Evoquer une borne de recharge tous les 50 kilomètres n’est pas une nouveauté : différentes collectivités ont déjà communiqué ainsi pour leurs propres territoires. Mais il est clair qu’entendre François Hollande évoquer une telle densité pour le pays en visant 2017 ne peut qu’inciter un peu plus d’automobilistes à s’équiper en voitures électriques et hybrides rechargeables.
Rurale, la voiture électrique ?
Qu’il semble loin désormais le temps où les communications officielles des pouvoirs publics et des industriels concernés n’envisageaient la voiture électrique qu’en ville, quasi exclusivement ! Alors que Nissan et d’autres constructeurs sont à quelques mois de proposer dans les concessions des modèles capables d’effectuer réellement plus de 200 kilomètres après recharge des batteries, le président de la République choisit le cadre d’un comité interministériel consacré à la ruralité pour évoquer à la fois le problème de la préservation des stations-service indépendantes et du maillage en bornes de recharge pour véhicules électriques et hybrides rechargeables. Hier, lundi 14 septembre, c’est donc à Vesoul (70) que la promesse a été faite d’un réseau qui permettrait, dès 2017, de n’avoir pas plus de 50 kilomètres à effectuer pour rejoindre la prochaine installation dédiée. Que ce soit dans les zones urbaines ou dans les campagnes.
50 km : un chiffre rassurant !
Avec des véhicules qui pourront disposer sur le terrain d’environ 200 kilomètres d’autonomie, savoir qu’il existe une borne de recharge à moins de 50 km de distance a de quoi rassurer. Alors que les maillages territoriaux se mettent en place un peu partout en France, nombre d’électromobiliens qui parcourent de moyennes et longues distances ont déjà connu plusieurs fois la mésaventure de tomber sur des points hors service. Parfois, l’interlocuteur obtenu en composant le numéro de l’assistance à joindre en cas de problème arrive à débloquer la situation. Mais ce n’est pas toujours le cas. Progressivement, comme tout automobiliste prudent, celui qui roule en voiture électrique s’habituera à conserver une réserve d’énergie suffisante pour rejoindre la prochaine borne ouverte au public, au cas où… Après tout, pour une citadine diesel, 50 km, c’est environ 2-3 litres de gazole ! On passe généralement à la pompe bien avant qu’il ne reste plus que ce volume dans le réservoir !
40 millions d’euros
Pour développer massivement les bornes en France, l’Etat compte beaucoup sur une collaboration entre le privé et le public. La promesse la plus audacieuse vient du côté de chez Bolloré, avec 16.000 points de charge regroupés en BlueStations à venir. « Dans le cadre du dispositif d’aide lancé en janvier dernier, 4 dossiers régionaux et 33 départementaux ont, à ce jour, été validés ; 13.229 points de recharge devront être installés avant le 31 décembre 2017, grâce à un accompagnement de l’Etat de près de 40 millions d’euros », a-t-on pu entendre, à Vesoul. Ce qu’il faut retenir en substance des annonces faites au sein du comité interministériel décentralisé d’hier, c’est que la mobilité électrique vient de passer à l’âge adulte à Matignon et à l’Elysée, en devenant une solution d’avenir aussi pour les territoires ruraux.
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