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Rémi Pillot commente la création de l’AIRe pour la conversion électrique Rédigé par Philippe Schwoerer le 17 Jan 2019 à 00:00 0 commentaires

Quatre entreprises françaises pionnières de la conversion de véhicules thermiques en électriques (Brouzils Auto, Carwatt, Ian Motion et Retrofuture Electric Vehicles) viennent de créer l’AIRe, une association qui milite pour un cadre légal permettant d’exercer leur activité. Selon les partenaires, leur art s’inscrit tout à la fois dans les sillons de la mobilité et le développement durables, l’économie circulaire, et la loi d’orientation des mobilités. Ingénieur, Rémi Pillot est pleinement concerné par le combat de l’AIRe. En compagnie de l’architecte Alexandra Perfettini, il s’active, après avoir converti ensemble à l’électrique un Volkswagen Combi T3, à boucler le budget et les préparatifs pour réaliser une première mondiale : un « tour du monde en autonomie complète et sans émission carbone ». Adhérent de l’Avem, connaissant Jérémy Cantin et Gérard Feldzer, respectivement à la fondation de Brouzils Auto et Carwatt, il commente pour nos lecteurs la création de l’AIRe

Roumanie

Le projet, déjà bien avancé d’Alexandra et Rémi, illustre parfaitement la situation particulière française au sujet de la conversion en électriques de véhicules initialement immatriculés en modèles diesel ou alimentés à l’essence. Leur tour du monde qui commencera à Marseille (13) nécessite que leur Transporteur T3 soit homologué. « Nous attendons un camion qui doit le transporter chez un professionnel en Roumanie où il sera homologué, nous permettant de circuler dans toute l’Europe. J’aurais pourtant souhaité que notre Combi conserve son immatriculation française. C’est pour cela que nous soutenons totalement l’AIRe », explique Rémi Pillot. Le professionnel qu’il mentionne n’est autre que Marc Areny, ce Perpignanais qui est parti pratiquer la conversion électrique en Roumanie, en particulier sur des Logan, parce que ce n’était pas possible en France.

En rouge sur la carte de l’AIRe

Les partenaires de l’AIRe ont dressé une carte d’Europe en distinguant par un code couleur les pays selon leur permissivité au sujet de la conversion électrique. En vert le Royaume-Uni qui autorise librement l’opération contre une simple déclaration aux autorités compétentes, en orange ceux (Allemagne, Autriche, Belgique, Espagne, Estonie, Italie, Portugal, Roumanie, Suède, Suisse, etc.), les plus nombreux, dans lesquels la conversion individuelle est possible après validation d’un dossier technique. En rouge, isolée au beau milieu de pays frontaliers permissifs : la France. Attendant encore la confirmation pour plusieurs territoires, l’AIRe avait déjà recensé, au début de ce mois de janvier 2019, 22 pays à travers le monde qui favorisent la transformation de véhicules considérés aujourd’hui comme particulièrement dangereux pour l’environnement et la santé publique.

Acteurs de l’industrie du rétrofit électrique

Les 4 acteurs de l’industrie du rétrofit électrique qui forment l’AIRe militent « pour faire connaître auprès des autorités publiques, du monde économique et du grand public les intérêts multiples de la transformation des véhicules thermiques en électriques », et s’activent à « agir pour adapter la réglementation et faciliter enfin les démarches administratives permettant le développement de cette activité ». Concernant la France, ils rapportent : « Elle met tellement d’obstacles [à la conversion] qu’elle interdit de fait le développement de cette filière (PME, industriels et les créations d’emplois associés), qu’elle laisse à nos voisins ». Rémi Pillot commente : « Nous faisons notre conversion dans notre coin, mais nous sommes tout à fait conscient qu’il faut un cadre légal. Il y a des dangers à intervenir sur de la haute tension. Plus tard, en revenant de notre tour du monde, je serais très contents de jouir d’un tel cadre pour d’autres projets et de confier mes prochaines conversion à des entreprises françaises spécialisées ».

Réhabiliter

« Ne pas détruire, mais réhabiliter des véhicules en parfait état de fonctionner ». Rémi Pillot est particulièrement sensible à cet argument mis en avant par les 4 professionnels réunis dans l’AIRe afin d’éliminer un gaspillage en énergie et en matières premières : « J’interpelle régulièrement sur cette problématique les députés autour de Marseille où nous habitons. Mais les politiques me demandent des dossiers que je n’ai pas le temps de rédiger alors que nous sommes en pleine préparation de notre aventure. L’AIRe a déjà commencé à produire des documents qui me permettront de faire bouger les choses à mon niveau ».

