Près de deux mois après la mise en place de la journée de circulation alternée à Paris et dans 22 communes limitrophes, le 17 mars dernier, l’Agence De l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie (ADEME) et l’association francilienne Air Parif viennent de révéler les premiers résultats de cette journée d’action. De façon générale, la circulation alternée a été jugée « justifiée » par la majeure partie des franciliens avec un effet bénéfique sur la qualité de l’air. Néanmoins, des actions plus pérennes sont nécessaires pour diminuer durablement la pollution dans les grandes villes…
Les particules en baisse de 6 %
Selon Air Parif, organisme chargé de la mesure de la qualité de l’air en Ile-de-France, la circulation alternée a entrainé une diminution de 6 % des particules PM10 sur toute la durée de l’opération (de 05h30 à minuit). « Certaines heures de la journée sont cependant marquées par des baisses plus importantes, notamment l’heure de pointe du soir avec des diminutions au-delà de 10 % sur l’ensemble du Boulevard Périphérique » souligne le communiqué d’Air Parif.
Pour le dioxyde d’azote, Air Parif révèle une baisse de 10 % sur le Boulevard Périphérique en moyenne sur la journée, voire même des baisses ponctuelles qui ont pu atteindre 30% à l’heure de pointe (20 heures).
Des effets plus importants sur les grands axes
« S’agissant des concentrations de polluants, le bilan global est plutôt positif, surtout à proximité du trafic. C’est le long des grands axes parisiens, et notamment sur le Boulevard Périphérique, que la circulation alternée a eu le plus d’impact » conclu l’association qui note que les améliorations auraient été encore plus importantes en cas de conditions météorologiques favorables.
En termes de trafic, l’impact a été variable selon les zones géographiques : -18 % à Paris, -13 % en Petite Couronne et -9 % sur Grande Couronne.
Un dispositif « justifié » et « pédagogique »
Davantage axée sur la réaction des franciliens à cette mesure exceptionnelle, l’étude menée par l’ADEME avait pour objectif de mieux connaître les pratiques mises en place, le vécu et la perception du dispositif ainsi que les axes d’optimisation attendus.
Réalisée auprès de Franciliens (Paris, petite et grande couronne), cette étude montre que le dispositif de circulation alternée a été globalement bien respecté (80% des sondés disent l’avoir respecté). Il est jugé comme justifié par 59% des Franciliens et peu contraignant pour une population habituée à se passer de la voiture pour ses déplacements quotidiens domicile-travail. En effet, seuls 30% des personnes interrogées utilisent une voiture ou une moto comme principal mode de déplacement pour se rendre sur leur lieu de travail.
La majorité s’accordent à trouver à la circulation alternée une valeur pédagogique : pour 70% des sondés, elle a permis de sensibiliser les Franciliens au problème de la pollution de l’air et incite à se renseigner sur les alternatives au véhicule individuel. Si elle a été bien comprise, cette mesure n’est pourtant pas jugée comme la plus efficace pour limiter la pollution de l’air.
Besoin de transports alternatifs
Plus généralement, les transports alternatifs sont les solutions considérées comme les plus efficaces contre la pollution : 83% des sondés plébiscitent la gratuité des transports en commun, 73% le développement de services de partage de vélos ou d’automobiles, 69% le covoiturage.
Ils sont également 68% à préconiser un accès restreint voire une interdiction des véhicules les plus polluants en centre-ville.
Des actions pérennes nécessaires
Pour l’ADEME, les effets néfastes pour la santé sont principalement dus aux expositions prolongées aux polluants atmosphériques. Il convient donc de mettre en place des actions pérennes qui ne se limitent pas aux périodes de pics de pollution.
De plus, afin de réduire l’impact sur la qualité de l’air des transports routiers dans les zones urbanisées les plus polluées, l’ADEME appelle à agir prioritairement sur les véhicules les plus émetteurs de particules et d’oxydes d’azote (NOx), en particulier le parc Diesel non équipé de filtres à particules fermés, et de les substituer par d’autres modes de transports moins polluants ou par des véhicules plus respectueux de l’environnement.
L’exemple des « Low Emission Zones »
Pour l’ADEME, les « Low Emission Zones » (LEZ) déployées en Europe ont démontré leur efficacité comme mesure pérenne pour réduire les niveaux de pollution par les particules et le dioxyde d’azote. Elles interdisent la circulation des véhicules les plus polluants dans les agglomérations confrontées à des problèmes de qualité de l’air.
Près de 200 LEZ sont aujourd’hui en place dans neuf pays européens. Elles ont permis des réductions des émissions de particules fines (jusqu’à 15% des particules PM2,5 à Londres) ainsi qu’une diminution des jours de dépassements du niveau de concentration de ces particules (jusqu’à 16 jours dans une région allemande).
Sources : ADEME, Air Parif Crédit Photo : www.bajstock.com
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