Avec un déploiement de la mobilité électrique jugé nécessaire en et par l’Europe, des questions majeures se sont posées. Leurs réponses nécessitaient une implication au plus haut niveau avec un financement conséquent que seules des structures importantes pouvaient supporter. Soutenu au sein du 7e programme-cadre de recherche et de développement technologique (PCRD), le volet Electromobility+ du projet Era-Net+, démarré fin 2010, vise à préparer l’électromobilité sur le territoire à l’horizon 2025-2030. Grâce à 11 investisseurs nationaux et régionaux, ont été financés 18 projets dont 4 sont français. SCelecTRA, EV-Step, ABattReLife et EVRest, suivis en France par l’Ademe et le ministère de l’Environnement, de l’Energie et de la Mer, s’intéressent à la mobilité électrique sous des angles différents et complémentaires. Les deux premiers établissent, respectivement, des scénarios jusqu’en 2050, et une analyse stratégique à long terme. Les suivants étudient le cycle de vie des accumulateurs, et le couple batteries/prolongateurs d’autonomie
SCelecTRA
Présenté par IFP Energies nouvelles, IFSTTAR, Kanlo Consultants, European Institute for Energy Research, et PE International, le projet SCelecTRA a étudié divers scénarios imaginant l’évolution de la répartition des véhicules à horizon 2050 selon leur chaîne de traction (thermiques, hybrides simples, hybrides rechargeables et électriques), et en fonction de différents paramètres, dont les décisions prises pour aider les solutions les plus propres et pénaliser les autres, ou encore le PIB par habitant. Dans les cas les plus réalistes, la part de marché des véhicules branchés pourrait atteindre 20% de celui de l’automobile, pour moitié en 100% électriques et l’autre en hybrides rechargeables. « L’infrastructure de recharge semble être un prérequis indispensable », indique le document Théma du ministère tout récemment publié autour de Electromobility+. Il poursuit : « Les Etats devraient se concentrer sur les programmes de mise à la casse et les subventions pour abaisser le coût de ces véhicules », s’ils veulent poursuivre l’ambitieux objectif de limitation du changement climatique. Un outil libre de droit, principalement conçu pour aider à prendre les décisions économiques et politiques qui s’imposent, est accessible ici.
EV-Step
Armines, en partenariat avec la Société de Mathématiques appliquées et de Sciences humaines, Universität Stuttgart, Risø DTU, et Technical University of Denmark, propose une vision stratégique à long-terme qui combine développements technologiques et analyse macroéconomique de la mobilité électrique. Pour les différents acteurs de ce projet, « les véhicules électriques constituent une réponse technique adaptée aux objectifs énergétiques et environnementaux européens ». S’ils améliorent la sécurité, l’efficacité en énergie finale et réduisent les émissions », une approche systémique de la question est préconisée par les partenaires embarqués avec EV-Step. Différents modèles ont été retenus qui amènent également à 2050. L’un d’eux, intitulé « Times PanEU », estime que le développement des véhicules électrifiés interviendra au plus tôt en 2030, en raison, notamment, du surcoût causé par les batteries. « Dans ce contexte, les objectifs nationaux apparaissent très ambitieux et nécessitent une forte action politique. Seul un scénario avec un objectif élevé de protection du climat permettrait de développer ce mode de transport pour atteindre une part de marché de l’ordre de 70% au niveau européen », précise le document récapitulatif du ministère. Comme avec le projet SCelecTRA, EV-Step en arrive à la conclusion que la multiplication dans nos rues des véhicules électriques passe « par une approche croisée mêlant incitations économiques, progrès techniques, modifications comportementales et forte action politique en faveur de la réduction des gaz à effet de serre ».
ABattReLife
Engagé par Peugeot Citroën Automobiles, le projet ABattReLife s’intéresse au cycle de vie des batteries lithium-ion des véhicules électriques, envisageant une seconde vie et des solutions de recyclage. Pour cela, les processus de dégradation ont été étudiés afin d’obtenir des résultats quantitatifs. Les scénarios envisagés sont prometteurs, mais se heurtent à une inconnue majeure qui ne facilite pas la mise en place aujourd’hui de modèles économiques stables : le développement du marché des voitures branchées.
EVRest
A l’initiative de IFSTTAR, le projet EVRest se mobilise autour du concept de prolongateur d’autonomie pour véhicules électriques. Il s’agit de trouver le meilleur compromis entre son volume, les attentes des utilisateurs potentiels et le coût global de fabrication. Selon les partenaires engagés autour de cette étude, les prolongateurs d’autonomie auraient montré « un potentiel de moindre impact environnemental au long de leur cycle de vie », en comparaison avec les véhicules à batteries et les engins thermiques.
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