A l’été 2019, les autorités de la ville de Pékin ont planifié de remplacer l’intégralité des 70.000 taxis de la ville par des modèles électriques. Une étape à fin 2020 prévoyait que 20.000 des voitures de cette flotte seraient déjà converties et qu’environ 300 stations d’échange de batteries seraient en service. Le programme avance correctement, cependant ralenti par la pandémie du Covid-19.
Moins de 8.256 taxis convertis
Interrogeant un chauffeur pékinois, Le Vent de Chine rapporte qu’à la fin d’octobre 2020, seulement 8.256 taxis sont passés à l’électrique sur les 20.000 planifiés. La conversion des 70.000 véhicules risque bien de s’étendre jusqu’en 2023 désormais, et même au-delà. Le coronavirus n’est pas la seule raison qui explique le retard. Nombre de chauffeurs n’apprécient pas que leur soit imposé ce bouleversement dans leur activité. Selon eux, la technologie ne serait pas mature et la jauge d’énergie ne serait pas fiable. D’autres, au contraire, ont déjà sauté le pas, appréciant aussi bien une autonomie de plusieurs centaines de kilomètres le plus souvent suffisante pour répondre aux courses quotidiennes, que de n’avoir plus à gérer le passage des vitesses.
Echange des batteries
Sur les 300 stations d’échange des batteries attendues pour fin 2020, environ 90 sont déjà opérationnelles « à l’intérieur du 5e périphérique, à Tongzhou et près des deux aéroports ». Si ce système baptisé « Quick Drop » il y a quelques années par Renault et Better Place a mauvaise presse en Europe à la suite du fiasco essuyé par l’entreprise israélienne, en Chine, il se développe, emporté par les nombreux avantages mis au jour. Tout d’abord un temps record de 3 minutes pour effectuer l’échange des packs sans que les occupants n’aient à descendre du véhicule. En outre cette technologie allongerait de 30% la durée de vie des batteries qui ne seraient plus soumises à recharge rapide. Enfin, le tunnel qui permet de réaliser les swaps, de la taille d’une station individuelle de lavage, prendrait 6 fois moins de place qu’un site où seraient érigées suffisamment de bornes rapides de recharge. Nio et BAIC sont les 2 constructeurs chinois auxquels profite ce système qu’ils portent maintenant avec succès depuis une poignée d’années.
Un plan à 11 milliards d’euros
La municipalité de Pékin a évalué l’investissement nécessaire au bon déroulement de son programme à une enveloppe d’environ 11 milliards d’euros. Une voiture électrique achetée 15.000 euros environ pour un usage en taxi bénéficie d’une aide de 9.500 euros de la part de la collectivité. L’adhésion au service d’échange des batteries est facturée l’équivalent de 4,50 euros pour 100 kilomètres réalisés, contre 15,40 euros avec un modèle à essence. Une réduction de 2,30 euros est même accordée par BAIC aux chauffeurs qui parcourent plus de 150 km par jour. Le Vent de Chine modère cependant l’enthousiasme des collectivités en relayant l’appel de Greenpeace à la Chine de s’inquiéter très rapidement du recyclage des batteries de traction.
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