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Un guide de l’Ademe pour réussir le passage à l’écomobilité Rédigé par Philippe Schwoerer le 16 Juil 2018 à 00:00 0 commentaires

Réalisé par l’Ademe et France nature environnement, avec la collaboration de divers organismes, – dont la CCI, la Fédération des usagers de la bicyclette (Fub), le Groupement des autorités organisatrices de la mobilité (Gart), et le Centre d’études et d’expertise pour les risques, la mobilité, l’environnement et l’aménagement (Cerema) -, ce guide issu de la collection « Clés pour agir » est littéralement intitulé « Gagner en performance et réussir le passage à l’écomobilité pour les décideurs publics et privés ». Il donne à ces derniers quelques recommandations essentielles pour agir dans ce sens sur leurs territoire en conjuguant performances économiques et environnementales. Il aide les professionnels concernés à appliquer sur le terrain quelques-uns des principes majeurs en substance dans la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte (LTECV). Entre l’avant-propos et la conclusion, le document articule son argumentaire sur 3 parties : Recommandations stratégiques ; Recommandations méthodologiques ; Le temps de l’action.

Les enjeux

Dans un édito commun, Marie-Christine Premartin, – directrice exécutive des programmes de l’Ademe -, et Michel Dubromel, – président de France nature environnement -, rappellent : « Décideurs publics et privés doivent faire face à de nombreux enjeux en matière de transports et de mobilité : croissance des flux de déplacement, diversification des usages des territoires, multiplication des nuisances affectant notre santé (polluants, bruit, fatigue, stress, insécurité routière, etc.) et notre environnement (fragmentation du territoire, utilisation des ressources comme le sol, perturbations du fonctionnement des milieux…), augmentation des coûts… Ils doivent composer avec ces enjeux dans l’aménagement du territoire et l’organisation quotidienne des activités ». Parmi les leviers capables de concilier développement économique avec la préservation du cadre de vie et de la santé publique, le choix de nos modes de transports, pour nos propres déplacements comme ceux des marchandises. La modification des comportements implique un engagement et des axes directeurs fournis par les décideurs publics et privés concernés.

Décideurs publics / Décideurs privés

Le présent guide de l’Ademe et de France nature environnement s’attache à accompagner la transition de la mobilité à l’écomobilité que les auteurs définissent comme « une mobilité durable et moins pénalisante pour l’humain, son cadre de vie et l’environnement ». Selon leur nature, les acteurs de terrain ont des rôles distincts. A la main des décideurs publics : « mettre en œuvre une politique d’aménagement du territoire moins consommatrice d’espace qui réduise les trajets quotidiens, de proposer des services et solutions de mobilité attractifs, performants et sécurisés répondant mieux aux besoins individuels ou collectifs et aux spécificités de chaque territoire ». Au sujet des décideurs publics, les auteurs du présent document visent en particulier les employeurs. A eux d’activer plusieurs leviers. On pense immédiatement à la promotion qu’ils peuvent faire des modes de transports les moins polluants et les mieux adaptés aux activités de l’entreprise. S’y ajoutent les solutions qui rendent inutiles nombre de déplacements : audio et visioconférences, télétravail, etc. Egalement le décalage des horaires de travail afin de reporter de nombreux trajets en dehors des habituelles heures de pointe.

Des chiffres

A eux seuls, les chiffres mis en avant par l’Ademe et FNE constituent un véritable plaidoyer pour un changement des habitudes de mobilité. Cinq mille euros en moyenne par an, soit 10 à 12 % du budget : c’est le poids sur les ménages d’une voiture individuelle. Deux fois plus polluants au kilomètre que pour un trajet de plus grande distance, 40% des déplacements quotidiens réalisés en voiture comptent moins de 3 kilomètres. La concentration de certains polluants atmosphériques est 3 à 5 fois supérieure à l’intérieur d’un véhicule qu’à l’extérieur. En 2016, les particules fines PM2,5 sont responsables de 48.000 décès prématurés en France, soit la 3e cause de mortalité après le tabac et l’alcool. Environ la moitié des personnes en insertion ont déjà refusé un travail ou une formation pour des raisons de mobilité. L’autopartage permettrait de réduire de 30% en moyenne le nombre de véhicules de fonction ou de service d’une flotte d’entreprise. L’éco-conduite réduit le risque d’accident de la route de 10 à 15% et la consommation en carburant de près de 15%. Baisser la vitesse de 10 km/h sur un déplacement de 500 km réduit de 3 à 5 litres la consommation en carburant et de 12 kg les émissions de CO2. En 2016, les déplacements domicile-travail des salariés ont occasionné 254 décès, plus de 90.000 accidents avec arrêt, et l’indemnisation de plus de 6 millions de journées de travail. L’entretien des réseaux routiers coûte annuellement plus de 12 milliards d’euros aux collectivités territoriales, soit 9% de leur budget. Les embouteillages représentent un coût de 20 milliards d’euros par an en France. Avec 68% imputables à la route, 80% des bruits émis dans l’environnement proviennent des transports : 25 millions de personnes en souffre significativement en France.

Recommandations stratégiques

Au chapitre des recommandations stratégiques, les auteurs du guide invitent les acteurs impliqués à s’appuyer déjà sur les outils réglementaires existants. Par exemple, pour les collectivités : Schéma régional d’aménagement, de développement durable et d’égalité des territoires (SRADDET) ; Schéma de cohérence territoriale (SCoT) ; Plan local d’urbanisme intercommunal (PLUI) ; Plan de déplacement urbain (PDU) simplifié ou plan de mobilité rurale ; Plan climat-air-énergie territorial (PCAET) ; Agenda 21 local ; Appels à projets dans le cadre des territoires à énergie positive pour la croissance verte (TEPCV). Du côté des entreprises, 4 pistes à explorer : Plans de mobilité ; Evaluation ISO 26000 relative à la responsabilité sociétale des entreprises ; Label Lucie, développé par l’Agence Lucie et soutenu par la CCI ; Label Envol, développé par la CCI et l’Ademe.

Recommandations méthodologiques

En s’appuyant sur des exemples concrets, l’Ademe et FNE distinguent 4 étapes au sujet de la méthodologie à suivre pour évoluer vers la mobilité durable. Tout d’abord : réaliser un diagnostic. Sur un territoire donné, il s’agit d’identifier, quantifier et qualifier l’ensemble des besoins en déplacements des personnes (habitants, salariés permanents et temporaires, etc.) et des biens. Ensuite, repérer les leviers du changement, en tenant compte des diversités de situation et des freins au changement. Troisième étape : co-construire et mettre en œuvre des actions, que ce soit à l’échelle d’un territoire ou d’une structure. Enfin : suivre et évaluer les transformations.

Le temps de l’action

Sept parties sont consacrées dans le document au temps de l’action. La première invite à favoriser l’accès à une mobilité plus inclusive et solidaire, qui prend en compte les moyens et limites de chacun (séniors, absence de permis de conduire, etc.). Les suivantes visent à : Proposer des alternatives à travers l’intermodalité et la multimodalité ; Optimiser l’organisation des déplacements ; Agir sur les comportements de circulation pour une mobilité plus sûre ; Soutenir le développement des mobilités actives ; Diversifier les usages des véhicules pour une mobilité plus partagée ; Adapter le transport de marchandises pour des échanges plus vertueux.

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