En signant 2 partenariats, avec respectivement Envision AESC et la startup française Verkor, Renault entend s’assurer l’accès aux nouvelles et futures générations de batteries pour véhicules électriques.
Les véhicules électriques diffusés par Renault entre 1995 et 2005 étaient équipés de batteries nickel-cadmium fabriquées en France par la société Saft.
Du fait de leur avance technologique au début des années 2010, les fabricants asiatiques d’accumulateurs, en particulier chinois et coréens, se sont ensuite imposés avec leurs cellules lithium-ion.
Depuis le sursaut européen symbolisé par le programme dit « Airbus des batteries », les projets se multiplient pour une production sur le vieux continent. En nouvelle illustration, ces partenariats par lesquels Renault pourra disposer de batteries à haute technologie fabriquées en Europe, et même en France.
A la tête du groupe Renault, Luca de Meo confirme : « Notre stratégie en matière de batteries s’appuie sur les dix années d’expérience et d’investissements de Renault Group dans la chaîne de valeur de la mobilité électrique. Ces nouveaux partenariats avec Envision AESC et Verkor vont considérablement renforcer notre position pour assurer la production d’ici 2030 d’un million de véhicules électriques ‘Made in Europe’. Il s’agit d’une étape majeure pour accroître notre compétitivité, ancrer notre groupe dans la dynamique industrielle française et atteindre notre objectif de neutralité carbone. Le groupe réaffirme ainsi sa volonté de produire en France des voitures électriques populaires, abordables et rentables ».
Il y a plusieurs mois déjà, le Losange a communiqué sur sa volonté de s’assurer l’accès aux batteries tout à proximité de son site de production de véhicules électriques.
Plusieurs scénarios ont été envisagés, avant même la création officielle du pôle industriel Renault Electricity. Y compris de marcher avec PSA – devenu Stellantis – dans le cadre d’une coentreprise embarquant également Total, avec une unité de production à Douvrin (62). La cohabitation s’annonçant à haut risque conflictuel, le constructeur de la future R5 électrique a préféré étudier des pistes lui assurant une plus grande indépendance et une meilleure liberté de mouvement.
Cette politique semble porter ses fruits. Ainsi en s’associant avec Envision AESC qui compte installer à Douai (59) sa nouvelle gigafactory de batteries.
Distante de seulement une trentaine de kilomètres des 8 GWh accessibles à Stellantis, l’établissement, qui serait mis en service en 2024 avec une capacité déjà supérieure de 9 GWh en 2024, devrait atteindre les 24 GWh à horizon 2030. Avec, à la clé, quelque 2 500 emplois créés à cette échéance.
« Cette première phase de développement permettra de débloquer de futurs investissements à grande échelle, afin de développer la chaîne d’approvisionnement locale et d’exploiter les possibilités offertes par le cycle de vie complet des batteries, notamment le stockage d’énergie, la réutilisation des batteries, la recharge intelligente et le recyclage en circuit fermé. Cela permettra d’ouvrir la voie pour créer des milliers de nouveaux emplois verts à forte valeur ajoutée dans le cadre d’un écosystème complet de batteries dans la région », confirme Lei Zhang, fondateur et directeur général d’Envision Group, maison mère d’Envision AESC.
Envision AESC devrait mobiliser jusqu’à 2 milliards d’euros pour produire sur le site de Douai des batteries de dernière technologie, bas carbone, et compétitives en termes de coût. La future R5 électrique sera l’une des premières voitures électriques de nouvelle génération et badgée du losange à recevoir des accumulateurs produits sur place.
La proximité avec les usines de Douai, Maubeuge et Ruitz, qui composent le pôle Renault Electricity, est stratégique pour Renault.
« La gigafactory de Douai ouvre la voie à la production d’une batterie à faible émission carbone, en ligne avec les objectifs du Green Deal européen et au développement de solutions de recyclage en circuit fermé des déchets de production et des batteries en fin de vie », souligne le constructeur.
En complément de son partenariat avec Envision AESC, le groupe Renault a signé un protocole d’accord pour entrer au capital de Verkor à hauteur de 20 %. Cette démarche vise à créer un centre de R&D (Verkor Innovation Center), une ligne de production pilote pour des batteries haute performance à horizon 2022, puis une gigafactory d’excellence pour 2026. Elle offrira à cette échéance au groupe Renault une capacité de 10 GWh, puis le double en 2030.
« Ensemble, Renault Group et Verkor entendent développer une batterie haute performance adaptée aux segments C et supérieurs de la gamme Renault, ainsi qu’aux modèles Alpine, et participeront à travers le consortium à la création de plus de 1 200 emplois directs à moyen terme », précise le service de communication du Losange dans un communiqué daté de ce mardi 29 juin 2021.
« La coopération de Renault Group et Verkor s’appuiera sur une feuille de route commune destinée à réduire de 75 % les émissions carbone du process de fabrication de batteries comparé aux procédés actuels, et à mettre en place une chaîne d’approvisionnement permettant une traçabilité et garantissant la sécurité des matières premières destinées au véhicule électrique », indique le constructeur.
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