La Région Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur vient de lancer une expérimentation sur son territoire d’un autocar fonctionnant à l’hydrogène. Fabriqué par l’entreprise espagnole Irizar, l’autocar I6S efficient se distingue par des performances inédites, notamment en matière d’autonomie. Des performances éprouvées par la société d’autocars SCAL lors d’un trajet test exigeant entre Marseille et Briançon. L’Irizar I6S efficient a ainsi pu démontrer sa capacité à fonctionner efficacement sur de longues distances et en altitude. Un test avec les Jeux Olympiques de 2030 en ligne de mire pour la Région Sud. Cette dernière ayant promis de les organiser de la manière la plus écologique possible. D’ici-là, l’autocar à hydrogène devra aussi trouver un équilibre économique pour assurer son avenir.
Pour cette expérimentation, la Région Sud et la société d’autocars SCAL ont choisi un modèle développé par Irizar. Un constructeur espagnol reconnu pour ses solutions de transport durables et innovantes. Dans son usine du Pays Basque, l’entreprise a investi plusieurs millions d’euros pour développer son autocar à hydrogène. Aujourd’hui, l’Irizar I6S efficient se distingue par ses performances, tout en proposant un confort et des équipements haut de gamme. Capable d’embarquer 52 kg d’hydrogène en seulement une quinzaine de minutes, il dispose ainsi d’une autonomie de 1.000 km. Ceci en offrant 57 places assises et des soutes d’une grande capacité. Cela en fait le premier autocar H2 grand tourisme longue distance construit en Europe. De plus, fonctionnant à l’hydrogène, il ne rejette que de la vapeur d’eau, sans aucune émission polluante.
L’expérimentation menée par la Région Sud avec le concours de la société d’autocars SCAL, avait plusieurs objectifs. Il s’agissait tout d’abord d’observer la capacité de l’Irizar I6S efficient à fonctionner efficacement sur longue distance et en altitude. Elle devait aussi permettre d’évaluer le rendement de la pile à hydrogène. Un moyen également de vérifier en conditions réelles l’autonomie de l’autocar H2, ainsi que son comportement sur routes sinueuses. Un comportement pouvant influer sur la conduite dans cet environnement montagneux, mais aussi sur le confort des passagers. Afin que le test soit probant, le choix du trajet Marseille-Briançon n’était pas anodin. Ce parcours exigeant traverse en effet des territoires variés, allant des zones urbaines aux routes de montagne. Ainsi, entre Marseille et Briançon, le test prévoyait des étapes à Manosque, Peyrus, Tallard et Embrun.
Cette ligne entre Marseille et Briançon dessert également des stations de ski comme Montgenèvre. Une station qui doit accueillir des épreuves lors des Jeux Olympiques d’Hiver de 2030 que coorganisera la Région Sud. En menant cette expérimentation, la Région Sud a d’ailleurs clairement les JO de 2030 en ligne de mire. Pour obtenir leur organisation, son Président Renaud Muselier a en effet promis des Jeux aussi écologiques que possible. Une promesse qui passe notamment par la mise en place de transports décarbonés au sein de la Région. Celle-ci entend d’ailleurs faire de ces Jeux une vitrine de la mobilité durable et propre. Les autocars à hydrogène peuvent constituer un élément de cette politique ambitieuse que la Région a lancé avec Zou. Son réseau régional de transport qui compte déjà 63% de véhicules propres (électriques ou BioGNV) et vise 100% d’ici 2028.
Pour que l’hydrogène joue un rôle intéressant dans cette politique de décarbonation, il devra au préalable trouver un équilibre économique. Il lui reste pour cela de nombreux obstacles à surmonter. Le premier réside dans le coût d’acquisition des autocars à hydrogène, trois fois plus onéreux aujourd’hui qu’un autocar thermique. Le prix de l’hydrogène doit également fortement baisser car faire le plein coûte deux fois plus cher qu’avec du gasoil. Dans ces conditions, il n’y a pas actuellement de marché pour les véhicules de ce type. Pour remédier à ce problème, il faudrait que la filière hydrogène prenne de l’ampleur dans différents secteurs de la mobilité. Outre les autocars, cela peut concerner les poids-lourds, mais aussi le maritime ou l’aviation. La constitution de tout un écosystème pourrait alors faire baisser les prix de l’hydrogène de manière significative.
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