Connue principalement pour ses aspirateurs sans sac et ses sèche-mains, Dyson avait surpris son monde l’an dernier en annonçant vouloir se lancer dans la fabrication de voitures électriques. Une annonce prise tout de même très au sérieux car son propriétaire déclarait avoir l’intention d’investir 2 milliards d’euros dans ce projet. Un pour concevoir la voiture en elle-même et un autre pour développer sa batterie électrique. De passage il y a quelques jours à Paris pour lancer un nouvel appareil (le Styler Dyson Airwrap) pour boucler, onduler, lisser ou donner du volume aux cheveux, James Dyson s’est livré à quelques confidences face aux journalistes sur la façon dont il entend dépoussiérer le monde de l’automobile. L’occasion pour nous de faire le point sur ce projet qui recèle encore de nombreuses zones d’ombres mais qui semble bel et bien lancé.
Un intérêt pas si étonnant pour l’automobile Dans les années 90, Dyson avait déjà tenté une incursion dans le monde de l’automobile avec un système de filtration cyclonique pouvant être fixé sur les pots d’échappement des camions afin de retenir les particules nocives. Jugeant la solution trop onéreuse, les constructeurs n’ont pas adoptée ce concept écologique. Dyson avait donc abandonné son projet, mais avait utilisé les connaissances développées en mécanique des fluides pour fabriquer des aspirateurs. Pour faire des aspirateurs sans fil, l’entreprise s’est lancée dans la fabrication de batteries lithium-ion et de moteurs électriques. Comme elle dispose également de compétences en matière de robotique, de systèmes de vision et d’intelligence artificielle, James Dyson a estimé que sa firme disposait de tout ce qu’il fallait pour fabriquer une voiture électrique. Mais à la différence d’Elon Musk qui, au début de l’aventure Tesla, s’était appuyé sur un châssis existant pour l’adapter à l’électrique, il entend aussi concevoir un châssis de A à Z. Un investissement à partir de son argent personnel, qui même en cas d’échec de la Dyson Car, ne remettra pas en cause l’avenir de son entreprise, du moins tant que les gens continuent à acheter des aspirateurs.
Un centre d’essais et de recherches déjà en fonction
Après plusieurs années de travail secret, le milliardaire s’est enfin lancé au grand jour dans ce challenge en installant plusieurs centaines d’ingénieurs dans un centre d’essais et de recherches implanté sur une ancienne base d’entraînement de la Royal Air Force, à Hullvington, non loin du site historique de Dyson près de Bristol. Ces hangars, dont deux sont déjà rénovés, seront bientôt entourés par un circuit de 16 kilomètres qui servira à une multitude d’essais dynamiques (haute vitesse, freinage, pentes fortement inclinées, conduite hors route, etc…). A terme, le projet prévoit d’accueillir plus de 2 000 chercheurs recrutés notamment chez Tesla ou Aston Martin. Pour l’heure, ils sont déjà 400 à travailler sur le site tandis que 300 autres devraient les rejoindre prochainement. Leur objectif est de concevoir une première voiture 100% électrique qui se démarque profondément de la concurrence et dont la commercialisation est programmée pour 2021.
Une voiture premium en priorité
Hormis son côté disruptif, James Dyson laisse encore planer le mystère sur les principales caractéristiques des futures Dyson Cars. Il annonce toutefois que la première d’entre elles sera un véhicule premium. Un choix qui s’impose non seulement au vu de l’ADN de la marque, mais surtout parce qu’il est aujourd’hui très délicat de construire une voiture électrique bon marché. Ceci car il existe de nombreux défis techniques à relever et que les batteries coûtent extrêmement cher. Parmi les autres indiscrétions glanées par la presse, on sait que le design et les capacités de conduite autonomes seront particulièrement soignés, tandis que l’aérodynamisme bénéficiera à plein de l’expérience de l’entreprise sur la gestion des flux d’air. Enfin, James Dyson compte sur l’argent investit dans les batteries pour faire la différence. Des batteries qui seront plus compactes et plus puissantes. Pour lui : « La batterie est la clé de tout. Beaucoup de constructeurs tentent de développer des nouvelles technologies de batterie, mais c’est très compliqué techniquement ».
Des batteries lithium-ion dans un premier temps Compte tenu des délais encore nécessaires pour faire basculer la technologie des batteries, il est probable que la première génération des voitures de la marque seront équipées des traditionnelles batteries lithium-ion. Pour autant, à terme, Dyson mise clairement sur une autre technologie, à savoir celle des batteries à électrolyte solide. Des batteries plus compactes, avec une densité énergétique multipliée par 5, permettant notamment d’améliorer sensiblement les performances du véhicule en matière d’autonomie et de réduire les temps de recharge. Tout comme plusieurs industriels asiatiques, Dyson investit massivement dans la recherche fondamentale sur cette technologie très prometteuse, mais les experts estiment qu’il faudra encore 3 ans avant que celle-ci soit réellement opérationnelle et disponible sur le marché. Ainsi, si la première Dyson Car est bien commercialisée en 2021, elle sera sans doute encore dotée de batteries lithium-ion dont les performances progressent tout de même à grands pas.
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