Avec l’été, nous pourrons célébrer en famille les 10 ans d’utilisation de notre Citroën C-Zero obtenue à la suite d’un déstockage à 149 euros par mois. Après presque 142 000 kilomètres parcourus, il est désormais possible d’apprécier la fiabilité de cette citadine électrique commandée fin juin 2012 et qui a parfois connu une exploitation intensive.
Tout comme la Peugeot iOn, la Citroën C-Zero n’est autre qu’une Mitsubishi i-MiEV rebadgée avec 2 ou 3 bricoles en moins. Parmi elles, la suppression des modes de conduite C (régénération moins puissante) et B (régénération accentuée). Suppression, oui et non, car tout y est pour que ça fonctionne. Il faut juste changer la grille et la platine du sélecteur de marche. C’est d’ailleurs ce que nous avons fait.
En 2012, PSA n’arrivait pas à écouler les stocks issus d’un accord passé avec le constructeur japonais. Peugeot et Citroën ont alors cassé les tarifs en juin. Le premier en faisant dégringoler le prix de presque 30 000 (hors bonus) à 10 900 euros, batterie incluse.
Les chevrons, eux, ont proposé une location aux contours assez flous, d’abord pour un loyer de 90 euros, à comparer aux presque 400 euros jusque-là demandés. Portant sur un maximum de 20 000 km, le contrat devait s’achever au bout de 23 mois par la reprise du véhicule par Citroën. En quelques heures, les 200 exemplaires ont trouvé preneurs dans une véritable course contre la montre.
Devant ce succès, la marque aux chevrons a prolongé par 2 fois l’offre, avec une augmentation des loyers : 149 puis 199 euros. Pas loin de 580 C-Zero ont ainsi été écoulées au cours de l’été 2012. Nous avons pu obtenir la nôtre de justesse pour 149 euros. A l’époque j’étais en phase de déménagement de Lorraine en Bretagne, et venait de démissionner de mon emploi de journaliste en presse papier professionnelle et de loisirs.
Pas l’idéal pour un concessionnaire. Celui de Nancy a refusé notre demande de LLD pour la citadine électrique. Mais pas celui de Rennes-Chantepie qui avait été mis au courant de la situation par un illustre pionnier de la mobilité électrique : Jérôme Fresnay, que je remercie encore.
Lorsque l’échéance de la LLD est arrivée, nous nous sentions peinés de devoir rendre notre Bestiole (nom que nous lui avons affectueusement donné). Contre toute attente, Citroën a proposé aux bénéficiaires de ses offres préférentielles d’acquérir leur exemplaire en convertissant la location en crédit sur 4 ans supplémentaires, sans toucher aux mensualités.
Dans notre cas, la citadine électrique nous a donc coûté 72 x 149 = 10 728 euros, et quelques petits frais de dossiers. Imaginez ceux qui ont pu décrocher la formule à 90 euros : 6 480 euros au final pour eux. A peine plus du prix de l’occasion aujourd’hui, 10 ans après la réception du véhicule !
J’ai possédé plus de 50 voitures depuis 1984, conservées la plupart du temps moins de 2 ans. Fils de garagiste, j’ai toujours eu envie de découvrir de nouveaux modèles, pas forcément récents, de tous les gabarits (de la Renault Super 5 à la Citroën XM break), de différentes époques (de la Citroën Traction de 1953 au Kia E-Soul de 2021), et alimentés avec des carburants divers (essence, gazole, GPL, électricité).
La C-Zero a été ma première voiture neuve, et celle qui sera restée le plus longtemps dans la famille. Je l’avais prise pour mon ex-femme, en remplacement de la XM break GPL qu’elle utilisait alors. De mon côté, j’avais mon Renault Kangoo Elect’Road de 2002. Mon ex-compagne a utilisé la citadine électrique pour tous ses déplacements (trajet domicile-travail, accompagner les enfants à l’école, courses, promenade, etc.) pendant 3 ans et 50 000 km environ.
La seule vraie panne remonte à cette période, avec un onduleur qui a lâché et a été remplacé dans le cadre de la garantie. Un rappel a d’ailleurs été orchestré à ce sujet pour ces voitures, ainsi qu’un autre concernant la pompe à dépression des freins. Madame a toujours adoré cette voiture. Elle la reprend même à l’occasion, depuis quelques semaines.
