Ouverture aujourd’hui aux professionnels du Consumer Electronics Show de Las Vegas, mais la presse est à pied d’œuvre depuis lundi. Depuis quelques années, ce grand rendez-vous annuel de l’électronique grand public et des nouvelles technologies s’ouvre de plus en plus à l’industrie automobile, en particulier dans le domaine des voitures électriques et des véhicules connectés. Après un « buzz » savamment orchestré depuis plusieurs semaines, Faraday Future en a d’ailleurs profité, lors d’un grand show à l’américaine, pour dévoiler ses ambitions en présentant son premier concept-car baptisé « FFZero1 Concept ». Des ambitions qui ne sont pas minces puisque Faraday Future compte bien damer le pion à Tesla dans le domaine des voitures électriques en cherchant à repenser totalement la mobilité, un peu à la manière d’Apple qui, avec son iPhone, n’a pas simplement redéfini le téléphone mais a transformé la façon dont nous communiquons, nous nous organisons et profitons de la vie.
Un nouveau constructeur basé en Californie
Créé il y a 18 mois, Faraday Future est implanté en Californie à Los Angeles mais il dispose du soutien financier d’un milliardaire chinois, Jia Yueting, le propriétaire de LeTV, le Netflix chinois. Ce tout nouveau constructeur automobile compte déjà 750 salariés dont certains ont été recruté chez Tesla comme Nick Sampson (l’ex responsable de la conception des châssis de Tesla) ou chez BMW comme Richard Kim qui a dessiné les i3 et i8, les deux voitures électriques de la gamme BMW. Pour produire ses prochains modèles, Faraday Future compte investir 1.4 milliard de dollars dans la construction, qui débutera dans quelques semaines, d’une usine située dans le Nevada, au Nord de Las Vegas. Une usine qui devrait employer près de 4 500 personnes, sans compter les nombreux sous-traitants.
FFZero1 : un concept-car futuriste
Las Vegas qui a donc été lundi le théâtre de la présentation du premier concept-car de la marque : le FFZero1. Un prototype à l’allure futuriste, à mi-chemin entre une voiture de course et une « Batmobile ». Un véhicule 100% électrique, aux lignes effilées rappelant les voitures disputant les 24 Heures du Mans et n’accueillant à son bord qu’une seule personne, installée sur un siège central orienté à 45 degrés, basé sur des travaux menés par la NASA dans le domaine de la gravité zéro. Doté de 4 moteurs pour une puissance totale de 1 000 chevaux, le FFZero1 serait capable de passer de 0 à 100 km/h en 3 secondes et d’atteindre une vitesse de pointe de 321 km/h. De belles performances, mais assez semblables à celles affichées par la Tesla Model X ou la Porsche Mission E. Si ce concept-car est spectaculaire, il n’a rien de véritablement révolutionnaire et a déçu bon nombre d’observateurs qui s’attendaient à ce que Faraday Future présente un modèle capable de séduire un large public et non pas une voiture de course dont la production ne devrait pas dépasser quelques exemplaires.
Une plateforme modulaire
Si, à première vue, le FFZero1 n’a pas répondu à toutes les attentes, sa principale innovation se cache en réalité sous sa carrosserie. Ce concept-car est en effet conçu sur une plateforme dans laquelle le châssis et les batteries intégrés au plancher sont modulables, de manière à pouvoir servir de base à différents modèles, qu’il s’agisse d’une berline, d’un SUV ou d’une petite citadine compacte. Sans dévoiler aucun projet précis, Faraday Future a d’ailleurs confirmé à Las Vegas que ses premières voitures de production seraient disponibles sur le marché à l’horizon 2017-2018. Des modèles au caractère moins futuriste que son premier prototype, même s’ils devraient intégrer des technologies avancées en terme de connectivité et de divertissement embarqué, ainsi que des applications de réalité augmentée, voire de conduite autonome. Ce n’est que lorsque ces différentes voitures seront présentées que nous saurons si Faraday Future a les capacités de devenir véritablement un acteur majeur de l’industrie des véhicules électriques.
Tesla peut encore dormir tranquille
D’ici là, Tesla peut encore dormir tranquille car il dispose d’une bonne longueur d’avance avec la Model S qui a su séduire le public et la Model X dont les premiers exemplaires ne devraient pas tarder à être livrés. Même si Nick Sampson souhaite aller vite en fonctionnant davantage comme une entreprise technologique que comme une entreprise automobile, lancer la production en série de plusieurs nouvelles voitures prend du temps et nécessite de lourds investissements. Avec son richissime partenaire chinois, Faraday Future semble pouvoir disposer des moyens financiers nécessaires. Mais s’il veut vraiment rivaliser avec Tesla dans les prochaines années, il faut que comme lui, il puisse proposer à la clientèle des modèles innovants et performants, conçus pour la route. Pour l’instant ce n’est pas le cas mais espérons que les futures voitures qui sont encore dans ses cartons rempliront bien ces critères.
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