Notre association et son média s’attachant à la promotion des véhicules électriques, c’est autour de cette orientation que nous vous proposons de commenter l’arrivée de Nicolas Hulot au ministère de la Transition écologique et solidaire. S’il a accepté un tel portefeuille, c’est qu’il a obtenu de sérieuses garanties pour pouvoir mener à bien les missions qu’il a lui-même choisi d’endosser ou estime qu’il sera en mesure d’accomplir.
Un profil rassembleur
Qui sont les électromobiliens d’aujourd’hui, en majorité ? Des personnes qui ne sont pas nées avec le souci de l’écologie, qui ont vécu sans s’en préoccuper pendant de nombreuses années en récoltant les fruits des trente glorieuses encore bons à croquer pendant 10 ou 20 ans. Nicolas Hulot est de ceux-là ! Il partage avec bien des utilisateurs de véhicules électriques une démarche écologique qui s’est progressivement installée au fur et à mesure de ses propres constats et nourrie de la confrontation des avis et études scientifiques. S’il y a bien quelqu’un qui peut faire bouger les automobilistes dans leurs habitudes et emporter sincèrement leur adhésion depuis un quelconque ministère, c’est bien lui ! Avec tout de même une petite condition bien sûr : qu’il ait les coudées franches ! Contre lui : les barbus de l’écologie et à l’opposé, tous les climato-sceptiques et fossoyeurs des politiques en faveur de l’environnement.
Le véhicule électrique…
On peut considérer Nicolas Hulot comme un pionnier du véhicule électrique, dans la mesure où il s’est prêté au jeu d’en exploiter déjà quelques-uns, pour lui-même ou son école nature, sur sollicitation de constructeurs, dont Renault en particulier. Il y a 7 ou 8 ans, nous avions en commun de recevoir la visite régulière du même technicien volant qui entretenait nos Kangoo respectifs de première génération. Il y a 2 ou 3 ans, j’avais profité du passage par la côte bretonne d’une caravane estivale d’essais Tesla pour (re)découvrir ensemble la Model S. Ses occupations l’avaient éloigné de la région à cette date, mais l’idée avait paru l’intéresser. Sans doute a-t-il pu depuis éprouver l’engin. En tout cas, ce matin, jeudi 18 mai 2017, Nicolas Hulot est arrivé en Renault Fluence ZE pour participer à son premier Conseil des ministres !
…pour un usage le plus vertueux possible…
Autant Ségolène Royal, ancienne ministre de l’Environnement, de l’Energie et de la Mer avait fait de la voiture branchée un de ses chevaux de bataille, autant Nicolas Hulot, en perpétuelle réflexion et évolution sur les questions écologiques, s’intéresse aux meilleures solutions dans leur contexte et en fonction des technologies disponibles. Si, au sujet la mobilité, les véhicules électriques en font partie : feu vert ! Davantage sur 2 axes aux extrêmes : les engins de transport en commun, et à l’opposé, les vélos et petits véhicules de mobilité douce et individuelle. Il y a 2 ans, le programme My Positive Impact, lancé par la fondation qui porte son nom, avait ainsi mis en avant le tricycle à assistance électrique VéloVan de Wheel’e, et la roue électrique de Rooul’In qui transforme simplement un vélo en VAE.
…et une recharge propre
Nommer Nicolas Hulot ministre de la Transition écologique et solidaire, c’est clairement encourager le développement des énergies renouvelables, condamner les quatre centrales à charbon françaises, et s’attacher, au minimum, à conserver la feuille de route de réduction de la part du nucléaire dans le mix énergétique de notre pays. Différents médias lui attribuent déjà la chute du titre EDF en bourse ! Sa volonté de repositionner l’énergéticien « dans une trajectoire compatible avec celle de la transition énergétique » en serait la cause principale. Quoi qu’il en soit, l’association entre les véhicules électriques et les énergies renouvelables a pour lui le goût des choses incontournables.
