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Entretien avec Grégory Malherbe – SaintrOnic aux Assises pour électriser les débats Rédigé par - le 02 Mar 2012 à 00:00 0 commentaires

Saintronic était sponsor Silver des 1ères Assises Nationales des Infrastructures de Charge organisées par l’AVEM à Nice.

Entretien avec Grégory Malherbe, Directeur Général de SaintrOnic, venu participer aux Assises avec l’intention d’électriser les débats.

Saintronic a choisi de participer à ses premières Assises avec le souhait d’ électriser les débats ?

Effectivement, c’était la formule un peu comique que nous avions utilisé pour justifier notre présence parce que le débat est souvent technique et nous avons souhaité un peu dédramatiser en utilisant ce leitmotiv.

Saintronic est un fournisseur de bornes qui s’est lancé sur ce marché il y a maintenant trois ans et qui pourra se prévaloir d’avoir vendu environ 5000 à 6000 bornes d’ici au mois d’avril. Nous sommes donc un acteur qui pèse dans les débats sur les infrastructures de charge.

Vous avez l’intention de devenir un acteur majeur dans ce domaine ?

Il faut rester humble et il y a deux dimensions à cette question.

La première est des savoir s’il y aura vraiment un domaine. Là-dessus nous sommes confiants sur le fait que la mobilité électrique va se développer. La question qui se pose à tous est « A quel rythme ? » mais si le marché se développe notre ambition de devenir un acteur significatif sur le marché

Nous sommes une PME et souhaitons le rester mais nous disposons aujourd’hui d’une offre complète, qui plait et nous avons le plus gros marché au monde de bornes de recharge pour VE fabriqué chez Saintronic. Donc nous pouvons nous prévaloir de quelques petits succès mais toujours avec l’humilité qui caractérise Saintronic.

Comment votre société est venue à s’intéresser aux bornes de recharge pour VE ? Au départ, vous avez surtout fait des bornes de secours sur l’autoroute ?

Effectivement, Saintronic est le fabricant des réseaux d’appels d’urgence – ces bornes oranges qu’on trouve au bord de l’autoroute. Nous étions à la recherche projets d’éco-mobilité et nous avions eu l’idée de parier sur le développer sur le développement de la mobilité électrique.

Comme nous sommes fournisseurs historique de bornes d’appels d’urgence c’est assez naturellement qu’est venue l’idée de développer ces bornes de recharge pour VE.

Quelle est l’originalité de votre offre ? Vous misez beaucoup sur l’éco-attitude ?

Aujourd’hui, nous cherchons à revenir aux fondamentaux, c’est-à-dire réduire l’empreinte carbone.

Dans cette idée là, Saintronic éco-conçoit ses bornes, les prévoit complètement recyclables. Nous avons calculé le bilan carbone de notre borne puis l’avons reconçu pour l’optimiser. Nous travaillons avec des fournisseurs de proximité et tout est fabriqué chez Saintronic. Nous garantissons aux clients un certificat d’origine et créons une filière locale pérenne avec des emplois à forte valeur ajoutée.

Au-delà du produit et de la technicité nous cherchons donc à créer une filière pérenne et ancrée dans son territoire.

Vous encouragez vos clients, notamment les centres Leclerc, à mettre à jour les borne en cas d’évolution des standards ?

« Il ya pas de standardisation des prises et que se passera t-il demain en cas d’évolution ? » c’est la question que nous posent tous nos clients.

De façon très apaisante, je ne suis pas sûr qu’il faille rentrer dans des débats d’experts.

Nous fabriquons des armoires pour la téléphonie mobile et nous ne les changeons pas à chaque fois que nous passons de la 2G à la 3G ou la 4G. Même s’il y a des évolutions, nous prévoyons des infrastructures de charge modulaires et évolutives de façon à permettre aux clients de pouvoir faire évoluer son infrastructure sans changer les installations ou toute la borne si, demain, il y a un nouveau standard.

Vous souhaitez que les bornes communiquent avec leur environnement. Comment ?

Les bornes sont un élément d’un écosystème qui est assez simple aujourd’hui mais qui pourrait devenir plus compliqué demain quand la borne pourra être amenée à communiquer avec le véhicule, avec l’usager, avec le gestionnaire de réseau ou le réseau lui-même.

