Sans suivre la progression des ventes de véhicules électriques et hybrides rechargeables, le réseau de recharge se densifie. La fiabilité des stations tient à un détail incontournable : plusieurs chargeurs capables de répondre à la demande et de pallier aux défaillances.
Avec des sites évolutifs comprenant déjà plusieurs bornes ultrarapides, le maillage Ionity présente une architecture modèle.
En contrepartie, c’est ici que le plein en électricité coûtera le plus cher… à moins de disposer d’une offre préférentielle mise en place par un des constructeurs qui portent le consortium allemand.
Rejoint récemment par Hyundai-Kia, et lancé en 2018 par la volonté de BMW, Daimler, Ford et le groupe Volkswagen comprenant Audi et Porsche, le réseau Ionity a d’abord affiché un forfait intéressant de 8 euros par recharge. Fin janvier 2020, un tarif de 0,79 euro du kilowattheure a été adopté. Il fallait alors compter 31,60 euros – hors frais d’itinérance – pour retrouver 40 kWh de capacité dans un pack lithium-ion.
En raison d’une spécificité française qui impose aux opérateurs un compteur certifié actuellement inexistant pour la courant continu à haute puissance, la facturation est passée début juillet dernier à 0,79 euro la minute dans l’Hexagone sur les chargeurs ultrarapides (80 stations environ début juin 2021).
La nouvelle donne privilégie ainsi les modèles de voitures électriques qui acceptent les plus fortes puissances de recharge. Les citadines et polyvalentes mal équipés deviennent ainsi les plus chères à ravitailler.
Lors de notre déplacement aller en Kia e-Soul entre Saint-Brieuc (22) et Bordeaux (33), nous avons effectué 2 ravitaillements en électricité. Réalisé à la station Ionity de l’Aire de la Vendée sur l’autoroute A83, le premier était nécessaire pour parcourir les 540 kilomètres du trajet. La seconde connexion, réalisée à l’Aire de Saugon (A10) nous a permis d’éviter de nous brancher chez les personnes qui nous recevaient.
En comprenant la commission de l’opérateur Chargemap, ces arrêts nous ont été facturés respectivement 29,61 euros (pour un temps de 33 minutes 54 secondes et une énergie délivrée de 28,419 kWh) et 36,58 euros (41 minutes et 54 secondes / 41,288 kWh). Soit 66,19 euros au total, et une moyenne de 0,87 euro de la minute, ou 0,95 euro du kilowattheure. Et nous n’avions pas le plein en énergie en arrivant à destination.
Pour comparaison, effectuer 540 kilomètres avec un Kia Soul diesel de 2016 engloutit environ 45 euros de gazole.
Notre passage par le chargeur 50 kW de Saint Aigulin, installé en Charente-Maritime par la volonté du syndicat de l’énergie départemental, ne nous a coûté que 10,89 euros pour 30,602 kWh d’énergie récupérés en 54 minutes. Soit un peu moins de 0,36 euro du kilowattheure.
Dans une station Ionity, une même quantité d’électricité aurait été facturée 2,64 fois plus cher. Nous avons alors cherché à réduire la facture. Tout d’abord en essayant une ancienne borne du réseau Corri-Door que Vinci Autoroutes tente de réhabiliter. Une expérience qui s’est soldée par un échec à l’aire de Saint-Léger (A10).
Non seulement la borne n’a pas accepté notre badge, mais, même en faisant appel à une personne de la station BP a proximité, la recharge a été refusée. Cette mésaventure prouve le besoin incontournable d’équiper de plusieurs chargeurs rapides chaque station. Sinon la crainte de ne pouvoir se ravitailler en énergie perdurera.
Tant que le gouvernement français imposait le tri-standard, Ionity installait dans ses stations, en plus des chargeurs ultrarapides, une borne comprenant 3 câbles, respectivement pour la recharge AC 43 kW, et Combo CCS + CHAdeMO 50 kW. Si la tarification s’effectue toujours au temps, la minute coûte seulement 0,39 euro.