Du pacte écologique…
On se souvient sans doute encore du pacte écologique proposé par la FNH aux candidats à la Présidentielle de 2007 en une véritable charte écologique. Signé en particulier par Nicolas Sarkozy, Ségolène Royal et François Bayrou, il a largement inspiré le Grenelle de l’environnement qui s’est animé quelques mois plus tard avec le travail du ministre de l’Ecologie de l’époque : Jean-Louis Borloo. L’arrivée 10 ans plus tard de Nicolas Hulot à ce portefeuille constitue quasiment un symbole. On le sait opposé à la technologie diesel, du fait de l’hécatombe sanitaire qu’elle cause. Il est probable qu’il s’empare du problème des particules sur les moteurs essence à injection directe s’il estime fondées les études qui les dénoncent. Il est donc quasiment acquis que le principe du bonus/malus écologique qui favorise les véhicules électriques soit reconduit. Modifié, accentué, soutenu par une fiscalité indifférenciée entre les 2 carburants (essence et gazole) déjà en germe. Le déploiement des bornes de recharge pour véhicules électriques et hybrides rechargeables : Peut-être pourra-t-il être rendu plus efficace sur le terrain. Globalement, on imagine très bien que les aides et/ou mesures qui visent à favoriser leur implantation dans l’espace public et les bâtiments vont perdurer.
Autonomie
Nous ne pouvons émettre que des suppositions à ce jour concernant les choix que pourrait prendre Nicolas Hulot en matière de mobilité. Et ce, pour une raison essentielle : nous ne connaissons pas l’autonomie dont il disposera… aussi bien d’entrée de jeu que dans la durée. Jusqu’à présent, le nouveau ministre s’était montré prudent, refusant les portefeuilles jusqu’alors proposés par Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy et François Hollande, et préférant un rôle de conseiller indépendant qui a permis de transmettre ses valeurs sans endosser une couleur politique ni les conditionner à son image que certains rejettent. Si cette semaine, il a pris le risque d’agir plus directement, avec des comptes à rendre régulièrement, c’est sans doute qu’il a acquis la certitude de pouvoir effectuer sa mission avec une grande autonomie. Comment ? Ce n’est en tout cas pas cette réponse sur le sujet de Christophe Castaner, porte-parole du gouvernement, qui pourrait laisser supposer une quelconque négociation : « Un ministre ne pose pas de conditions, ni au premier ministre ni au président de la République ».
Des signes contradictoires
D’un côté, il y a la personnalité du Premier ministre, Edouard Philippe, ancien directeur des Affaires publiques d’Areva au moment où le Grenelle de l’environnement se mettait en place, et opposant aux lois sur la transition énergétique et sur la biodiversité dans le cadre de ses fonctions de député. Quelle collaboration possible entre Nicolas Hulot et lui ? Christophe Castaner évoque « une feuille de route » formulée par Emmanuel Macron, président de la République, à suivre par Nicolas Hulot. Au sujet des transports, au moins 2 points qui ne devraient pas causer de polémiques entre eux. Le premier concerne le resserrement de la taxation entre l’essence et le gazole qui trouve un prolongement dans la suppression à terme des avantages consentis aux flottes de véhicules diesel. Puisque la lutte contre le dérèglement climatique rend incontournable le développement des solutions de transports les plus vertueuses, et que la culture de l’automobile individuelle reste bien ancrée dans les habitudes des Français, Emmanuel Macron a indiqué vouloir aider davantage les particuliers prêts à se débarrasser d’un vieux diesel pour l’acquisition d’une voiture électrique : +1.000 euros. Ce qui porterait à 11.000 euros l’aide maximale pour une telle opération.
Remerciements
Puisque la raison d’être de l’Avem est la promotion du véhicule électrique, il apparaît justifié d’adresser nos remerciements à Ségolène Royal, ancienne ministre de l’Environnement, de l’Energie et de la Mer, à laquelle nous devons a minima la mise en place de nouvelles aides étendues à l’acquisition de scooters, tricycles, et quadricycles électriques et vélos assistés. Elle laissera l’image à ce portefeuille d’une ministre engagée qui a cherché à profiter de toutes les opportunités pour aller dans le même sens que notre association. Jusqu’à des prises de position ou des actions osées, telle l’interpellation d’Elon Musk pour l’installation d’une usine Tesla sur le site de la centrale de Fessenheim. Nos remerciements également à Emmanuel Macron d’avoir choisi Nicolas Hulot pour lui succéder, et à ce dernier d’avoir accepté la mission.
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