Réalisé en partenariat avec l’agence de prospective en nouvelles mobilités Smart Mobility Lab, cet état des lieux communiqué par la Fédération des Professionnels de la micro-mobilité révèle que l’actuelle pandémie de Covid-19 a eu un effet bénéfique sur le développement des engins de déplacement personnels (EDP) en France.
Si le marché des EDP n’a progressé que de 7,1 % en valeur (291,3 millions d’euros) et de 1,2 % en nombre (1 635 000 unités vendues) l’année dernière, c’est toutefois dans un contexte difficile et avec des scénarios très différents d’un type d’engins à un autre.
Entre février et avril 2020, période d’apparition du premier confinement, les achats de trottinettes électriques ont par exemple chuté de 64 %. Mais à partir de mai, un important rebond a été observé.
Au final, cet EDP, le plus populaire, a de nouveau connu un record, avec 640 000 exemplaires vendus, contre 478 000 l’année précédente. Soit une progression de 34 % en volume. Mais de seulement 8,3 % en valeur : 206,6 millions d’euros en 2020, contre 190,9 millions d’euros en 2019.
Les 2 chiffres de volume et valeur en contraste témoignent d’une baisse du montant moyen accordé à l’achat d’une trottinette électrique : 321,87 euros. Une valeur qui cache cependant d’importantes disparités.
Les utilisateurs occasionnels ou qui veulent découvrir cette mobilité consacrent en général moins de 300 euros pour une trottinette électrique. En revanche les utilisateurs intensifs pour un usage quotidien multimodal n’hésitent pas à débourser plus de 800 euros. Ils privilégient le confort, l’autonomie et la puissance.
En face, les modèles mécaniques, bien que toujours dominants (851 000 unités vendues en 2020), s’écroulent : -15,8 %. Le chiffre d’affaires les concernant progresse cependant curieusement de 2,6 %. Les trottinettes électriques et mécaniques pèsent environ 89 % du marché en valeur et en volume.
Quoi qu’il en soit, la France compte désormais plus de 2 millions d’utilisateurs de trottinettes électriques.
« Installée dans le paysage français de la mobilité, la trottinette électrique est un moyen de déplacement de plus en plus privilégié soit pour une utilisation occasionnelle, quotidienne ou intensive, multimodale ou monomodale », commente le président de PP2M Fabrice Furlan.
« Légère, pratique, intermodale et accessible en termes de prix sur le segment mobilité urbaine, la trottinette électrique répond pleinement aux enjeux des transports de proximité d’aujourd’hui. De plus en plus adoptée en tant que solution pour des déplacements pendulaires, la trottinette électrique est aujourd’hui l’élément phare de la mobilité urbaine et représente 69 % des ventes sur ce segment », enchérit Jean Ambert, à la tête de Smart Mobility Lab.
Les gyroroues ont connu l’année dernière un développement similaire à celui des trottinettes électriques : +30 % en volume, avec toutefois seulement 7 100 exemplaires (valeur = 6,5 millions d’euros ; +35 %). Regain d’intérêt sur les gyropodes : +206 % avec 5 200 unités achetés en 2020 (valeur = 6,3 millions d’euros ; +166 %).
C’est un peu plus calme du côté des hoverboards (94 000 exemplaires vendus en 2020, en hausse de 12 % ; valeur = 10,4 millions d’euros ; -18 %) et des engins sans selle (31 100 exemplaires achetés en 2020, en hausse de 4 % ; valeur = 7,2 millions d’euros ; -15 %).
C’est en revanche la dégringolade pour les skateboards électriques : -23,5 % avec 5 900 unités livrées, pour une valeur de 1,1 million d’euros, tout juste en hausse de 1,1 %.
Depuis plusieurs années, les engins de déplacement personnels électriques grignotent la part des modèles mécaniques. La présente année 2021 devrait devenir le point de bascule. Les EDP classiques n’ont représenté que 52 % du marché l’année dernière, contre 63 % en 2019, 65 % en 2018 et 77 % en 2017.
« Il est évident que la crise sanitaire a démocratisé ce mode de déplacement et a fait apparaître de nouveaux utilisateurs, qui dès la fin du confinement, se sont préparés vers une nouvelle mobilité pour limiter la multiplication des transports en commun. Dans cette période d’incertitude, les engins de déplacement personnel motorisés ont révélé tout leur potentiel pour accompagner le maintien en activité des Français, car ils constituent le compromis idéal entre le besoin de mobilité et les exigences de distanciation physique », explique Fabrice Furlan.
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