Au retour de notre périple dans les environs de Bordeaux, nous avons testé cette possibilité avec succès. Sur un Kia e-Soul (fourni par notre adhérent La Voiture Electrique) qui accepte la recharge jusque 77 kW de puissance, le gain est important. Nous avons payé 23,98 euros pour 34,949 kWh d’énergie retrouvée en 54 minutes et 55 secondes. Ce qui fait une moyenne de 0,68 euro du kilowattheure, ou à peine 0,44 euro de la minute.
Les chiffres auraient encore été meilleurs si nous n’avions pas prolongé la recharge jusque 90 %, contre 80 % à l’aller. Nous souhaitions disposer d’une marge de confort pour ne pas avoir à nous arrêter à nouveau.
Sur la plage 80-90%, la puissance de recharge diminue à moins de 20 kW. Comme sur une borne ultrarapide, il faut environ 25 minutes de connexion. A 0,79 euro, ce n’est donc pas 29,61 euros que nous aurions dû payer à la toute première recharge de l’aller, mais 25 x 0,79 euro en plus, soit un total de presque 50 euros.
Les 55 minutes d’arrêt au retour pour la recharge nous ont tout juste permis de profiter des services de l’aire d’autoroute pour nous restaurer. Le timing parfait ! Mais attention : la borne 50 kW est avant tout à la disposition des véhicules se rechargeant au standard CHAdeMO ou en 43 kW AC. Pas question de gêner les utilisateurs des voitures électriques concernées.
C’est pourquoi nous avions laissé notre numéro de portable derrière le pare-brise et nous étions disposés pendant le repas de façon à observer l’activité à la station Ionity. Nous vous encourageons à en faire de même si vous utilisez le chargeur 50 kW.
Total, Fastned et d’autres opérateurs proposant de la recharge à plus de 100 kW de puissance développent également des maillages en France actuellement, et en particulier sur les autoroutes. Cette concurrence semble aller dans le sens d’une baisse des tarifs.
C’est possible, mais pas sûr. Les chargeurs ultrarapides sont très coûteux. Même si la présence du réseau Ionity aide à vendre des voitures électriques des marques qui portent le consortium, les sommes investies restent colossales.
En outre les constructeurs concernés proposent déjà des formules qui diminuent fortement les prix des recharges de leurs clients. Les autres devront encore se contenter longtemps de tarifs élevés, même si le retour à une tarification au kilowattheure semble très probable avec l’arrivé des fameux compteurs certifiés.
Pour des électromobiliens qui peuvent recharger toute l’année à moindre coût leur voiture électrique chez eux, devoir subir des tarifs prohibitifs 3 ou 4 fois dans l’année à l’occasion de déplacements longs reste un moindre mal.
C’est en quelque sorte le prix à payer pour des déplacements occasionnels sans stress grâce à l’assurance de pouvoir se ravitailler de façon certaine et relativement rapide en cours de route.
Nous préférons de loin cette situation au risque de vivre un dépannage d’urgence sur autoroute qui pourrait gâcher les premiers jours de vacances ou le retour à la maison. Il est temps de passer à une mobilité électrique décomplexée !
Bonsoir,
Je trouve choquant que l’Avem cautionne les prix prohibitifs pratiqués par Ionity. Par ailleurs je ne comprends pas pourquoi Ionity facture à la minute sur ses bornes « lentes » alors que tous les autres opérateurs (syndicats départementaux) facture au KW la règlementation Française étant la même.
Bonjour Monsieur Roux, nous vous remercions pour votre commentaire. Sachez que nous ne cautionnons pas les prix pratiqués par Ionity, nous ne faisons que communiquer sur ceux-ci. D’ailleurs, dans l’article, le rédacteur a indiqué comment il a pu recharger pour moins cher son véhicule.
Bonjour Très satisfait des borne ionique, mais le double q avec un diesel J ai eu la malencontreuse idée de me brancher en dehors de l autoroute 1ère borne de 22 kw ne donnait que 3,5 kw ,l3 2 eme d3 22 kw ne donnai5 que 7,5 kw et la 3em3 sur autoroute ouest de total de 50kw s est arrêté après m avoir délivré 9 kw Vive la voiture électrique !!!!!
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