La borne est donc une « porte d’entrée » vers deux mondes : celui de la mobilité et celui du réseau électrique. Elle doit donc avoir une capacité à communiquer et être l’interface entre ces deux mondes. Nos bornes sont aujourd’hui équipées de toute la technologie pour communiquer par courant porteur vers le véhicule, par TCPIP ou par GPRS vers un superviseur amont.

Vous prônez une coopétition avec vos concurrents pour apporter les meilleurs solutions au grand public ?

Toujours dans cette idée d’apaisement pour proposer la meilleure solution au client, Saintronic s’est inscrit en coopétiteur depuis 3 ans et prône la coopération entre compétiteurs de manière à ciseler les réponses les mieux adaptées aux besoins du client.

Cela ne me poste aucun problème dans le cas où un de mes concurrents est capable d’offrir une « brique » de l’écosystème plus performante que la mienne, je pense qu’il est bon de l’offrir au client qu’elle provienne de Saintronic ou d’un concurrent.

Aujourd’hui, dans mon portefeuille de solutions, il y a des « briques » de mes concurrents et je dois avouer que, depuis maintenant un bon moment, certains concurrents proposent aussi des « briques » Saintronic pour notre plus grand plaisir.

Nous ne cherchons pas à imposer notre solution mais celle la plus adaptée aux besoins de nos clients et cela passe parfois par de la coopération.

Vous pensez que la multiplication des bornes de charge est indispensable à l’essor du VE ?

Elle est effectivement indispensable : Il y a une dimension symbolique et sans doute psychologique.

Lors des Assises, une personne prenait l’exemple de la nourriture en expliquant que « ce n’est pas parce que vous êtes capable de diner chez vous que vous n’avez pas besoin d’aller au restaurant de temps en temps… ». De la même manière, même si on pourra se recharger chez soi demain et c’est déjà le cas aujourd’hui, nous n’y sommes pas toujours et n’avons pas toujours un « chez soi » qui permette de se recharger, tout le monde ne vit pas dans une maison ou un pavillon avec garage.

C’est sans doute la « pierre manquante » à l’édifice de la mobilité électrique : l’offre est prête mais les gens n’achètent pas de voiture car il manque d’infrastructures. Il faut donc un déploiement massif d’infrastructures pour pouvoir sécuriser les candidats potentiels à l’achat d’un véhicule électrique.

Vous avez participé à deux tables rondes lors de ces 1ères Assises. Quel est le sentiment général que vous tirez de ces débats ?

Concernant la première table ronde, le BABA de l’infra de charge, mon sentiment est que nous avons beaucoup parlé technique pour finalement se rendre compte qu’il n’y pas de problèmes techniques sur les standards de prise etc… Aujourd’hui, la France a la chance de bénéficier d’un travail réalisé dans le cadre du Livre-Vert par le Sénateur Louis Nègre et par Jean Louis Legrand qui est excellent et qui permet au client d’être tranquille lorsqu’il achète une borne.

La deuxième table ronde portait sur l’écosystème et, là aussi, nous voyons que les différentes briques sont prêtes mais il manque l’impulsion comme Bolloré sur Paris avec le système Autolib’ qui a bénéficié de tout un écosystème pour montrer que cela marche. Il faut donc ce type de grands projets pour montrer que cela marche et donner envie car aujourd’hui je pense que beaucoup de clients ne demandent que ca.

Vous êtes confiant quand à l’essor rapide du VE ?

Je n’en sais rien par contre je suis tout à fait confiant sur le fait que nous sommes dans une tendance irréversible : l e véhicule électrique sera la mobilité de demain. Est-ce demain ou après-demain ? Je ne peux pas en avoir la moindre idée.

Par contre, les contraintes planétaires sur la disponibilité de l’énergie, ressources fossiles… – font qu’on ne peut plus faire machine arrière. Nous sommes bien engagés avec une vraie offre et une filière industrielle qui s’organise. Maintenant il faut quelques déclencheurs pour entrer dans une phase industrielle et Autolib’ à Paris ou Auto Bleue à Nice sont des initiatives encourageantes qui laissent penser que les choses vont aller un peu plus vite maintenant.

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