Il y a une dizaine d’années, prétendre vouloir associer mobilité électrique et énergies renouvelables semblait être une hérésie que les détracteurs des 2 univers n’hésitaient pas à pointer. Les quelques électromobiliens pour lesquels le lien était évident avançaient le plus souvent avec discrétion dans cette voie. Aujourd’hui, les plus grands acteurs invités autour du développement des véhicules électriques confirment ce qu’ont pressentis très tôt certains, constructeurs automobiles et opérateurs de recharge, gouvernement et énergéticiens, automobilistes comme visionnaires écologistes. Dans un article publié le 19 février dernier dans l’édition du dimanche de Ouest-France, on peut lire : « Une France qui tourne à 100% aux énergies renouvelables : l’idée n’a rien de farfelu. Même la très officielle Ademe l’a validée, publiant son propre scénario en 2013 ». Pour accompagner le déploiement des EnR, avec, en filigrane l’élan pour la transition énergétique, RTE, le SER, Enedis et l’ADEeF diffusent un état des lieux détaillé des principales filières de production d’électricité de sources vertes. La 9e édition de ce « Panorama de l’électricité renouvelable » est disponible, dressant la situation à fin décembre 2016. En voici quelques éléments à retenir, avant de vous plonger dans le document proposé au téléchargement en fin d’article.
Quelques chiffres jetés rapidement
Le document renouvelé régulièrement par les 4 organismes commence par rappeler que « 40% des capacités de production d’énergies renouvelables sont d’origine solaire ou éolienne » et que les filières les concernant « contribuent à hauteur de 88% à la croissance » des EnR électriques en 2016. A la fin du quatrième trimestre, elles constituaient « 96% des nouvelles capacités EnR installées ». Une dynamique qui devrait se poursuivre, selon les rédacteurs du Panorama de l’électricité renouvelable, « portée par les objectifs nationaux entérinés en avril 2016 ». Quelque 18,4 GW, c’est la puissance atteinte par les parcs éolien et solaire au 31 décembre dernier. « Avec près de 25,5 GW installés en France, la filière hydraulique, la première des énergies électriques de source renouvelable, demeure stable », confirme le document. « Le parc de production d’électricité à partir des bioénergies s’élève pour sa part à 1,9 GW », complète-t-il. Au final, toutes filières confondues, « la croissance du parc de production d’énergies renouvelables atteint près de 2,2 GW sur un an, ce qui porte sa puissance à plus de 45,8 GW » en toute fin d’année. L’électricité de sources vertes a couvert 19,6% des besoins 2016 chez nous. A comparer aux 33,8% d’EnR dans la consommation électrique allemande en 2016, ou 38,7% en Espagne et 33,4% en Italie. « En Norvège et en Islande, l’électricité produite par les EnR, en particulier par l’hydraulique, couvre la totalité de la consommation », souligne le document.
40% d’EnR en 2030
Dans le préambule au texte qui s’étale sur plus de 50 pages illustrées de nombreuses figures, est rappelé l’objectif à atteindre pour 2030 : 40% en production d’électricité de sources renouvelables. Le document restitue la ligne de conduite adoptée pour respecter l’engagement français : « les réseaux de transport et de distribution continuent d’évoluer ; l’objectif est d’accueillir les nouvelles installations de production d’électricité, qui se caractérisent par leur nombre, leur disparité de taille et de répartition, et une production variable pour ce qui concerne l’éolien et le solaire, tout en garantissant la sécurité et la sûreté du système électrique ». Lorsqu’on s’intéresse au déploiement des maillages en bornes de recharge portés par les collectivités, on toucherait presque du doigt la solidarité qui existe véritablement entre les syndicats de l’énergie. Cette forme de solidarité, on la retrouve avec les EnR, entre les régions, par la mutualisation des ressources à l’échelle nationale qui permettent l’optimisation de l’exploitation des réseaux. « Afin d’augmenter encore la capacité d’accueil pour les énergies renouvelables, les gestionnaires de réseau et les producteurs travaillent ensemble sur de nouvelles solutions innovantes », révèle l’étude.
Régions vertes
La répartition des moyens de production en énergies renouvelables n’est pas homogène dans l’Hexagone. « La région Auvergne-Rhône-Alpes accueille le parc renouvelable le plus important (avec 28% du parc installé en France métropolitaine), essentiellement constitué par la filière hydroélectrique. Suivent les régions Occitanie et Grand-Est, dans lesquelles le parc hydraulique historique est renforcé par les filières éolienne et solaire. Les régions Grand-Est, Hauts-de-France et Occitanie sont celles dont le parc installé a marqué la plus forte progression trimestrielle », met au jour le Panorama de l’électricité renouvelable. En France métropolitaine, à la fin de l’année dernière, le volume des projets EnR en développement était estimé à 14.520 MW, dont : 8.201 MW d’installations éoliennes terrestres et 3.196 MW offshore, 2.279 MW en solaire, 353 MW pour les bioénergies, et 490 MW sur sites hydrauliques. Toutes les possibilités n’ont pas encore été exploitées, loin, très loin de là ! Ainsi avec l’éolien flottant et l’hydrolien pour lesquels des appels d’offres commerciaux sont en préparation. Il reste encore à identifier les zones propices sur les différentes façades maritimes.
Objectifs 2018
« Le cumul de la puissance installée se situe à 89 % de l’objectif de 51,7 GW fixé à l’horizon 2018 dans le décret PPE », compare le document. En détail, le rythme de raccordement a atteint un record pour l’éolien terrestre avec 1.345 MW nouvellement installés. La filière voit ainsi son objectif 2018 rempli à seulement 78%. C’est mieux pour le solaire et l’hydraulique qui ont respectivement atteint 89 et 101% des valeurs cibles. Le cumul de la puissance installée et des projets photovoltaïques en développement s’élève à 9.051 MW. « La production d’électricité renouvelable atteint 94,7 TWh sur l’année 2016, en hausse de 6,5% par rapport à 2015 », rapporte les rédacteurs, précisant que « ce sont principalement les filières hydraulique et solaire qui portent cette augmentation ». Ils expliquent ainsi en grande partie cette évolution : « Des conditions météorologiques particulières (fortes pluies au printemps, été ensoleillé et sec, voire caniculaire) ainsi que l’augmentation des capacités de production ».
Autoconsommation
Le rapport effectue un focus sur le développement de l’autoconsommation à partir d’énergies renouvelables, chère à nombre d’électromobiliens et désormais encouragée par les pouvoirs publics avec une volonté forte d’encadrement. Les rédacteurs ont tenu à distinguer deux typologies. L’autoconsommation totale avec laquelle toute l’électricité est consommée par le site producteur (ou associé), stockée localement ou perdue à hauteur du surplus. « A fin 2016, environ 2.200 sites de ce type sont déclarés sur le réseau d’Enedis », précise le document. Second type : l’autoconsommation avec injection du surplus. Ici, l’excédent d’électricité produite n’est pas perdu : quand il n’est pas stocké sur place, il est injecté sur le réseau. « Cette énergie en excédent est affectée au périmètre d’un responsable d’équilibre et peut être valorisée sur le marché de l’électricité ou au travers de l’obligation d’achat », souligne le texte.
INFOS
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