Les travaux des 5ème Assises Nationales des Infrastructures de Recharge des Véhicules Electriques, qui se sont déroulées les 11 et 12 février à Nice, ont une nouvelle fois montré que l’électromobilité avait depuis un an passé un cap et était en train de s’imposer dans le paysage automobile. Les ventes de véhicules électriques explosent, même si elles restent encore à un niveau modeste ; les bornes de recharge se déploient sur tout le territoire à un rythme accéléré, tandis que les progrès technologiques des batteries devraient bientôt lever les freins qui existent encore concernant l’autonomie des véhicules électriques. Pour que l’électromobilité puisse continuer à se développer, elle aura besoin de trouver des financements mais, bonne nouvelle, les investisseurs, aussi bien publics que privés, semblent avoir un nouvel attrait pour le monde de la mobilité électrique. C’est du moins l’un des enseignements tirés de la table ronde sur le sujet, organisée en clôture de ces Assises IRVE 2016 orchestrées comme toujours de mains de maître par leur fondatrice Isabelle Rivière.
La Caisse des Dépôts renforce ses missions et investit dans la mobilité électrique
Depuis quelques années, par toute une série de mesures, la France soutient activement l’électromobilité. Une politique relayée en matière d’investissement par son bras armé dans ce domaine : la Caisse des Dépôts. Une institution qui fête cette année ses 200 ans d’existence et qui a vu à cette occasion ses missions être renforcées. Pour Laurent Monnin, Directeur d’investissements mobilité au sein de la Caisse des Dépôts, « Là où la Caisse des Dépôts investissait en fonds propres autour de 300 millions d’euros/an, l’objectif cette année et de monter à 500 millions d’euros, ce qui signifie que nous sommes à la recherche de projets ». Déjà présent dans le secteur, directement ou par l’intermédiaire de ses filiales, avec des investissements dans des projets de mobilité, de déploiement de bornes ou de services pour l’écosystème, la Caisse des Dépôts compte bien accentuer son action pour travailler à l’émergence de nouveaux opérateurs et de nouveaux projets dans tous ces domaines. Pour autant, même si son horizon est assez lointain en termes de retour sur investissement, la Caisse des Dépôts a des contraintes de rentabilité et se doit d’investir dans des projets pérennes et rentables. Or les porteurs de projets en matière d’électromobilité peinent parfois à démontrer la logique économique de leurs projets.
DBT : une introduction en bourse pleinement réussie
Si le recours aux investisseurs publics peut constituer une solution pour financer son développement, DBT a choisi une autre voie en faisant directement appel au public par l’intermédiaire d’une introduction en bourse. Un choix qui pour son Président, Hervé Borgoltz, lui permettait de conserver pleinement le contrôle de son entreprise tout en lui donnant la possibilité de faire face à une croissance très rapide et de développer une nouvelle offre de service en télémaintenance. De quoi lui permettre de rester parmi les 3 ou 4 leaders mondiaux du marché avec ses 1 600 chargeurs rapides installés dans le monde en 3 ans. Malgré une période troublée après les attentats de novembre, l’opération, concrétisée le 23 décembre, fût un très grand succès puisque DBT a levé 9,2 millions d’euros alors que l’objectif de départ était de 7,5 M€. Pour autant, une introduction en bourse impose quelques contraintes, parfois rudes pour une PME. D’où l’importance d’être bien accompagné par des spécialistes de ce type d’opérations qui ont permis à DBT de bien franchir tous ces obstacles. Mais la PME nordiste a pu également s’appuyer sur l’engouement actuel pour les voitures électriques puisque, selon Hervé Borgoltz « 70% des gens en achèteraient une s’il y avait plus de bornes. Nous avons surfé sur ce phénomène qui explique notre succès auprès du public ».
Plusieurs levées de fonds pour Vulog
Dans le domaine de l’électromobilité, l’introduction en bourse reste l’exception puisque DBT est la première PME du secteur à y avoir recours. Pour se financer, le chemin le plus fréquenté est celui de la levée de fonds. Pionnier de l’électromobilité, aujourd’hui leader européen des technologies d’autopartage, Vulog et son fondateur Georges Gallais l’ont emprunté en 2015 pour récolter 8,4 millions d’euros auprès de deux Fonds Communs de Placement, l’un public géré par Bpifrance, et l’autre privé, basé à Londres, spécialisé dans l’investissement dans des sociétés innovantes européennes dont les produits et services ont un impact positif sur l’environnement. Deux fonds dont Georges Gallais a pu constater les différences d’approche, mais qui ont misé sur Vulog pour l’aider à se développer à l’étranger, en particulier aux Etats-Unis et au Canada où la société niçoise contribue au succès du concept du free-floating, un système d’autopartage qui ne nécessite ni station, ni réservation. Avec ces nouveaux financements, Vulog va pouvoir doubler ses effectifs en 2016 (un recrutement de 30 personnes est prévu) pour poursuivre sa belle aventure entamée dès 2006 sur la Côte d’Azur avec la création d’un service d’autopartage pour tester ses solutions de gestion de flottes.
La Commission européenne prête à soutenir des projets
Outre l’introduction en bourse ou les levées de fonds auprès d’investisseurs publics ou privés, les acteurs du monde l’électromobilité peuvent également se tourner vers l’Union européenne comme source de financement. Un peu plus tôt, en ouverture de la session de la matinée, Helmut Morsi, de la DG Move au sein de la Commission européenne, avait présenté les grands projets lancés par cette dernière dans le domaine des transports pour déployer notamment des corridors de carburants alternatifs innovants connectant les différents pays européens. Des fonds existent pour financer des projets de leur conception au déploiement. La Commission européenne est également prête à se mobiliser auprès des banques privées afin de créer un fond européen destiné à financer des projets dans le domaine de la mobilité. Des projets qui doivent veiller à ne pas rester dans l’isolement, mais chercher à proposer des solutions combinant les différents types de carburants, à l’instar d’une station de recharge couplée avec une station s’approvisionnement en hydrogène. La Commission européenne est disposée à aider les acteurs de l’électromobilité dans leurs relations avec les banques, mais Helmut Morsi leur conseille de bien soigner leur communication pour trouver des financements. Ils ne doivent pas hésiter à être très présents dans les médias, y compris en faisant parfois le show.
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