Coorganisées par l’AVEM et le Département des Alpes-Maritimes, les Assises de l’électro-mobilité ont eu lieu les 15 et 16 novembre à Nice. Une édition 2022 placée plus que jamais sous le signe de la transition écologique. Le passage à la mobilité électrique constitue en effet un élément fondamental pour aller vers la neutralité carbone. Durant deux jours, les acteurs de l’écosystème de la mobilité électrique ont débattu sur un grand nombre de sujets. Des sujets ayant tous en point de mire le développement de l’électro-mobilité. Nous rendrons compte prochainement des diverses tables rondes dans une série d’articles sur ces Assises. En attendant, nous vous proposons un rapide tour d’horizon, avec forcément quelques omissions, des principaux échanges de ces deux journées.
En les accueillant cette année, le Département des Alpes-Maritimes a donné une nouvelle impulsion aux Assises de l’électro-mobilité. Son Président Charles Ange Ginésy (photo), qui a ouvert ces travaux, entend en faire un lieu de réflexion sur les solutions concrètes à offrir aux habitants du territoire en matière de mobilité électrique. Cette dernière constitue l’un des axes de la stratégie Green Deal du Département pour accélérer la transition énergétique. Le 7 octobre 2022, celui-ci a d’ailleurs voté une série de mesures pour favoriser le développement de la mobilité électrique dans les Alpes-Maritimes. Ainsi, les particuliers pourront notamment bénéficier d’une aide allant jusqu’à 5 000 euros pour l’acquisition d’un véhicule électrique. Le Département souhaite également accélérer l’équipement des copropriétés en bornes de recharge. Lors des Assises, il a signé une convention avec Enedis sur le déploiement d’infrastructures collectives dédiées à l’alimentation des bornes.
L’Europe a désormais entériné la date de 2035 pour la fin de la vente de véhicules à moteur thermique. La première table ronde a cherché à savoir si un marché 100% électrique constituerait une bonne chose pour le climat. Nicolas Doré (photo), Coordinateur carburants alternatifs de l’ADEME, a présenté le dernier Avis de l’institution sur les véhicules électriques. Pour l’ADEME, le véhicule électrique aura un impact positif sur le climat à condition de limiter la taille des batteries. Il conviendra aussi de limiter l’impact des IRVE sur le réseau électrique, notamment en développant le pilotage de la recharge. En attendant d’arriver en 2035, Thomas Jouanny de Datanéo a dressé l’état actuel des immatriculations et du parc roulant. Le cap du million de véhicules électrifié vient d’être passé, mais les véhicules électriques ne représentent qu’1,4% du parc actuel.
Dans un marché automobile en crise, les ventes de véhicules électriques progressent fortement. Face à cette explosion, les électromobilistes auront-ils suffisamment de bornes de recharge à leur disposition. Coordonnateur du déploiement des bornes de recharge au sein du Ministère de la Transition Energétique, Claude Renard (photo) a cherché à rassurer l’auditoire. On observe en effet une accélération importante du déploiement des bornes (3.750 bornes déployées en octobre). Même s’il nécessite du temps pour se réaliser, l’équipement des aires d’autoroutes en stations de recharge ultrarapide devient une réalité. Bertrand Wipf-Scheibel de Vinci Autoroutes – Réseau Escota l’a confirmé en indiquant que le pari d’équiper toutes les aires en 2023 sera tenu. Pourtant, cette première vague d’équipent risque vite de s’avérer insuffisante. Cela oblige d’ores et déjà Vinci Autoroutes à anticiper sur les besoins futurs. Des besoins qui nécessiteront, dès 2025-2027, une soixantaine de points de charge par aire, voire une centaine pour certaines.
Avec la multiplication des véhicules électriques et des bornes de recharge, le réseau électrique ne risque-t-il pas la saturation ? Il s’agira en effet de pouvoir passer de 1 à 17 millions de véhicules électriques en 2035. Un défi énorme car il s’agit pour Frédéric Milcent (photo) d’Enedis de réussir la deuxième électrification du pays. Pour le relever, il convient selon lui de changer de braquet pour accélérer la transition dans les territoires. Des territoires dans lesquels il faudra développer une filière spécifique. Malgré l’ampleur du challenge, Fréderic Milcent estime que le réseau public de distribution pourra faire face à l’essor de la mobilité électrique. Pour cela, il faudra rendre possible la recharge à domicile, en particulier en habitat collectif. Il conviendra aussi d’accompagner les plans de déploiement dans les centres commerciaux et de faciliter encore la recharge en voirie.
