Moche, pataud, et trop haut, ou au contraire révolutionnaire, fluide et aérien, inutile de s’emballer sur le Nissan Gripz : ce crossover électrique à prolongateur d’autonomie n’est qu’un concept présenté en première mondiale au salon de Francfort. Toutefois, même s’il ne sera pas commercialisé, sauf changement d’avis du constructeur, il porte sur lui quelques éléments identitaires qui permettront sans doute de distinguer demain les modèles de la marque.
Hybride série
En entendant l’association de mots « hybride série », beaucoup imaginent encore la chaîne de traction à l’œuvre dans la Toyota Prius classique. C’est à dire une voiture lancée par un bloc thermique, essence ou diesel, assisté, au besoin, par un appareil électrique, qui peut aussi agir seul pendant quelques kilomètres et jusqu’à une certaine vitesse. Ce n’est pas du tout ça ! Avec une motorisation hybride série, c’est toujours le même moteur, électrique pour des raisons évidentes, qui entraîne les roues. Le liquide pétrolier n’est exploité que pour continuer à lui fournir de l’énergie électrique lorsque les batteries sont vides. Un peu comme un groupe électrogène. L’actuelle BMW i3 à prolongateur d’autonomie dispose de cette architecture, et, avant elle, l’Opel Ampera lancée en Europe en 2011, le Kangoo Electr’Road de 2002, et encore, il y a plus d’un siècle, la Lohner-Porsche.
Thermique et branché
Nissan n’est pas un spécialiste des voitures branchées tout public qui embarquent un moteur thermique. Mais il pourrait le devenir, à l’occasion ! Jusqu’à présent, il se distingue sur le marché des engins électrifiés par sa gamme de 2 véhicules 100% électriques : la berline compacte Leaf, et l’utilitaire e-NV200 décliné en ludospace à 5 et 7 places. Quasiment un credo qui fait son succès, tout comme chez d’autres constructeurs, on ne jurait, il y a encore peu, que par les technologies diesel ou essence. Pour conjuguer autonomie, sobriété, et moindre impact sur l’environnement et la santé publique, et comme en témoigne aujourd’hui le salon de Francfort, les modèles hybrides rechargeables et hybrides série fleurissent un peu comme des jonquilles au printemps. Que faut-il en conclure pour le constructeur japonais ?
Pure Drive ePower
Le concept de crossover Gripz est d’abord équipé de la motorisation 100% électrique de la Leaf, implantée sur l’architecture hybride série « Pure Drive ePower » qui peut l’alimenter en énergie par le jeu d’un bloc à essence. « Une telle motorisation procure une expérience de conduite tout en douceur, et permet d’assurer des accélérations alliant souplesse et vivacité dans un silence quasi absolu », explique-t-on chez Nissan. Conjugué avec une cellule habitable spacieuse pour les 4 personnes qu’elle est censée accueillir, « il en résulte un véhicule conciliant accessibilité et plaisir de conduite ».
Inspiré par le cyclisme…
« De la même façon qu’un cycliste ira travailler à vélo avant de partir en quête d’adrénaline sur son temps libre, le conducteur du concept-car Nissan Gripz pourrait aisément circuler en ville la semaine, avant d’arpenter des routes de montagnes à l’occasion d’une journée de congé », indique le constructeur. Si l’on doit retrouver quelque chose qui vient du cyclisme dans le Gripz, à l’exception du dessin des roues et des pneumatiques, c’est principalement à l’intérieur qu’il faut le chercher. Ce volant en carbone qui ressemble à la jante d’un vélo de course, toute l’instrumentation rassemblée derrière une petite lunette pour une lecture simple et rapide, des sièges fins comme une selle sur une monture de compétition, etc. : tout cela évoque effectivement le sport cycliste ! Petit coup de chapeau, au passage, aux designers japonais et européens qui ont apporté un tel tempérament à un engin qui semble à la fois taillé pour les rues et la caillasse ! A noter que, à l’instar des aventuriers qui aiment immortaliser leurs exploits avec une GoPro, les pilotes du Gripz disposent de caméras, face à la route, abritées à l’intérieur des blocs optiques. « Grâce à une connexion directe, les excursions les plus remarquables le long de magnifiques routes peuvent être diffusées et permettent à des amis de suivre en temps réel l’itinéraire du véhicule depuis leurs ordinateurs, tablettes ou smartphones », indique Nissan.
…et le coupé sportif 240Z
Lancée en 1969, la sportive 240Z arrive en France dans les concessions… Datsun. Equipée d’un bloc six cylindres en ligne de 2,4 litres de cylindrée pour une puissance de 150 chevaux, elle se forgera un nom en s’illustrant dans différents rallyes, tandis que quelques trentenaires en feront un de leurs signes distinctifs. Encore discrète, à l’époque, sur notre territoire, la marque qui deviendra Nissan en 1983 propose des modèles convaincants au point de commencer à séduire une clientèle d’automobilistes désireux de rouler différents. Petit clin d’œil en passant à la Leaf qui assume très bien cet héritage. Aujourd’hui, le constructeur japonais cherche à lier le Gripz à l’ancienne sportive par un point commun un peu inattendu : une garde au sol élevée. « Ce coupé 240Z a prouvé que les voitures de sport n’avaient pas nécessairement besoin d’être collées au sol pour être extrêmement performantes et efficaces. C’est ce que le concept-car Nissan Gripz confirme pleinement en intégrant l’expertise et les toutes dernières technologies Nissan », précise le communiqué rédigé pour la présentation du nouvel engin à Francfort.
Design Nissan de demain
Déjà dévoilés au dernier salon de Genève par le concept Sway, quatre éléments clés du nouveau design de Nissan sont intégrés au Gripz : une calandre en « V », des optiques avant et arrière en forme de boomerang, un toit flottant et un profil remontant vers l’arrière. Globalement, le dessin extérieur du crossover répond à l’idée maison de « géométrie émotionnelle », qui « se caractérise par de puissants contrastes exprimés par un dynamisme avant-gardiste ». Le tout repose sur un châssis en carbone « sur lequel se greffent des panneaux de carrosserie, tel un blindage ». A signaler un mouvement des ouvrants peu commun : « De grandes portes dièdres à l’avant, à ouverture en élytre, et des portes arrière à ouverture antagoniste ». Le tout permet d’éliminer le montrant central qui, comme sur la BMW i3, donne un sentiment d’espace et de pénétrer dans un univers intimiste.
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