Qui ne connaît pas Jérôme Fresnay qui s’est illustré, dans différents rallyes en véhicules électriques, par son éco-conduite ? Cette notoriété lui a valu d’être invité par Pascal Houssard, – directeur adjoint au sein du SyDEV -, à réaliser le Grand tour de Vendée, une épreuve du Vendée énergie Tour normalement réservée aux modèles disposant d’une batterie de traction d’au moins 27 kWh de capacité. Celle de la C-Zero s’élève à 16 kWh. Bien peu pour suivre un itinéraire d’environ 550 kilomètres à effectuer en 3 jours, et imaginé par Tour véhicules électriques (TVE) ! Mais rien d’impossible pour Jérôme Fresnay qui en a vu d’autres et se savait participer dans la foulée au Rallye des ambassadeurs. Sans compter les trajets aller et retour entre Rennes (35) et Noirmoutier (85).
Nombre de participations
A cette nouvelle performance, Jérôme Fresnay m’avait proposé de m’associer en devenant son copilote. Un grand honneur auquel je n’ai pu répondre positivement, ne pouvant me libérer sur autant de jours, et étant déjà inscrit au Rallye des ambassadeurs et mobilisé le lendemain pour commenter le défilé à Noirmoutier du Fleur de Sel ZE & Classic formé par établissement éponyme en l’île. Après avoir remercié Jérôme pour sa proposition, je lui avais dit : « S’il y a bien quelqu’un qui peut réussir ce challenge avec une C-Zero, c’est bien toi ! ». Tour Poitou-Charentes VE et l’épreuve qui en découle Nouvelle Aquitaine électrique Tour, Wave Trophy, France électrique Tour, Breizh electric Tour, Rallye des ambassadeurs du Vendée énergie Tour : les événements sont nombreux auxquels Jérôme Fresnay a participé avec succès avec sa citadine branchée et chevronnée. Sans compter les épreuves auxquelles il s’est frottée en Toyota Prius II « kittée » ou avec un ancien Kangoo électrique, – d’avant la génération Z.E. -, qu’il utilise encore au quotidien.
Défis à relever
« Alors qu’il était venu rencontrer à Rennes Jean-Luc Fleureau qui suit le véhicule solaire Heol au sein d’Eco Solar Breizh, Pascal m’a lancé le défi de réaliser le Grand tour de Vendée avec ma C-Zero, », commente Jérôme Fresnay. Mais le premier défi à relever par le Breton, avant l’envoi de ce nouveau rallye, était déjà d’aller en Vendée depuis Rennes. Non pas que la distance soit très grande cette fois-ci, – environ 200 kilomètres. Mais du fait de devoir compter sur les bornes de recharge présentes sur le parcours, avec parfois peu de marge en cas de problème. « C’est tout de même mieux qu’il y a quelques années », modère-t-il. « Il y a désormais les bornes des réseaux Sydego et Béa, développés par le Sydela, le syndicat de l’énergie de la Loire-Atlantique, et le SDE35, celui d’Ille-et-Vilaine », cite-t-il en exemple. « Pour le trajet aller, je savais à l’avance que la borne de Bain-de-Bretagne (35) était en panne. J’ai donc choisi d’aller recharger à la borne rapide du Super U de Grand-Fougeray (35) », explique-t-il. Puis il a fait le plein de la batterie chez Nissan à Nantes (44), pour finir par un dernier branchement à Boufféré (85).
Badges
« Cette année, j’aurais presque pu me contenter du badge Béa35 de Bouygues Energies & Services, qui permet d’accéder aussi aux bornes du SyDEV sans frais d’itinérance, car elles sont également gérées avec l’offre Alizé. Autre avantage : on connaît en temps réel l’état et la disponibilité des bornes. En revanche, pour la station rapide de Grand-Fougeray, j’ai eu besoin du KiWhi Pass, seul badge accepté. La gérante du Super U dont elle dépend se désolait de ne plus voir passer beaucoup de monde à sa borne. Je lui ai conseillé d’en ouvrir l’usage avec d’autres cartes », détaille Jérôme Fresnay. En procédant ainsi, ici et là, il rend pérenne la présence de certaines bornes et en optimise l’usage. Pour lui, comme pour les autres électromobiliens.
Réutilisation de badge « La réalisation du Grand tour de Vendée laissait beaucoup de liberté, avec cependant quelques points à rejoindre », relève le Breton. Le départ a été donné à La Roche-sur-Yon, le mercredi 6 juin dernier. « J’ai fait une recharge rapide à la Barre-de-Monts, conseillant une autre borne à un propriétaire de Renault Zoé qui pouvait ravitailler ses batteries aussi vite sans mobiliser une borne 50 kW pour de l’accéléré », souligne Jérôme Fresnay. Puis un plein complet du pack dans la nuit, au camping de Saint-Hilaire-de-Riez. « J’ai dû aller dans la zone des camping-cars pour me brancher avec un adaptateur P17 », révèle-t-il. « Après un petit déjeuner à Saint-Jean-de-Monts, je suis allé recharger au Super U classé comme l’un des plus écolos de France et construit sur une zone Natura 2000. Le parking drainé respecte la faune et la flore. Ce qui fait qu’au petit matin on voit des canards et d’autres animaux sur place. Au départ, avec ceux qui étaient venus avec moi, on n’arrivait pas à déclencher la recharge. Le magasin n’étant pas ouvert, impossible de demander de l’assistance. Comme les bornes sur place étaient des Grolleau, j’ai essayé ma carte des parkings de Rennes, équipés de ce matériel, et ça a marché ! », témoigne Jérôme Fresnay qui ne se laisse pas facilement décourager.