La seconde journée débuta par une table ronde sur les dispositifs financiers pour accélérer le passage à la mobilité électrique. Président de l’Avere-France, Antoine Herteman (photo) présenta tout d’abord le programme Advenir, doté de 320 millions d’euros. Un programme comportant deux volets, un volet pour financer les IRVE et un autre pour la formation. Une formation avec 3 cibles : professionnels de l’immobilier, élus et acteurs locaux, grand public. Régis Barbant a lui présenté les différents modes de financement de la mobilité électrique, activés par la Banque des Territoires. Des financements allant notamment des prêts aux collectivités locales pour le financement d’IRVE ou de bus électriques, à des investissements directs dans des opérateurs ou dans des projets. Enfin, Thibaut Limon pour la Région Sud et Florence Fredefon pour le Département des Alpes-Maritimes ont montré que certaines collectivités territoriales participent activement au financement du déploiement de l’électro-mobilité.
Des collectivités également impliquées dans le financement de mobilités conçues comme des alternatives à l’autosolisme. Thibaut Limon (photo) a ainsi présenté la politique de la Région Sud en matière de transports en commun. Ainsi aujourd’hui, plus de 700 bus de la Région fonctionnent avec des carburants alternatifs. Le déploiement de bus électriques va aussi s’accélérer prochainement, en particulier dans les Alpes-Maritimes. Outre les transports en commun, les mobilités actives constituent également une alternative à l’autosolisme. Dorine Cornet de l’ADEME a ainsi mis l’accent sur l’alternative VAE pour les mobilités pendulaires. Avec la cyclologistique, le VAE a aussi un rôle à jouer dans le transport du dernier kilomètre pour les marchandises. Jean Ambert, de la Fédération des Professionnels de la Micro-mobilité, a lui donné des informations sur l’utilisation des trottinettes. Des trottinettes qui ont un réel impact sur le report modal et sur la démotorisation.
Déjà évoqué à plusieurs reprises, la recharge en habitat collectif a fait l’objet d’une table ronde spécifique. La recharge en résidentiel collectif représente un enjeu important car 45% des français vivent en immeuble. Ceci d’autant plus que 85% des recharges s’effectuent au domicile. Pour Enedis, il s’agit donc d’assurer la recharge partout et pour tous. Pour y parvenir, plusieurs solutions existent. Des opérateurs présentent des solutions « clé en main qui rencontrent de plus en plus de succès. Jérôme Princet (photo) de l’Association Française des Opérateurs de Recharge a ainsi indiqué que les opérateurs avaient signé plus de 1.200.000 places. Les copropriétés semblent désormais avoir compris l’intérêt d’une infrastructure de recharge et ont décidé d’agir. Enedis propose aussi l’installation d’un réseau public de distribution dans les parkings, y compris en extérieur. Ceci avec un mécanisme de préfinancement permettant un reste à charge zéro pour la copropriété.
La table ronde finale de ces Assises avait pour objet l’enjeu de verdissement des véhicules professionnels. Si l’offre pour les professionnels n’est pas au niveau de celle pour les particuliers, elle commence à devenir une réalité. D’ailleurs, les participants ont pu en avoir un aperçu avec une exposition d’utilitaires électriques sur le parvis du Conseil départemental. Des utilitaires allant jusqu’au poids-lourd et au camion benne pour le ramassage des ordures. Les professionnels commencent donc à prendre le virage de l’électrique. Vice-Président de la FBTP 06, Pierre Mario (photo) a ainsi fait part d’une accélération impressionnante de l’électrification des flottes dans le BTP. Il faut dire qu’à l’image de celle de JCB, présentée par Jérôme Payet, l’offre électrique couvre jusqu’aux engins de chantier. Des engins aux performances similaires au diesel, avec une autonomie couvrant la journée de travail.
Retrouvez les articles bilans de toutes les conférences des Assises de l’électro-mobilité 2022 :
Nous multiplions les points de charges sur le territoire mais quand est-il du nombre d’organisme de formation pour former le personnel à la pose de bornes ?
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