Même si les ventes de véhicules électriques badgés Renault Trucks ont été légèrement en retrait en 2024 par rapport à 2023, une progression a été constatée du côté des modèles les plus lourds. Cette famille s’enrichit d’une toupie à béton sur cinq essieux.
Par rapport à l’exercice la précédent, l’année 2023 avait été celle des progressions tous azimuts pour Renault Trucks : +20 % et 62 476 unités concernant les véhicules facturés en Europe toutes énergies confondues, +8,7 % (7 383 unités) dans le reste du monde, + 153 % (1 636 unités) pour les seules modèles électriques détaillés en +65 % (624 unités) pour les gammes hautes et intermédiaires mais +278 % (1 012 unités) du côtés des autres véhicules parfois très légers.
Pour rappel, l’éventail de l’offre est ici particulièrement large, commençant avec les vélos cargos Kleuster Freegônes à assistance électrique pour s’étendre jusqu’aux camions de 50 tonnes. Bien qu’aujourd’hui filiale de AB Volvo, Renault Trucks diffuse aussi les utilitaires Master et Trafic E-Tech du Losange original. La gamme sera progressivement complétée avec les futurs modèles Flexis.
Le nombre de véhicules facturés en 2024 a été en retrait : 50 444 exemplaires (-19,3 %) en Europe et 6 454 unités (-12,6 %) dans le reste du monde. C’est plus nuancé du côté des électrique où l’on observe globalement une certaine stagnation, ou une très légère baisse si l’on veut être très rigoureux. Avec 1 628 véhicules, c’est 8 de moins qu’en 2023, soit un recul de 0,5 %. Toutefois, dans le détail, les chiffres témoignent d’une hausse jusque 1 003 engins (+ 379 unités, + 60,7 %) pour les gammes hautes et intermédiaires, et, à l’inverse, d’une chute de 1 012 à 625 unités (-387 véhicules, – 38,2 %) concernant les utilitaires.
Le constructeur explique le repli global par « un ralentissement du fret et de l’activité de construction ». Dans une conjoncture complexe, Bruno Blin, président du groupe au Losange sur fond rouge, se veut toutefois positif : « Renault Trucks clôture l’année 2024 avec des performances solides, poursuivant avec détermination sa transformation vers un transport durable. Nous continuons d’investir pour accompagner nos clients dans leur transition énergétique, tout en consolidant nos positions sur nos marchés stratégiques ».
Très concrètement, le constructeur a augmenté sa part de marché d’un point concernant les poids lourds de plus de 16 tonnes, en affichant « une dynamique trois fois supérieure à celle du marché ». Sur le deuxième semestre 2024, le taux de pénétration de Renault Trucks est de 4,6 %, contre 1,5 % pour l’ensemble du secteur.
En enregistrant des commandes pour plus de 2 000 VE l’année dernière, le constructeur s’attend à une hausse des livraisons pour 2025. Alors que les camions électriques de la marque arrive sur le marché de l’occasion, Renault Trucks a enregistré une progression de 18,8 % à ce niveau avec 7 127 véhicules vendus au total toutes énergies confondues, contre 6 000 en 2023.
Concernant les camions électriques, Renault Trucks veut montrer l’exemple, déjà en employant de tels véhicules pour ses propres flux inter-usines. C’est déjà le cas pour ceux entre Saint-Priest (69) et Bourg-en-Bresse (01). D’ici 2030, le scénario devrait être généralisé à toutes les liaisons de ce type. « Bien plus qu’une réponse aux contraintes, Renault Trucks est convaincu de la nécessité d’accélérer la décarbonation du secteur pour répondre à l’urgence climatique », peut-on lire dans le communiqué de presse daté du 28 février 2025.
Dans cette optique, le constructeur veut agir sur plusieurs leviers ou pousser les acteurs compétents à le faire, pas seulement en France. Ce qui passe déjà par « réduire l’écart du coût total de possession entre camions électriques et thermiques grâce à des dispositifs incitatifs comme des aides à l’achat ou des aides à l’usage (tarif de péages préférentiel pour poids lourds électriques ou horaires de circulation étendus dans les centres-villes) ».
Le développement de la mobilité branchée lourde doit s’accompagner du « déploiement des infrastructures de recharge publiques et privées, en renforçant le réseau électrique dans certains pays européens et en réduisant les délais d’installation ». Il s’agit aussi de « stimuler la demande à travers la priorisation des camions zéro émission dans les marchés publics ».
En raison d’un manque d’harmonisation au niveau des Etats européens, la nouvelle toupie électrique de 42 tonnes sur cinq essieux ne peut pas rouler partout. C’est pourquoi elle ne sera pas commercialisée en France, mais en Suisse, Irlande, Finlande, Slovaquie, aux Pays-Bas, et au Luxembourg. Ce camion électrique E-Tech C équipé d’un malaxeur peut transporter jusque dix tonnes de béton, contre huit tonnes pour les modèles thermiques acceptés dans la plupart des pays européens.
Voulant accentuer sa présence à travers diverses applications métiers, Renault Trucks a noué un partenariat avec le carrossier allemand Schwing Stetter. Le nouvel engin sera d’ailleurs exposé sur le stand de ce dernier au salon Bauma qui se tiendra à Munich du 7 au 13 avril prochains. Après recharge complète, le véhicule peut parcourir 110 km sur route. En comprenant un appoint intermédiaire, les deux partenaires mettent en avant une autonomie de 140 km qui correspond aux besoins journaliers entre une centrale à béton et les chantiers à livrer.
La capacité énergétique du pack lithium-ion n’a pas été communiquée, mais l’on sait qu’il alimente aussi le moteur électrique de la toupie. « Renault Trucks accompagne ses clients dans le juste choix du nombre de batteries et la stratégie de recharge, évitant ainsi un surdimensionnement qui pourrait pénaliser la charge utile, accroître le coût total d’exploitation et alourdir l’empreinte environnementale », justifie le constructeur. Il assure en outre que les cinq essieux ne nuisent pas à la maniabilité du camion qui conserve un châssis court.
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