Au terme d’une course par moment apocalyptique, Robin Frinjs a remporté samedi l’ePrix de Paris disputé sur le circuit prestigieux implanté aux abords des Invalides. Au volant de sa Virgin Racing, le pilote néerlandais a devancé André Lotterer sur DS Techeetah et Daniel Abt sur Audi Sport. Un succès qui fut loin de tout repos pour Robin Frinjs qui, outre la concurrence, dû batailler contre les éléments déchaînés qui transformèrent la piste en patinoire, rendant sa monoplace pratiquement inconduisible. Il sut également profité des malheurs des deux pilotes Nissan (Oliver Rowland et Sébastien Buemi) partis aux avant-postes mais qui lui laissèrent vite les commandes de la course. Le premier bloquant ses roues et partant tout droit dans les rails de sécurité tandis que le second, victime d’une crevaison, fut contraint de passer par les stands.
Une course perturbée par la pluie
Si l’erreur d’Oliver Rowland est intervenue alors que la piste était encore sèche, la pluie, rapidement suivie par un impressionnant orage de grêle, s’invita sur la course alors qu’il restait encore 30 minutes plus un tour avant la fin. Devant un tel déluge, les organisateurs neutralisèrent la course durant quelques minutes avec un « Full Course Yellow », avant de la relancer sur un circuit rendu extrêmement glissant. Dans ces conditions, les pilotes ont eu bien du mal à maîtriser leur Formule E et nombre d’entre eux partirent à la faute, entraînant une nouvelle neutralisation de la course. L’ePrix fut relancé à un quart d’heure de son terme, mais les conditions d’adhérence demeuraient très précaires et plusieurs pilotes s’accrochèrent occasionnant cette fois l’entrée en piste de la Safety Car qui ne s’écarta que pour les 3 derniers tours, avant qu’une nouvelle sortie de route ne déclenche un nouveau drapeau jaune. La course repartit dans le dernier tour pour voir Robin Frinjs passer en tête sous le drapeau à damier devant un André Lotterer plus préoccupé de rester en piste que de tenter une manœuvre de dépassement.
8 vainqueurs différents en 8 ePrix
Cette première victoire en Formule E pour le pilote de l’écurie Virgin Racing prolonge l’incroyable série de cette saison 5 du championnat de Formule E, qui enregistre son huitième vainqueur différent en huit ePrix. Le premier, disputé en Arabie Saoudite était revenu à Antonio Félix Da Costa sur BMW devant Jean-Eric Vergne sur DS Techeetah. A Marrakech en janvier, c’est Jérôme d’Ambrosio qui s’était imposé avec sa Mahindra devant Robin Frinjs. Le coéquipier de ce dernier, Sam Bird remporta ensuite l’ePrix de Santiago devant Pascal Wehrlein. A Mexico, ce fut au tour de Lucas Di Grassi de goûter aux fruits de la victoire au volant de son Audi Sport, devançant Antonio Félix Da Costa. A Hong Kong, le pilote italo-suisse Eduardo Mortara offrit son premier succès au constructeur monégasque Venturi, précédant Lucas Di Grassi. En Chine à Sanya, le champion du monde en titre Jean-Eric Vergne s’imposa devant Oliver Rowland. Enfin, pour le premier ePrix en Europe de la saison, disputé à Rome, ce fut cette fois la Jaguar de Mitch Evans qui décrocha le gros lot devant André Lotterer.
Une lutte indécise pour le titre pilote
Avec cette incroyable diversité des vainqueurs d’ePrix, pas étonnant que cette saison la lutte pour le titre des pilotes soit particulièrement indécise, et pas seulement entre deux ou trois pilotes. Si en s’imposant à Paris, Robin Frinjs a fait coup double en s’installant en tête du classement, il ne possède qu’un seul petit point d’avance sur André Lotterer. Mais derrière eux, Antonio Félix Da Costa, Lucas Di Grassi et Jérôme d’Ambrosio sont en embuscade, tandis que Jean-Eric Vergne, Mitch Evans, Daniel Abt, voire Sam Bird et Eduardo Mortara ont encore toute leur chance. Si la valse des vainqueurs continue, même ceux qui sont encore loin au classement comme Oliver Rowland et Sébastien Buemi, dont les Nissan ont parfois laissé entrevoir un bon potentiel, ou encore Pascal Wehrlein pourraient encore se mêler à la lutte pour le titre des pilotes. Le prochain ePrix qui se déroulera à Monaco le 11 mai permettra peut-être d’y voir plus clair. Sera-t-il le théâtre d’un nouveau vainqueur surprise ou verra-t-on pour la première fois cette saison un pilote glaner un second succès ? Quoiqu’il en soit, le suspense risque de durer encore longtemps avant de connaitre le lauréat 2018/2019 du championnat.
Incertitude aussi pour le championnat des constructeurs
Même si elle est moins forte que pour celui des pilotes, l’incertitude est également présente dans le championnat des constructeurs. Après l’ePrix de Paris marqué par la seconde place d’André Lotterer et la sixième de Jean-Eric Vergne, l’écurie DS Techeetah conserve les commandes avec 7 points d’avance sur l’équipe Virgin Racing et 13 points sur Audi Sport. Derrière, le trou est fait mais Mahindra Racing et BMW peuvent encore nourrir quelques espoirs dans la course au titre, ce qui sera plus difficile pour Venturi, Nissan et Jaguar même s’ils ne sont pas encore irrémédiablement distancées. Alors que les 4 premières saisons du championnat de Formule E ont vu la nette domination de deux ou trois équipes maximum, cette année les cartes semblent avoir été totalement redistribuées et, comme le montre les 8 premières courses ou seule Virgin Racing s’est imposée à deux reprises, un bon nombre d’équipes ont des chances réelles de succès avant chaque ePrix. Même les séances d’essais qualificatifs enregistrent des résultats très différents selon les courses. De quoi rendre l’issue de ces dernières très incertaine et rendre ce championnat passionnant.
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