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Black Birds : Rencontre avec un chauffeur en Tesla Model S Rédigé par Philippe Schwoerer le 19 Mar 2015 à 00:00 0 commentaires

Depuis les premières livraisons de Tesla Model S, en septembre 2013, la limousine américaine survoltée se rencontre de moins en moins exceptionnellement, parfois au détour d’une rue ou en cours de recharge sur une borne installée dans l’espace public. Paris est privilégiée, qui compte quelques taxis et services de location avec chauffeurs l’exploitant comme un véhicule haut de gamme plus vertueux. Ainsi Greenlux Car, adhérent de l’Avem, mais aussi la toute jeune société Black Birds que nous avons rencontrée en début de semaine, dans la Capitale.

Black is black

Créée en octobre 2014, Black Birds est effectivement une jeune entreprise. L’adjectif est d’autant moins usurpé que son fondateur et actuel unique chauffeur, David Heimfert, fête aujourd’hui même, jeudi 19 mars 2015, ses 28 ans. Reçue mi-décembre 2014, sa Tesla Model S équipée de la batterie de 85 kWh de capacité, est noire, vitres fumées noires, avec un intérieur en cuir noir. Ayant donné son nom à Black Birds, ce noir omniprésent « est la couleur des chauffeurs » de ce type de véhicules, nous explique David Heimfert, qui avait d’abord opté pour une Peugeot 508 hybride. Un rapide calcul de rentabilité qui plaçait à égalité les 2 engins, et le feu vert de la banque, ont décidé le jeune entrepreneur à pousser un peu plus loin vers le premium le curseur du standing.

A bord

« A nous, les professionnels de la route, de montrer l’exemple en matière de mobilité durable », lance David Heimfert, qui n’envisageait pas de rouler quotidiennement dans Paris sans un modèle qui modère un minimum son impact sur l’environnement. Ce souci, on le retrouve aussi quelque peu dans le système monétique qu’il utilise pour le règlement de ses prestations. Son terminal de paiement pour cartes bancaires ne délivre aucun ticket : le reçu est adressé via messagerie Web. A bord également, le Wifi, des chargeurs pour tous les portables, une tablette, des bonbons et de l’eau, sont à la disposition des passagers.

Transport léger de voyageurs

Chauffeur VTC, David Heimfert ? Pas tout à fait ! Il a passé une capacité professionnelle en transport léger de voyageurs, qui lui permet de revendiquer le titre de « Chauffeur privé », sans pour autant s’enfermer dans une catégorie qui lui imposerait de toujours conduire une limousine. Au besoin, il pourrait prendre le volant d’un minibus de 9 places. Son activité, le dynamique entrepreneur l’exerce à plein temps, rejoignant parfois le réseau Uber. C’est le cas les semaines calmes, en particulier en périodes de vacances. « Uber me permet de stabiliser mon chiffre d’affaires », explique le jeune conducteur, à la fois très professionnel et proche des personnes qu’il transporte. Cette casquette, qui lui assure « un très bon complément » de revenus, impose aussi quelques règles : « Uber fixe les prix, son pourcentage de commission, et apporte en retour une clientèle ».

15 à 20 prises en charge par jour

Avec une communication encore réduite à son minimum, par l’intermédiaire d’un site Web référencé par Tesla Mag (webzine indépendant réalisé par un passionné des productions d’Elon Musk), le nombre de personnes transportées quotidiennement s’inscrit aujourd’hui dans une fourchette de 15 à 20. Un bon développement de l’activité qui s’explique par la Tesla elle-même. Cette voiture constitue le principal critère de choix évoqué par les clients. Et pourtant, sur les 600 pris en charge depuis l’ouverture de l’entreprise, ils sont une quinzaine à ne pas avoir remarqué que l’engin à bord duquel ils rejoignaient une gare ou un aéroport était électrique ! C’est que le silence de fonctionnement ne se remarque pas toujours.

Silence et tapage

L’absence de bruit du moteur est une qualité qui pose toutefois un problème dans les quartiers populaires et bruyants de Saint-Germain-des-Prés et de la Bastille, composés de nombreux cafés et petites rues qu’investissent totalement les riverains et promeneurs. David Heimfert s’apprête à équiper sa voiture d’un avertisseur doux pour « attirer l’attention des piétons sans les effrayer ». Un accessoire très utile qui équipe les Autolib’, mais qui fait défaut à la Tesla. Son choix irait vers une sonorité de type cloche, comme déjà couramment entendu sur les trams et bus.