Du matos dans le coffre
« Pour la deuxième journée, nous avions 2 parcours proposés, dont l’un menait à l’inauguration de la station GNV de la Chaize-le-Vicomte. J’ai choisi de ne pas faire ce dernier, car je serais arrivé trop tard à l’événement. A La Tranche-sur-Mer, je suis tombé sur d’anciennes bornes Saintronic accélérées du SyDEV. Grâce à un adaptateur T3 triphasé que j’ai réalisé avant de partir, j’ai pu utiliser cette borne via le connecteur CHAdeMO de la voiture. Sur le circuit de Fontenay-le-Comte, j’ai rechargé depuis une prise 380 V », rapporte Jérôme Fresnay. Ce dernier n’hésite pas à embarquer un chargeur mobile 10 kW et toute une série d’adaptateurs pour bien tirer son épingle du jeu de toutes les situations. Le résultat ? C’est qu’un défi qui aurait paru difficilement surmontable à d’autres avec une Citroën C-Zero, ressemble presque à une simple balade pour notre interlocuteur qui s’est permis de profiter du circuit de Fontenay-le-Comte pour effectuer 4 ou 5 tours du tracé à 90-110 km/h.
Chauffe de la batterie ?
A enchaîner recharges et roulages sur plusieurs jours, la batterie de la C-Zero n’a-t-elle pas souffert d’une montée de température des cellules ? Non, car Jérôme Fresnay a trouvé la parade : « Grâce à l’application CaniOn a utiliser via le système Can, je peux connaître la température de la batterie. Quand cette dernière est chaude, lors des recharges rapides, la borne sur laquelle la voiture est branchée envoie un ordre de mise en route de la climatisation dont le flux est redirigé vers le pack, via un volet qui bascule. J’ai débranché le connecteur de ce système lorsqu’il s’était ouvert, le condamnant temporairement dans cette position. Du coup, dès que je mets la climatisation en route, il me suffit de tourner le sélecteur de direction d’air jusqu’au picto de refroidissement des pieds pour diminuer désormais la température de la batterie de 5-6 degrés en 15 minutes environ. Efficace ! », se réjouit Jérôme Fresnay.
Grille i-MiEV
Beaucoup le savent : la Mitsubishi i-MiEV, qui a donné naissance à ses jumelles Peugeot iOn et Citroën C-Zero, dispose en exclusivité d’une grille du sélecteur de marche qui compte 2 modes en plus des classiques PRND : B et C. Les 2 dérivées françaises embarquent pourtant tout ce qu’il faut pour que ça fonctionne, mais les 2 positions sont artificiellement condamnées. Jérôme Fresnay a récupéré la grille d’une i-Miev. « Avec le mode D commun aux 3 voitures, la régénération lors des ralentissements peut atteindre les 20 A, contre le double (40 A) en mode B qui procure un fonctionnement proche de la e-Pedal de Nissan sur la Leaf 2. On peut se passer ainsi dans bien des cas de l’appui sur la pédale des freins. En mode C, en revanche, la régénération, qui existe bien, est cependant très faible », explique notre interlocuteur. D’autres astuces ? « Oui ! J’ai aussi des bouchons de valve qui me transmettent par Bluetooth la pression des pneus que je surgonfle de 0,100 bar », répond-il. Il tient à préciser : « Toutes les modifications que je fais sur ma voiture sont réversibles en peu de temps ! ».
Des astuces, mais aussi du feeling
Pour revenir à Rennes, Jérôme Fresnay a rechargé sa voiture à la borne rapide d’Auchan Saint-Herblain. « Je visais ensuite celle de Bain-de-Bretagne dont on m’avait assuré de sa bonne remise en service. Et puis il y a eu un violent orage. Selon mes estimations, et dans ces conditions, je n’aurais eu que très peu de marge pour atteindre cette station. Alors j’ai décidé de m’arrêter avant, à Grand-Fougeray. Et heureusement ! Je suis tout de même passé à Bain-de-Bretagne ensuite, pour tester la borne après l’intervention de la maintenance, comme on me l’avait demandé. Malheureusement, elle s’est mise à nouveau en défaut. J’ai de suite prévenu la hotline qui a changé son état en ’indisponible’, en attendant la réparation effectuée dès le lendemain », conclut le Breton branché. Un flair qui lui a permis d’arriver chez lui vers 20h30 le dimanche soir.
L’Avem et moi-même remercions Jérôme Fresnay pour le temps consacré à répondre à nos questions.
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