Démocratiser le véhicule électrique et la conversion

« Les professionnels de l’AIRe ont un rôle spécifique majeur en intervenant auprès des autorités compétentes pour faire bouger la législation sur la conversion. De notre côté, nous militons pour la démocratisation de la mobilité électrique », souligne Rémi Pillot. Ian Motion convertit des Austin Mini, Brouzils Auto s’est attaqué à une ancienne Volkswagen Coccinelle, Retrofuture Electric Vehicles travaille aussi, entre autres, sur des voitures populaires des seventies : Est-ce que ces choix ne participent pas à la démocratisation de la mobilité électrique ? « Oui, tout à fait ! Plus les véhicules à convertir seront légers, plus ils seront efficients. En outre, électrifier les véhicules anciens permet de préserver le patrimoine roulant avec une utilisation possible sur les routes et plus vertueuse », répond notre interlocuteur.

Des chances d’aboutir

Les professionnels de l’AIRe se montrent confiants quant à une évolution positive de la législation vers la conversion électrique. « Je partage l’idée d’une prise de conscience du gouvernement. On sent qu’il y a une véritable accélération autour de ça. Je suis vraiment confiant aussi sur les capacités de réussite de l’AIRe. Notamment avec toutes les discussions actuelles pour mettre en place la loi sur l’orientation des mobilités », abonde Rémi Pillot. « Quand nous serons en train de réaliser notre tour du monde, nous serons heureux de penser qu’en France une association se mobilise pour aider à faire évoluer la législation vers la conversion électrique », se projette-t-il.

Nano et Eve

Nano, c’est le Volkswagen T3 de 30 ans d’âge converti par Alexandra Perfettini et Rémi Pillot. « Il roule depuis septembre 2018, mais nous continuons à le fiabiliser », confie ce dernier. Comme l’objectif principal des 2 globetrotters est de « montrer que les énergies renouvelables sont des solutions viables à nos problèmes de transports et de besoins énergétiques », Nano est associé à Eve, une remorque solaire qui reste encore à réaliser. « C’est elle qui va produire toute l’énergie dont nous aurons besoin pendant notre voyage. Elle va assurer l’autonomie énergétique du T3. Mais elle va embarquer aussi que quoi alimenter différents consommateurs électriques en 230 V alternatif. Nous pensons avec cela aider des villages et des dispensaires sur notre passage qui auraient des besoins en courant », détaille notre interlocuteur. Les panneaux embarqués sont dimensionnés (14 kWc) pour régénérer en moins de 2 jours les 85 kWh de capacité du pack monté sur le Combi. De quoi permettre de parcourir 300 kilomètres par recharge.

Courant 2019

Le périple imaginé par les 2 aventuriers branchés va traverser, en 2 ans, 30 pays sur plus de 50.000 kilomètres de voies plus ou moins praticables, avec les reliefs les plus divers pour décor. Le départ sera donné dans le courant de la présente année 2019. « Nous sommes encore à la recherche de sponsors et mécènes pour financer la construction de la remorque et le voyage lui-même. Nous attendons des confirmations d’importantes entreprises », justifie Rémi Pillot. « Une campagne participative a été ouverte sur Indiegogo, toujours en ligne. Nous avons dépassé l’objectif des 10.000 euros que nous nous étions fixés ici », rapporte le jeune ingénieur qui souligne que le projet EVWT (Electric Vehicle World Tour) bénéficie du label « ABM – Aventure au bout du monde ».

Voyage militant

« A travers notre aventure, nous cherchons à faire la promotion des énergies renouvelables et de la mobilité électrique, notamment en intervenant dans les écoles. Ces jeunes que nous allons rencontrer, auront des choix à faire demain pour leur avenir. Nous souhaitons leur donner de bonnes bases pour cela. Nous allons leur montrer comment on peut produire une énergie propre avec le Soleil, et ce qu’est un véhicule électrique, pour qu’ils deviennent des acteurs contre le dérèglement climatique », espère Rémi Pillot. Lui et Alexandra ont échangé sur le sujet avec Katherine et Anthony, 2 enseignants qui sont allés à la rencontres des enfants d’Amérique latine, à travers un programme baptisé « EduCarT » et vécu sur le terrain avec un vieux Combi VW de 1975.

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EVWT – Electric Vehicle World Tour

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