Geek écologique

Avec cette « voiture de geek écologique », qui totalise déjà plus de 15.000 kilomètres au compteur, les déplacements demandés sont plutôt courts et le plus souvent inscrits dans les limites de la Capitale. Pour un prix forfaitaire de 60 euros, qui s’affranchit du temps passé à bord, Black Birds vous emmène néanmoins de la gare Montparnasse à l’aéroport d’Orly : le trajet même que j’ai réalisé avec David. Une tarification somme toute très correcte, si on considère que mon retour en taxi classique, au « tarif de nuit » (B) qui commence à 17h00, aura coûté plus de la moitié de cette somme, après avoir vécu une vraie galère pour en trouver un qui accepte le règlement par carte bancaire. Une situation appelée à changer : toutes les voitures devant prochainement accepter ce mode de paiement.

Pour être sûr de rouler en Tesla

Chez les Taxis bleus et la G7, quelques chauffeurs circulent à bord de Tesla. Ils sont accessibles en optant pour « l’offre verte ». Mais en l’activant à la réservation, vous obtiendrez bien plus sûrement un véhicule hybride simple de type Toyota Prius. Pour être sûr de rouler en Model S dans la Capitale, les chauffeurs privés, qui, au sens de la législation française ne peuvent prendre en charge des clients sans une réservation préalable, constituent la meilleure solution. En tout cas jusqu’à ce que des artisans parisiens indépendants s’équipent du puissant engin en nombre !

300 km d’autonomie dans Paris

A ce jour, David Heimfert n’a pas dépassé de beaucoup les 300 kilomètres sur une charge. Sa consommation calculée à 250 Wh du kilomètre s’explique par un usage de la Tesla dans des conditions de circulation souvent difficiles à Paris. Comme tout automobiliste motivé par la mobilité électrique, il espère sans cesse améliorer ses performances, comme autant de petites victoires personnelles sur l’autonomie.

Recharge

David Heimfert recharge principalement sa Tesla chez lui, en 32 ampères. Une nuit suffit pour que les batteries retrouvent leur capacité. Au besoin, il utilise aussi les bornes Autolib’. Pour un euro de l’heure, il retrouve 15 kilomètres d’autonomie. En revanche, la nuit, un plafond de 4 euros s’applique, rendant l’opération bien plus avantageuse. « Propriétaires de véhicules électriques et utilisateurs occasionnels des bornes Autolib’, nous nous devons de payer cette somme pour promouvoir l’électromobilité », explique-t-il, en précisant que certaines bornes laisseraient recharger gratuitement lorsque leur système de fermeture est endommagé. Il pointe aussi une tendance à détourner les places réservées à la recharge pour un stationnement déconnecté meilleur marché.

Question de bornes

Il exploite aussi les 2 bornes rapides que Nissan a installées à Ballard et à la porte de Vincennes, en partenariat avec BP-Delek. « La première est devenue gratuite pour tous, mais est désormais trop souvent hors service », déplore David Heimfert. Il suffit de débrancher le câble sans mettre fin à la recharge au préalable, pour qu’elle se mette en défaut. « Et la station ne veut pas s’en occuper » : une information que l’Avem a aussitôt communiquée à Nissan. Pour lui, c’est un handicap sérieux, puisque cette installation lui permettait de retrouver une autonomie appréciable le temps d’un repas. Au besoin, le chauffeur de Black Birds utilise ChargeMap pour localiser de nouvelles installations qui pourraient lui convenir. « Une application très pratique qui mérite de se développer », juge-t-il.

Le bonus aussi pour les professionnels

Le bonus écologique, qui concerne aussi les professionnels, David Heimfert peine à le recevoir. Si le constructeur communique les prix de la Model S en déduisant l’aide gouvernementale, le jour J, il faut établir un chèque au prix fort, c’est-à-dire sans la soustraire. Tesla laisse ainsi ses clients s’occuper des formalités pour obtenir le bonus, en fournissant toutefois une assistance précieuse à ce sujet. Ca fait déjà 2 mois que notre chauffeur attend d’encaisser les 6.300 euros. Il s’en inquiète, « espérant qu’il ne s’agisse pas d’un problème budgétaire au niveau de l’administration ». Les témoignages déposés sur le Web font état de délais très divers.

De la S à la Model 3

David Heimfert prédit : « la Model X devrait faire un carton » ! Celui qui espère embaucher un chauffeur cet été, pour répondre au développement de la demande, estime que « les Tesla ont tendance à se vendre toute seule de par leurs qualités ». Le futur du constructeur de Palo Alto, c’est « la Model 3 », qui devrait toucher bien plus d’automobilistes dans le monde que les modèles premium.

Un site Web encore tout jeune

Nos lecteurs peuvent continuer leur rencontre avec Black Birds en visitant le site dédié : transportssurmesure.com.

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