque 24 500 structures auxquelles s’ajoutent 62 000 organismes œuvrant dans ces domaines.

La dernière cible du quadricycle de l’entreprise installée en Ile-de-France et en Occitanie, c’est le tourisme et les loisirs. Concrètement, le véhicule à assistance électrique se montre particulièrement adapté à un usage dans les campings, les villages de vacances, les parcs d’attraction, les terrains de golf, mais aussi pour évoluer au cœur des villes, des sites naturels et lors de visites guidés. Ce troisième marché est crédité de deux milliards d’euros.

Maintenant que les axes porteurs ont été bien identifiés, le défi que doit relever France Quadricycles est de produire en quantité et avec qualité le Ouicycle au meilleur coût. Une équipe de huit personnes couvrant les besoins en administration, ingénierie, communication et ventes est prête à le relever.

 

Feuille de route

Depuis 2020, l’engin a bien évolué. En 2024, deux prototypes de dernière génération ont été présentés. Ainsi à Laval, en Mayenne, du 10 au 12 décembre derniers dans le cadre du troisième salon de l’eXtrême Défi organisé par l’Ademe (notre photo de tête d’article). Cette année, à échéance septembre, une présérie de quinze unités est programmée. Elles sont déjà vendues à des collectivités qui vont expérimenter le concept.

Pour 2026, l’entreprise membre d’Aveli projette de produire 80 à 100 exemplaires dont les débouchés sont quasiment assurés. A horizon 2028, France Quadricycles devrait sortir entre 800 et 1 000 Ouicycle. En partenaires, Bellier Automobiles et Lazelec seront chargés de l’assemblage en petite et moyenne séries des véhicules. Ce choix est de nature à rassurer les clients potentiels, mais aussi et surtout les investisseurs.

La jeune entreprise cherche actuellement à lever deux millions d’euros en fonds propres pour le développement de l’offre et atteindre le millier d’exemplaires produits d’ici trois ans avec une marge brute de 45 %. Le chiffre d’affaires s’élèverait alors à 25 millions d’euros. « C’est le seuil recherché par les investisseurs industriels qui vous permettra de sortir avec une plus-value significative et qui nous permettra d’adresser le marché européen », souligne Matthieu Spillmann.

 

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