Les différents acteurs du groupement ELSA, qui comporte 10 membres de 5 pays européens, se sont réunis le 27 octobre à Paris pour présenter le bilan à mi-parcours de ce projet utilisant la seconde vie des batteries de véhicules électriques pour stocker de l’énergie et accélérer la transition vers les réseaux électriques intelligents. La seconde vie des batteries préoccupent de plus en plus les constructeurs de véhicules électriques qui ont engagé de multiples initiatives, le plus souvent autour des smart grids, pour trouver de nouvelles utilisations aux batteries qui, après quelques années comme source d’énergie des véhicules, n’ont plus la capacité suffisante pour assurer correctement leur mission initiale mais peuvent parfaitement en assumer d’autres avant d’être définitivement recyclées.
Projet ELSA : une solution économique pour le stockage d’énergie
Avec Bouygues Energies & Services, Renault et Nissan comme chefs de file, le projet européen ELSA, qui couple les batteries de seconde vie à un système innovant de gestion d’énergie, propose une solution de stockage d’énergie économique, évolutive et simple à mettre en œuvre. Aventure industrielle réunissant les mondes de l’automobile et du bâtiment, ELSA s’adresse à quatre marchés du stockage électrique : les bâtiments tertiaires, les bâtiments industriels, les infrastructures de recharge rapide de véhicules électriques et réseaux locaux de distribution d’énergie. Le premier prototype, qui a été installé en 2014 au siège de Bouygues Construction à Saint-Quentin-en-Yvelines, a permis de valider l’architecture du système de stockage et d’engager un déploiement sur six sites en Europe pour tester les services énergétiques sur différents cas d’usage. Les premiers retours montrent que cette solution atteint un rapport Qualité/Prix unique avec un niveau de sécurité et de performance élevé et un coût divisé par 2 par rapport à des batteries neuves.
Renault : une autre seconde vie pour ses batteries au Royaume-Uni
Membre important du groupement ELSA, Renault a également engagé d’autres initiatives pour développer la seconde vie des batteries lithium-ion. Parmi elles, il a notamment noué en Angleterre un partenariat avec Connected Energy pour utiliser les batteries de ses voitures afin de stocker de l’électricité d’origine renouvelable destinée à la recharge rapide de véhicules électriques. Le produit E-STOR permet ainsi de stocker de l’énergie solaire ou éolienne produite sur site, pour la restituer ultérieurement en fonction des besoins. Il offre une puissance nominale de 50 kW et peut être connecté à une ou plusieurs bornes de charge rapide. Plutôt que de charger les véhicules en exploitant directement l’alimentation haute capacité du réseau, le système peut organiser la charge de plusieurs batteries à faible puissance sur une plus longue durée. E-STOR apporte ainsi sa pierre à la limitation des pics de consommation tout en offrant également une solution aux problématiques environnementales en préservant au mieux la valeur des batteries avant de les recycler définitivement.
Nissan en pointe sur le V2G
Partenaire du projet ELSA, Nissan travaille aussi depuis longtemps sur l’intégration des véhicules électriques à l’environnement bâti et sur l’utilisation de leurs batteries pour le stockage de l’énergie. Des solutions expérimentées au Japon mais également en Europe où, après des premiers tests menés au Danemark, Nissan a lancé en partenariat avec l’énergéticien Enel, un essai à grande échelle dans lequel une centaine de Nissan Leaf et de fourgons e-NV200 sont connectés au réseau national britannique. L’usage de la technologie « Vehicules to Grid » ou V2G permettra, lorsqu’elle sera pleinement opérationnelle, de fournir une source complémentaire de revenus aux propriétaires de véhicules électriques mais aussi d’assurer une plus grande stabilité du réseau électrique, en particulier lors des périodes de forte demande.
Les projets de Tesla, Daimler et BMW
Renault et Nissan ne sont pas les seuls constructeurs de véhicules électriques à s’intéresser de près à la seconde vie des batteries et à leur capacité de stockage d’énergie. Tesla a été l’un des pionniers dans ce domaine et a même créé une filiale dédiée à cette activité. Les allemands ne sont pas en reste et, après Daimler qui a annoncé la mise en service d’un centre de stockage dont les batteries sont issues de 1 000 Smart électriques, BMW a lancé un centre équivalent à Hambourg. Réalisé en collaboration avec l’équipementier Bosch, la station est équipée de 100 batteries usagées provenant de BMW i3. Exploité par l’énergéticien Vattenfall, le dispositif a pour mission d’assurer la stabilité du réseau. Par ailleurs, BMW a également dévoilé en juin dernier son système de stockage résidentiel. Disponible en deux capacités (22 et 33 kWh), le dispositif permet de couvrir pendant 24h les besoins d’un foyer américain. Sa commercialisation est attendue début 2017.
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