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CES Las Vegas : Valeo, Navya et leurs véhicules électriques sous 48 V Rédigé par Philippe Schwoerer le 12 Jan 2018 à 00:00 0 commentaires

Installé sur les stand CP24 et NP5 du Consumer Electronic Show de Las Vegas jusqu’à la fin de cette journée du 12 janvier 2018, l’équipementier présente plusieurs de ses solutions d’avenir, dont sa fameuse voiture électrique qui fonctionne sous une tension de 48 Volts. N’en entendez pas des performances extraordinaires, mais elle représente bien l’idée d’une micro-citadine branchée particulièrement sobre en énergie et à la portée d’un plus grand nombre de foyers (7.500 euros) que les modèles actuels, certes plus salivants et réactifs. Idem pour l’Autonom Cab de Navya qui emprunte à l’architecture du démonstrateur de Valeo sa basse tension.

Voiture électrique 48 V

En juillet dernier, dans notre article intitulé « Valeo mise sur la voiture électrique 48 V à quelques milliers d’euros », nous avions relayé les propos de Guillaume Devauchelle, directeur de l’innovation de l’entreprise, qui répondait aux questions de Sébastien Couasnon au cours de l’émission Tech & Co du lundi 17 juillet 2017, sur BFM Business, au sujet de cet engin léger mue sous basse tension. Grâce à un seul moteur dont les caractéristiques sont très proches de celles d’un alternateur, la micro-citadine devait être dotée, selon son cahier des charges, d’une autonomie d’à peine 100 kilomètres pour une vitesse maximale de 100 km/h.

Des chiffres confirmés

Les chiffres que nous avions retransmis ont donc été confirmés à Las Vegas par Valeo, avec enfin un démonstrateur 2 places développé en partenariat avec l’université de Jiao Tong de Shanghai, en Chine. Un rapprochement qui n’est pas dû au hasard, puisque l’équipementier envisage sa solution pour répondre aux besoins des pays émergents, dont la Chine, justement, mais aussi l’Inde. Cette voiture, qui a été conçue pour être « rechargé sur n’importe quelle borne électrique », – sans plus de précisions -, « est parfaitement dimensionnée et adaptée à la mobilité en ville, où les trajets sont courts et les vitesses réduites », assure Valeo. Pour mémoire, Guillaume Devauchelle avait rappelé aux téléspectateurs de BFM Business, « qu’en ville, en France, et en moyenne, une voiture roule à 15 km/h avec le plus souvent une seule personne à bord ». C’est encore bien plus qu’en Chine ou en Inde !

Chaîne de traction Valeo

Une certitude pour Valeo, « cette solution inédite pourrait ainsi favoriser l’accélération de la révolution de l’électrification, en rendant le coût d’un véhicule tout électrique plus accessible ». Et l’entreprise a jeté un prix : 7.500 euros TTC. D’où sort-il ? Selon l’équipementier, d’économies de l’ordre de 20% rendues possibles grâce à l’adoption du 48 V pour la chaîne de traction. En particulier, sont alors inutiles un certains nombres de « composants et systèmes obligatoires garantissant la sécurité des usagers des véhicules à haut voltage ». Avec ce prototype, Valeo se réjouit de présenter le « premier véhicule au monde intégralement propulsé par ses soins, hors batterie ». Pour précision, il ne manquait en fait que le moteur lui-même, puisque l’entreprise concevait déjà tous les composants nécessaires à son fonctionnement et, plus globalement, à celui de la chaîne de traction. Valeo, qui estime ainsi s’ouvrir à un nouveau métier, y entrevoit certaines perspectives supplémentaires pour le développement de son activité.

Autonom Cab

« Au CES 2018, Valeo démontre une nouvelle fois sa capacité à concevoir des solutions électriques, intelligentes, adaptées et abordables, avec son nouveau prototype 48V 100% électrique, permettant de propulser aussi bien un petit véhicule individuel citadin qu’un robot-taxi autonome » : Avec cette phrase extraite du dossier de presse émis par Valeo pour préciser sa présence à l’édition 2018 du CES de Las Vegas, l’on comprend que la chaîne de traction 48 V à l’œuvre dans la micro-citadine équipe également Autonom Cab, ce robot-taxi urbain développé par Navya. L’équipementier est entré en octobre 2016 dans le capital de cette entreprise française spécialisée dans la conception de véhicules autonomes, électriques et robotisés.

89 km/h

Entre cet engin de type monospace capable d’embarquer 6 personnes, et le démonstrateur de la micro-citadine, il y a un véritable fossé ! Et l’on a du mal à imaginer qu’un moteur électrique, pas plus gros qu’un alternateur, d’une puissance de 15-20 kW, et installé sur une chaîne de traction 48 V, puisse animer un véhicule qui ressemblerait presque à un fourgon de transport de fonds ! Et pourtant si, a priori. Navya a déjà communiqué sur quelques-uns des éléments, dont le moteur, effectivement donné pour 15 kW de puissance. Il serait alimenté par une batterie d’une capacité énergétique de 22 ou 33 kWh, pour une dizaine d’heures d’exploitation. Si la vitesse maximale de l’Autonom Cab serait de 89 km/h, celle d’évolution habituelle serait à peine de 50 km/h, puisque l’engin serait réservé à des utilisations en milieu urbain. N’y aurait-il cependant pas quelque chose qui cloche !?

Prochaine expérimentation à Paris ?

Elisabeth Borne, ministre des Transports, a donné son aval pour une expérimentation de l’Autonom Cab sur routes ouvertes. Et c’est à Paris qu’au moins une partie de ceux-ci se dérouleraient dans le courant de l’année. S’ils étaient concluants, une possible commercialisation pourrait être envisagée d’ici trois à quatre ans. En revanche, plus question de faire dans le low cost, puisqu’un prix autour de 260.000 euros l’exemplaire a déjà été avancé. Il découle de toute la technologie embarquée pour permettre l’évolution entièrement autonome de l’engin, en démonstration jusqu’à ce soir dans le cadre du CES de Las Vegas. Keolis s’est positionné pour l’exploiter au plus tôt en Europe et aux Etats-Unis.

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