Le gouvernement britannique s’est donné comme objectif d’éliminer les trains à moteur diesel à horizon 2040. On s’attend logiquement à ce que des automotrices électriques neuves soient mises progressivement, mais massivement, en service. Eh bien non, pas obligatoirement ! En partenariat avec Alstom, Eversholt Rail a fait le choix de reconditionner des rames électriques Class 321 pour une alimentation à pile hydrogène. Ainsi seront-elles exploitables, sous l’appellation « Breeze », sur des lignes qui ne sont pas électrifiées et ne le seront peut-être jamais. Alstom profite de l’annonce de cette opération pour mettre au jour une proposition faite par Carole Delga, présidente de la région Occitanie, pour doter certains trains de son territoire d’une alimentation à l’hydrogène.
Eversholt Rail et Class 321
Créée en 1994 dans le cadre de la privatisation de British Rail, Eversholt Rail est à la tête du tiers, environ, des motrices en service au Royaume-Uni. Dans cette flotte, la plupart des modèles Class 321 construits par British Rail Engineering Limited, entre 1988 et 1991, en 117 exemplaires de rames à 4 wagons. Une trentaine d’années plus tard, ce matériel roulant, reconnu pour sa fiabilité, est le plus souvent toujours en service. Pour preuve cet accord passé entre Eversholt Rail et Alstom pour convertir à la pile hydrogène jusqu’à une bonne centaine de ces trains, avec un objectif de mise en service dès 2022 sur des lignes de banlieue au Royaume-Uni. Pour une telle exploitation, la baisse de la vitesse maximale de 161 à 140 km/h ne sera pas un problème, et l’autonomie d’un millier de kilomètres sera largement suffisante.
Les raisons d’un choix
Alstom, qui rappelle que son partenariat avec Eversholt Rail dure depuis plus de 15 ans, explique : « Eprouvé et fiable, le train Class 321 est parfait, en termes de caractéristiques, de taille de flotte et de disponibilité, pour une transformation en unité multiple à hydrogène (UMH) ». A quel stade en est le projet ? Selon les partenaires qui travaillent avec des industriels, notamment au sujet des infrastructures de ravitaillement en hydrogène, la première étude technique globale est achevée, et le nouveau design des rames, extérieur comme intérieur, a été validé, offrant plus de place à bord. Les conversions seront réalisées sur le site Alstom de Widnes, à une vingtaine de kilomètres, à vol d’oiseau, de Liverpool. Une opération d’envergure qui sera à l’origine de la création d’emplois.
Breeze
L’appellation « Breeze » est particulièrement bien choisie pour les multiples références que l’on peut en tirer : le souffle d’air léger, le silence de la motorisation et de son alimentation, et la célérité des rames. « Le Breeze sera, pour le Royaume-Uni, un nouveau train propre et écologique, aux lignes élégantes et modernes. Les chemins de fer doivent être décarbonés et le gouvernement britannique s’est donné pour objectif d’éliminer le matériel roulant diesel d’ici à 2040. Les trains à hydrogène sont une solution idéale pour les voies qui ont peu de chance de bénéficier d’une électrification », commente Nick Crossfield, directeur général Alstom Royaume-Uni & Irlande.
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