Bientôt construite en Suède à Södertälje, l’usine de batteries devrait être pleinement opérationnelle dans le courant de l’année 2023.
La nouvelle unité de production de Scania se dressera à côté de l’usine d’assemblage de châssis du constructeur de poids lourds. Elle s’étendra sur 18 000 m2 et sera hautement automatisée, de la réception des marchandises à la livraison, en passant par la production.
Les packs réalisés sur place pour les futurs camions électriques seront formés avec des modules lithium-ion fournis par Northvolt depuis son site de Skellefteå. Ils seront montés sur les camions dans le hall d’assemblage de Södertälje.
Scania envisage d’investir sur plusieurs années de l’ordre de 93 millions d’euros pour sa nouvelle usine.
Scania compte également dans sa gamme de camions des modèles hybrides, rechargeables ou non. La nouvelle usine marque un tournant pris par le constructeur vers l’électrification à grande échelle.
Elle « renforcera encore la position de la Suède en tant que plaque tournante de la technologie de pointe dans l’électrification des véhicules lourds, ce qui est crucial dans la transition vers le transport durable », commente Tony Persson, responsable de l’assemblage des batteries chez Scania.
Le passage à l’électrification impose des transformations radicales dans les processus habituels de fabrication. C’est là que va intervenir ABB.
Plusieurs robots conçus par ABB seront exploités dans le processus d’assemblage des packs, et à d’autres points de la chaîne de production. Parmi eux, l’automate IRB 390 va s’ouvrir pour la première fois à la fabrication de batteries.
« Conçu à l’origine pour l’industrie de l’emballage, le robot allie vitesse et puissance et peut monter des plaques de contact dans des batteries à raison d’une plaque par seconde, vingt-quatre heures sur vingt-quatre », souligne ABB dans son communiqué daté du 24 février 2022.
Avant d’assurer ses nouvelles fonctions en production de façon intensive, sa mise au point sera assurée et validée par l’emploi du logiciel de simulation et de programmation RobotStudio développé par ABB.
« L’usine est conçue conformément aux efforts de Scania pour être à la pointe de la numérisation industrielle, de l’automatisation et de l’utilisation de la technologie robotique avancée pour rationaliser les processus de production avec une flexibilité accrue. C’est là que les robots et les solutions d’ABB s’intègrent », explique Tony Persson.
Les 2 entreprises nourrissent leur développement réciproque avec un partenariat dont les origines remontent à une quarantaine d’années. Ils ont déjà collaboré sur la mise au point de solutions de recharge pour poids lourds.
Proposé avec les cabines des séries L et P, toutes les deux conçues pour les opérations urbaines, le nouveau camion électrique de Scania peut recevoir un pack lithium-ion d’une capacité énergétique de 165 ou 300 kWh.
Dans la première configuration, son autonomie est estimée par le constructeur à 130 kilomètres. Avec la dotation supérieure, le rayon d’action devrait se situer aux alentours des 220-230 km. Les modules sont répartis à la place de l’habituel bloc thermique ainsi que dans le cadre du châssis.
Le pack alimente un moteur électrique d’une puissance nominale de 230 kW (290 kW au maximum), soit 310 chevaux, couplé à une transmission à 2 vitesses. Les autres composants nécessaires à la propulsion (unités de gestion et de refroidissement des batteries, direction électro-hydraulique, compresseur d’air, et onduleur) prennent également place tout au long du châssis.
Pour une régénération rapide des batteries, le camion électrique de Scania présente un connecteur Combo CCS. Le véhicule accepte une puissance de recharge jusque 130 kW.
Le constructeur indique des temps de mobilisation de l’ordre de 60 et 90 minutes pour effectuer le plein respectivement des packs 165 et 300 kWh. Des chiffres fantaisistes, puisque la courbe de recharge ne sera que peu de temps proche de la valeur maximale. A moins de considérer l’opération sur la plage 35-80 % en niveau d’énergie.
Le poids lourd reçoit une prise 60 kW pour actionner par exemple un bras de levage ou alimenter une cellule frigorifique.
Le camion hybride rechargeable de Scania peut être équipé du bloc thermique 7 litres 6 cylindres (220, 250 ou 280 ch) ou du 9 litres 5 cylindres en ligne (280, 320 ou 360 ch). Dans tous les cas il peut être gavé au gazole, comme au biodiesel B100 ou en carburant synthétique xTL.
Il est couplé avec une architecture baptisée « GE281 » formée avec 2 moteurs électriques totalisant une puissance de 230 kW pour un couple maximal de 2150 Nm. L’ensemble est piloté par une boîte de vitesses à 6 rapports. La batterie lithium-ion d’une capacité énergétique de 90 kWh (3 modules de 30 kWh) dote l’engin d’une autonomie d’environ 60 km en mode électrique.
Le constructeur communique un improbable temps de 30 minutes pour une recharge complète jusqu’à 95 kW de puissance.
L’hybride rechargeable de Scania est disponible avec les cabines de séries P, G et L, en configuration porteur ou tracteur routier. De quoi l’exploiter pour les transports réfrigérés, les malaxeurs à béton, les bennes basculantes, et la distribution régionale. Le modèle existe aussi en variantes non rechargeables. Dans ce cas, un seul module 30 kWh est monté sur le châssis.
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