Prisonnière d’un triangle délimité par Pacy-sur-Eure, Vernon et Giverny, la commune de Douains, dans l’Eure, vient d’offrir son décor à 2 annonces très différentes concernant la mobilité électrique dans sa pluralité. Le réseau Kallista y a ouvert une station pilote, et Hopium devrait y construire sa voiture haut de gamme à pile hydrogène baptisée « Machina ».
Equipée avec 2 exemplaires des nouveaux chargeurs ABB Terra 360, pour 4 points de recharge au total, la station pilote de Kallista vient d’être inaugurée à 80 km de Paris, à proximité de la sortie numéro 16 de l’autoroute A13. Ce site, qui devait initialement être mis en service fin 2021, démarre un maillage ultrarapide pour véhicules électriques dans l’Hexagone.
« Notre station pilote de Vernon-Douains est la première étape vers le déploiement de notre réseau de 90 stations de recharge très haute puissance à travers la France. Elle va notamment nous permettre de bénéficier des retours d’expérience des utilisateurs pour proposer le meilleur service aux automobilistes, peu importe la marque et le modèle de leur véhicule », a précisé Johann Tardy, directeur général de Kallista Energy.
Le modèle Terra 360 peut fournir une puissance en courant continu jusque 360 kW, à répartir sur les 2 connecteurs Combo CCS présents. Avec cette borne, ABB a travaillé la facilité d’usage et la praticité. Elle affiche ainsi, avec un rafraîchissement en temps réel, les quelques informations classiques (état de charge, délai jusqu’à la fin de l’opération) via des panneaux à Leds verticaux et horizontaux.
De plus, le matériel est doté d’un système ergonomique de gestion des câbles de 5 mètres pour aider les électromobilistes à brancher rapidement et sans effort important leurs véhicules. Avec une telle longueur, les différentes configurations d’emplacements pour les trappes sur les engins ne devraient pas constituer de problème.
« La borne ABB Terra 360 réunit plusieurs qualités que nous voulons mettre au service de nos clients, à savoir la puissance, la simplicité d’usage et l’évolutivité notamment avec les 4 points de charge par borne », a souligné Johann Tardy.
Kallista compte raccorder ensuite progressivement la plupart de ses 90 stations avec des éoliennes. Un vœu pieux !? Non, plutôt le regret de ne pas pouvoir ouvrir ainsi d’entrée de jeu les différents sites. En cause, les délais, en particulier administratifs, afin de pouvoir implanter de nouvelles grandes dames du vent en France.
Le raccordement entre les 2 infrastructures permettra de « proposer une recharge à prix compétitif aux électromobilistes grâce à la production d’électricité renouvelable en circuit court », peut-on lire dans le communiqué de presse daté de vendredi 23 septembre 2022.
Rue de l’Escadron des Cracks, à Douains, le prix de 0,55 euro la minute affiché sur le totem apparaît déjà concurrentiel à l’heure où les opérateurs annoncent les uns après les autres des augmentations tarifaires. Les 6 premiers commentaires sur Chargemap, concernant cette station pilote, sont tous positifs et font le plus souvent état d’une machine à café, de mobilier pour s’asseoir et d’une équipe pour recevoir les automobilistes.
La commune de Douains vient également d’être choisie par le constructeur de véhicules électriques à pile hydrogène Hopium pour installer sur 35 hectares son centre de recherche et développement et ses premières lignes de production. Avec une capacité annuelle de 20 000 unités, elles devraient être mises en service fin 2024 pour une inauguration officielle début 2025. A terme, 1 500 personnes pourraient s’activer sur place.
« C’est un projet majeur qui va contribuer au renouveau industriel de la France. Nous avons choisi la Normandie, une région qui, selon nous, possède tous les atouts pour accueillir l’usine de l’avenir. A commencer par sa situation géographique unique entre Paris et la Manche, renforcée par l’axe Seine, son bassin industriel et son riche pôle d’innovation, dans lequel nous sommes maintenant impliqués », a mis en avant le PDG Olivier Lombard.
Dans sa feuille de route, Hopium a prévu de livrer les premiers exemplaires de son modèle inaugural Machina dès la fin de l’année 2025. La berline haut de gamme est attendue au Mondial de l’automobile qui ouvrira ses portes à Paris, porte de Versailles, du 17 au 23 octobre prochains. Peu d’informations techniques sont à ce jour disponibles concernant cette voiture.
Trois minutes suffiraient pour effectuer le plein en hydrogène de ses 2 réservoirs. Le plus gros serait installé dans une bonne partie de la longueur du véhicule, entre les 2 essieux. Beaucoup plus petit, le second prendrait place de façon perpendiculaire, entre les roues arrière.
Il faudrait que l’ensemble puisse contenir entre 10 et 15 kilogrammes de gaz comprimé à 700 bars pour tenir l’autonomie envisagée de 1 000 km. En dessous des 2 bonbonnes, la batterie tampon a volontairement été glissé au plus bas pour obtenir le meilleur centre de gravité.
Comme sur la Toyota Mirai, la pile H2 serait logée à l’avant, sous le capot. Une position qui faciliterait sa maintenance. Rien n’est indiqué au sujet de l’emplacement réservé à la motorisation. Si la Machina ne devait avoir que 2 roues pour l’animer, alors le moteur serait très certainement positionné à l’arrière.
Une architecture à motricité intégrale conviendrait certainement mieux aux 500 chevaux (368 kW) annoncés. Dans ce cas, a minima, l’engin embarquerait un appareil à l’avant et un autre à l’arrière. A moins d’avoir imaginé un système à 3 ou 4 moteurs. Une vitesse de 230 km/h a également été révélée. Pour le reste, rendez-vous à Paris dans une vingtaine de jours.
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