Depuis son tweet déposé mardi 7 août 2018 à 18h48, rien ne va plus pour Elon Musk qui imaginait sortir Tesla de Wall Street, la bourse américaine. En plus d’irriter nombre de financeurs et de boursicoteurs, son intervention lui vaut en revers de faire l’objet de différentes enquêtes et poursuites. Une dizaine de jours plus tard, l’emblématique dirigeant accordait un entretien au New York Times (Voir l’interview) qui le dépeint comme épuisé, passant quasiment tout son temps à travailler. Calcul tactique ? Appel au secours ? Les observateurs financiers ne savent plus quoi penser !
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Elon Musk ne fait décidément rien comme un habituel patron d’une grande firme américaine. Après son tweet très imprudent, il s’est risqué a donner au monde l’image d’un homme au bord de la sortie de route. De quoi méditer sous un jour nouveau ce fameux poisson d’avril où il s’était mis en scène comme achevé devant une faillite feinte pour son entreprise de fabrication de voitures électriques. En dépit d’un pavé de 350 pages environ signé Ashlee Vance, étiqueté « Best-seller du New York Times », publié chez Eyrolles, et supposé nous faire mieux connaître Elon Musk (titre du livre), le dirigeant visionnaire apparaît toujours comme un électron libre quasiment impossible à cerner ! Cherche-t-il aujourd’hui l’indulgence de ses poursuivants ? Espère-t-il gagner du temps pour sortir gagnant dans ses différents paris concernant Tesla ? Est-il épuisé au point de faire comprendre qu’il aurait besoin d’être en binôme à la direction de son entreprise industrielle ? Autre ? Toujours est-il que l’image qu’Elon Musk donne de lui au monde aujourd’hui n’est pas neutre sur l’avenir de l’entité. De plus en plus de voix s’élèvent pour que le joyau de l’automobile mondiale électrique ne soit plus gouverné à la seule main d’un homme, certes indispensable à sa continuité, mais aussi de moins en moins lisible et de plus en plus imprévu. Le héros de la revanche de la mobilité électrique peut devenir un sérieux frein, décourageant à la fois les investisseurs, ses collaborateurs, ses alliés et la clientèle passionnée.
Drôle de transparence
« L’année écoulée a été l’année la plus difficile et la plus douloureuse de ma carrière : C’était insoutenable », a déclaré Elon Musk aux journalistes du New York Times. On peut le comprendre, avec les difficultés à mettre au point la Model 3 et sa diffusion, tout en devant accorder du temps à ses autres entreprises. Pas de quoi s’affoler sur ce point ! Ce qui préoccupe davantage pas mal de personnes de l’entourage du grand dirigeant, c’est le recours qu’il avoue faire parfois à un puissant somnifère appelé Ambien, qui participerait à donner de lui l’image d’un homme épuisé, entre les rires et les larmes. « Lors de l’entretien, il a fait preuve d’un niveau de réflexion et de vulnérabilité extraordinaires, reconnaissant que ses nombreuses responsabilités exécutives entraînent un lourd tribut personnel », souligne les rédacteurs du sérieux quotidien, qui rappellent comment Elon Musk aime savourer d’ordinaire sa réussite et balayer d’une main les critiques. Les professionnels de l’information ont recueilli du patron une explication sur l’affaire du tweet : « Une tentative de transparence ». Le « financement garanti » ? : « Un potentiel investissement du fonds d’investissement du gouvernement saoudien ». Le New York Times a aussi imaginé une prise de participation par SpaceX, une autre entreprise bien connue lancée par Elon Musk. En 5 séances, du 14 au 20 août 2018, le titre a encore perdu 15% de sa valeur, environ.
Un numéro 2 en recrutement ?
Dans son interview au New York Times, le patron de Tesla a avoué travailler « jusqu’à 120 heures par semaine », parfois sans quitter l’entreprise pendant plusieurs jours. Une remarque qui arrive peu avant qu’Elon Musk s’exprime sur ce qu’il pense des boursicoteurs à découverts, ceux qui misent sur la baisse de l’action pour gagner de l’argent, quitte à détruire l’image des sociétés visées. L’interviewé a indiqué aux journalistes qu’il s’attendait de leur part à subir « au moins quelques mois de torture extrême », justifiant ainsi le grand état de stress dans lequel il se trouve aujourd’hui, craignant « la destruction de Tesla » par l’action des boursicoteurs à court terme. Le quotidien a mis en évidence une contradiction au sujet d’un éventuel numéro 2 pour l’entreprise de construction, entre ce que pense le patron, et ce qui fuite du conseil d’administration. Elon Musk reconnaît qu’il y a eu par le passé des recherches dans ce sens, mais, selon lui, elles sont arrêtées. Du côté des gros actionnaires, l’info recueillie est qu’une opération de cette nature est bien en cours, et qu’elle est même encore plus d’actualité depuis le tweet controversé. Si le célèbre interlocuteur assure ne pas avoir « l’intention de renoncer à ses deux rôles de président et de directeur général », il a lancé aux journalistes que s’ils connaissaient quelqu’un capable de faire mieux que lui aux rênes de l’entreprise, il pourrait céder ses fonctions. Une invitation à chaud qu’on ne saurait définitivement prendre au sérieux.
A l’Avem, nous espérons une longue vie à l’aventure Tesla et un quotidien plus satisfaisant à son dirigeant.
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