Dans une actu mise en ligne sur son site en date du 12 novembre 2018, la Fédération européenne pour le transport et l’environnement se réjouit de la position de l’Europe en faveur des autobus électriques, et souligne que ces véhicules sont dès aujourd’hui financièrement plus avantageux pour la collectivité que les modèles diesel. A condition de prendre en compte les coûts sanitaires liés aux pollutions atmosphérique et sonore, mais aussi l’impact sur le climat de l’exploitation de ces engins.
Le meilleur choix Analyste chez Transport & Environnement, Lucien Mathieu indique dans une conclusion qui paraît sans appel : « Les bus électriques sont le meilleur choix à tous les égards. Ils ne dégagent aucune émission et sont silencieux, confortables et économiques. Si les maires, les régions et les autorités responsables des transports veulent sérieusement s’attaquer aux crises du climat et de la qualité de l’air, la seule décision rationnelle consiste à acheter des bus électriques à partir de maintenant, ou de fixer le cadre tarifaire pour qu’ils soient les plus attractifs ». A noter que la fédération milite contre les véhicules au GNV qui « présentent peu ou pas d’avantages sur le plan de la qualité de l’air ou du climat, par rapport au diesel », et l’assimilation comme « carburants propres » des gaz d’origine fossile et des biocarburants avancés.
Tout compris
La conclusion défendue par Lucien Mathieu en faveur des modèles électriques s’appuie sur un calcul maison portant sur une durée de 8 ans, avec une moyenne journalière de 250 kilomètres parcourus par les bus. La comparaison a été effectuée entre 3 modèles : diesel, électrique avec recharge de nuit au dépôt, électrique avec recharge rapide en cours de desserte. Le calcul inclut l’achat des véhicules, leur coût d’exploitation, la part liée aux infrastructures de recharge, les intérêts dus au titre du financement, et les charges indirectes transparentes pour les entreprises organisatrices des transports mais pas pour la société civile. Il s’agit des coûts sanitaires causés par les pollutions atmosphérique et sonore dues à l’utilisation de ces engins, ainsi que son impact sur le climat. Au kilomètre parcouru, les 2 modèles électriques coûteraient environ 1,05 euro, quand le diesel dépasserait 1,10 euro. Le surcoût à l’achat des bus branchés et de leurs infrastructures de recharge serait gommé par le poids sur les collectivités des impacts environnementaux et de santé publique.
9% en 2018
Alors que l’organisme en charge des transports franciliens présidé par Valérie Pécresse, – Ile-de-France Mobilités -, doit se plier au retour de modèles déjà anciens de bus diesel, Transport & Environnement a calculé la place prise en Europe par les modèles électriques : « En 2017, le nombre de commandes d’autobus électriques a plus que doublé (passant de 400 en 2016 à plus de 1.000). Les prochaines années devraient suivre la même tendance, alors que les constructeurs augmenteront leur production et leurs offres ». Une estimation de la part de marché pour 2018 ? Selon la fédération : 9%. Elle assure en outre que les bus électriques bénéficient d’une meilleure image et d’un confort supérieur. Et surtout qu’ils peuvent circuler grâce aux énergies renouvelables produites localement, tout en permettant de se libérer d’autant de la dépendance au pétrole.
Modifier les habitudes
Afin qu’apparaisse clairement le gain procuré par une flotte de bus électriques, Transport & Environnement émet plusieurs recommandations, en particulier à destination des entreprises organisatrices des transports en commun dans les villes : investir dès à présent massivement dans les modèles branchés d’autobus, inciter les constructeurs à augmenter leur production pour faire baisser les prix, adopter pour l’amortissement du financement une approche axée sur le TCO en tenant compte de la durabilité de l’actif, inclure les coûts externes dans le processus d’appel d’offres lors de la comparaison de différentes options, rechercher de nouveaux mécanismes de financement. La fédération s’adresse également à l’institution européenne : prêts à faible taux d’intérêt pour les bus électriques, subventions de 30.000 à 50.000 euros selon le PIB des Etats membres, mise en place d’une tolérance de poids supplémentaire temporaire afin de compenser les restrictions dues au poids des batteries.
Europe
Appelant l’Europe à une stratégie forte pour le développement des bus électriques, Transport & Environnement salue la prise de position de la commission de l’environnement du Parlement européen, pour son soutien « à un objectif obligeant les constructeurs d’autobus à vendre 50% d’exemplaires à zéro émission d’ici 2025, et 75% d’ici 2030 ». Des pourcentages qui devraient connaître des variations selon les Etats membres : entre 43 et 75% pour 2030. La directive en cours de révision sur les véhicules propres doit encore être validée avant mise en application. Une opération que la fédération espère se boucler avant le renouvellement des mandats parlementaires en mai 2019.
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