En juillet 2015, Madame a décidé d’une autre vie pour elle. Ne pouvant recharger la batterie facilement à sa nouvelle adresse, nous avons convenu d’un accord pour que je reprenne la C-Zero. Sur une certaine période, j’ai enregistré 100 à 135 km au quotidien avec cette voiture. A la suite d’un article que j’ai voulu produire, je me suis retrouvé avec une activité complémentaire de distribution d’un journal quotidien.
Trente kilomètres à parcourir parfois 7/7 pendant plusieurs années, par tous les temps, et sans chauffage car énergivore et inutile en descendant fréquemment du véhicule. Et ce, en passant tous les jours aussi par des chemins forestiers et des voies accidentées. Notre Bestiole a encaissé cela sans problème sur environ 60 000 km.
Elle en garde très involontairement les affres : moquette déchirée et un peu d’usure du siège à la place du conducteur, une petite vitre fissurée à l’avant et quelques bosses. Mais aucune panne réelle. Juste la batterie 12 V à remplacer il y a quelques années lorsque j’ai branché la voiture en laissant le contact, et, cette année, pour la première fois, la pile du plip de fermeture des portes.
En revanche, du fait de l’utilisation intensive pour le portage des journaux, et le plus souvent de nuit, j’ai eu a changer chaque année au moins un train de pneus et des ampoules de feux de route et de croisement. Mais une seule fois les plaquettes de frein, le mois dernier, de façon préventive.
Venant d’obtenir son permis B BVA (boîte de vitesse automatique), c’est notre fille de 20 ans qui vient de reprendre la Bestiole, avec plus de 141 700 km au compteur. Elle le souhaitait, et ne se voyait pas rouler en voiture à moteur thermique. La C-Zero va être progressivement rafraîchie, à commencer par la petite vitre signalée pour la première fois comme anomalie avec contre-visite lors du contrôle technique.
La demoiselle avait déjà pu découvrir le comportement du véhicule en accompagnement, parallèlement à ses cours de conduite. En août 2020, la santé du pack lithium-ion a été vérifiée avec le kit diagnostic de La Belle Batterie. A 127 747 km, le SoH (State of Health) était de 75 %. J’arrivais alors encore à tirer 90 km, après une recharge complète, mais sous des conditions météorologiques idéales.
Notre fille utilise la C-Zero pour ses sorties locales, et notamment pour se rendre à son job d’étudiant. C’est finalement l’un des meilleurs usages que l’on puisse faire d’une citadine électrique de 10 ans et approchant les 150 000 km. Dans ces conditions, la réduction de l’autonomie n’est pas franchement un problème.
En occasion, on ne devrait cependant pas trouver un tel modèle à plus de 3 000 euros, du fait de l’obsolescence déjà bien enclenchée de la batterie. Remplacer cette dernière coûterait bien plus cher. Les C-Zero de 2012 et 2013 sont pourtant affichées la plupart du temps à 6 000 euros et au-delà.
– La vivacité de conduite, – Le comportement de kart dans les virages, – La simplicité d’utilisation, – Les matériaux utilisés dans l’habitacle qui ont bien traverser la décade, – La fiabilité, – Le silence à bord (pas de bruit de mobilier), – La bonne habitabilité à l’avant pour des dimensions réduites, – La modularité avec la possibilité d’obtenir un bon coffre à plancher plat en rabattant le dossier de la banquette, – La recharge rapide en courant continu, – Le look original, – Les rétroviseurs qui se déplient et replient automatiquement.
– La sensibilité au vent latéral qui s’est encore accentuée avec la prise de jeu dans la direction, – L’humidité sur la face intérieure des vitres lorsque la voiture dort dehors, – Un chauffage énergivore et pas efficace sous des températures négatives, – L’absence des modes de conduite C et B à l’achat, – Un chargeur AC pas assez puissant, – La complexité pour changer des ampoules d’éclairage à l’avant, – Le prix des pneumatiques avec des dessins peu profonds, ainsi que des dimensions peu courantes et différentes avant/arrière.
Merci pour votre retour d’expérience très utile et agréable à lire..
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