Les ventes de véhicules électriques continuent de progresser fortement. En 2022, le parc automobile français pourrait compter plus d’un million de véhicules électriques et hybrides rechargeables. Une tendance qui n’est pas près de s’inverser. La Commission européenne envisage en effet d’interdire la vente de véhicules thermiques à compter de 2035. Les constructeurs automobiles sont eux aussi en train de convertir à l’électrique leurs gammes de véhicules. Mais pour que cette stratégie ne se heurte pas à un mur, il est indispensable que le développement des infrastructures de recharge s’accélère. La Ministre de la Transition écologique Barbara Pompili vient d’ailleurs de faire le point jeudi sur leur déploiement en France.
La France compte désormais 43 700 points de charge pour véhicules électriques ouverts au public. En annonçant ce chiffre, la Ministre a mis en exergue la forte accélération du déploiement. 11000 bornes ont en effet été installées depuis de début de l’année (+33%) dont 5000 lors des deux derniers mois. Un rythme jamais atteint à comparer aux années précédentes lorsque 3000 à 5000 bornes étaient installées par an. Le Plan « Objectif 100 000 bornes » et les sommes qui ont été alloués ont manifestement eu un effet. Néanmoins il reste encore beaucoup de chemin à parcourir pour atteindre l’objectif dans les délais fixés, à savoir fin 2021.
La moitié des aires d’autoroutes déjà équipée
Des indications ont également été données sur l’état d’équipement des aires d’autoroute en bornes de recharge rapide. Une nécessité pour permettre les voyages longues distances rendus possibles par les progrès réalisés en matière d’autonomie des véhicules. Toutes les aires du réseau autoroutier concédé devront d’ailleurs être équipées d’ici la fin 2022. La moitié du chemin a d’ores et déjà été parcouru. 164 aires de service disposent désormais de bornes à haute et très haute puissance. Au global, la France compte plus de 4000 points de charge de ce type, dont 1100 ont une puissance supérieure à 150 kW. De quoi permettre une recharge de 0 à 80% en moins de 20 minutes.
Malgré la forte augmentation du nombre de bornes, atteindre les 100 000 à la fin de l’année semble totalement inatteignable. En lançant son objectif, le gouvernement avait sans doute sous-estimé le temps nécessaire à l’installation d’une borne. La plupart du temps celle-ci fait intervenir bon nombre d’acteurs et les procédures techniques et juridiques sont souvent longues. L’objectif ambitieux des 100 000 bornes a néanmoins eu le mérite d’insuffler une véritable dynamique. De nombreux projets ont été lancés sur le territoire, dont beaucoup se concrétiseront dans les deux ans qui viennent. La France est d’ailleurs déjà l’un des pays les mieux équipés d’Europe. En comptant les bornes privées, on y dénombre pas moins de 612 000 points de charge.
La Commission européenne en aiguillon
Le gouvernement a toutefois conscience que de nouveaux efforts doivent être encore accomplis en matière d’IRVE. Une nécessité car la qualité de ces infrastructures reste un des principaux leviers pour le développement du véhicule électrique. Dans ce domaine, il sera d’ailleurs aiguillonné par la Commission européenne qui vient de mettre sur la table le paquet « Fit for 55 ». Une série de mesures pour atteindre la neutralité carbone en 2050. Parmi elles figure l’interdiction en 2035 de la vente de véhicules thermiques au profit des motorisations électriques. Encore faut-il que les infrastructures de charge soient au rendez-vous. Tout en annonçant qu’elle allait mobiliser des crédits pour cela, la Commission européenne a exhorté les états à en faire de même.
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