Stellantis a inauguré cette semaine son usine de moteurs électriques de Trémery, au Nord de Metz. Une inauguration en présence de Carlos Tavares, le CEO du groupe automobile et de Roland Lescure, le Ministre de l’Industrie. Cette unité de production de motorisations électriques incarne la volonté de Stellantis de maîtriser l’ensemble de la chaîne de valeur. Pour Carlos Tavares : « Maîtriser notre chaîne de valeur électrique assurera notre indépendance technologique dans un contexte de crises économique et géopolitique ». A Trémery, Stellantis le fait au sein d’une usine Emotors, la coentreprise que Stellantis a créée avec Nidec Leroy-Somer. Désormais pour ses véhicules électriques, le groupe n’importera plus les moteurs d’Asie mais les fabriquera en France. Pour cela, Emotors a investi plus de 100 millions d’euros dans ce premier atelier de production.
En Lorraine, la montée en cadence de la production du tout nouveau moteur électrique M3 s’annonce rapide. Emotors devrait en effet fournir à Stellantis 240.000 moteurs électriques en 2023. Elle a ensuite pour ambition de quadrupler cette capacité pour atteindre le million d’unités à partir de 2024. A cet horizon, l’effectif de l’entreprise, actuellement de plus de 180 salariés, devrait dépasser les 700 personnes. Désormais pour son moteur électrique, Emotors fabrique le rotor et le stator. Deux composants essentiels assemblés jusqu’à présent en Asie avant de rejoindre les lignes de production de Trémery. Emotors planche s’ores et déjà aussi sur la fabrication de l’onduleur, la partie en charge du pilotage électronique du moteur. Un composant encore fourni aujourd’hui par deux sous-traitants, un américain et un asiatique.
Ce moteur M3 équipera des véhicules électriques de plusieurs marques du groupe Stellantis. A partir de janvier, la nouvelle DS3 E-Tense bénéficiera de ce nouveau moteur. Un moteur délivrant une puissance de 115 kW (156 ch) et un couple de 260 Nm. Couplé à une nouvelle batterie, il permet d’améliorer l’efficacité du véhicule et offre une autonomie de plus de 400 km. Le M3 fournira également un système d’entraînement électrique compétitif en termes de coûts. Après la Nouvelle DS3 E-Tense, la nouvelle Peugeot e-208 et l’Opel Mokka Electric l’adopteront aussi. Lors de l’Inauguration, Carlos Tavares a confirmé que ce moteur équiperait également la toute première Jeep électrique, la Jeep Avenger. Ensuite, au fur et à mesure des lancements, il se retrouvera dans les nouvelles générations des différentes marques du groupe.
La conversion du site de Trémery à l’électrique constitue un modèle de transition réussie. Carlos Tavares estime qu’avec l’usine Emotors : « Nous touchons du doigt notre transition industrielle. Il s’agit bien d’une transition et non d’une addition puisque nous transformons l’ancien monde pour qu’il devienne le nouveau monde. » Le site de Trémery a en effet été l’une des plus importantes usines de production de moteur Diesel au monde. Le site de Trémery compte aujourd’hui 2.500 salariés hautement qualifiés, qui assemblent encore chaque jour 3.500 moteurs Diesel. Stellantis a engagé la conversion du site dès 2018 avec l’appui des partenaires sociaux et des élus locaux. La production de ce nouveau moteur électrique garantit l’avenir du site et de ses salariés. Des salariés qui, depuis plus d’un an, ont bénéficié de 6.000 heures de formation dédiées à l’électrique.
L’inauguration de l’usine de moteurs électriques à Trémery témoigne de la volonté de Stellantis de continuer à renforcer son implantation en France. La délocalisation ne figure plus à l’ordre du jour. Ainsi, lors des quatre dernières années, Stellantis a investi 2 milliards d’euros pour transformer ses usines d’assemblage et de composants. Prochainement, 5 sites français produiront 12 modèles électriques pour différentes marques du groupe. Ainsi, pour Peugeot, l’e-308 et l’e-408 sortiront de l’usine de Mulhouse et l’e-3008 et l’e-5008 de celle de Sochaux. Le site de Poissy fabriquera la nouvelle DS 3 E-Tense et l’Opel Mokka Electric. Le futur SUV électrique de Citroën sortira lui de l’usine de Rennes. Enfin, le site d’Hordain produira plusieurs utilitaires électriques pour différentes marques. Toutes ces usines utiliseront également de nombreux composants fabriqués en France. Parmi eux citons les moteurs à Trémery ou les batteries dans la Gigafactory de Douvrin.
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