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Quand le rétrofit coûte plus que le prix de 2 Tesla Model S neuves Rédigé par Philippe Schwoerer le 04 Jan 2023 à 06:00 0 commentaires

Pour les amoureux des Land Rover Serie 3 (1971-1985) et des Ford Bronco 4×4 de première génération (1966-1977), l’entreprise américaine Zero Labs propose une reconstruction complète à des tarifs démentiels. Plusieurs centaines de milliers de dollars, c’est le prix à payer pour une qualité de rétrofit « à la hauteur de Rolls-Royce », comme l’a évalué le magazine télévisé automobile britannique TopGear.

 

Dual Motor

Viser une clientèle très à l’aise n’empêche pas d’avoir de l’humour. C’est en tout cas ce que prouve Zero Labs sur son site Internet. La société s’est amusée à dire ce que les modèles refabriqués par ses soins ne sont pas.

Ainsi, ils ne sont pas : fabriqués en Chine, assemblés avec des robots, les plus rapides pour abattre le 0 à 100 km/h, les plus connectés, des tueurs de Tesla, les plus aérodynamiques, les plus accessibles financièrement, détenteurs de records sur le circuit du Nürburgring où des bolides de Formule E, ou capables de recharger leurs batteries en une minute. La liste est longue de 36 comparaisons décalées.

Plateforme de rétrofit Zero Labs

En revanche les 2 modèles de véhicules retenus vont s’appuyer sur une même plateforme embarquant 2 moteurs électriques qui développent chacun une puissance de 220 kW (300 ch) pour un couple de 330 Nm. L’ensemble a été conçu pour pouvoir fonctionner à la demande avec l’un ou l’autre des 2 moteurs, ou en motricité intégrale. Dans tous les cas, la distribution du couple aux roues est effectuée numériquement.

 

Batterie 100 kWh

Le groupe motopropulseur sera alimenté par une batterie 400 V gérée thermiquement d’une capacité énergétique de 100 kWh. De quoi parcourir plus de 375 kilomètres, selon l’entreprise californienne installée à Gardena, dans le comté de Los Angeles. Sans précision de la puissance, on sait que les véhicules transformés par Zero Labs seront dotés de la recharge rapide au standard américain CCS1.

Le rétrofiteur compte utiliser sa plateforme pour répondre aussi à un peu toutes les demandes de conversion, en dehors des Land Rover Serie 3 et des Ford Bronco 4×4 de première génération. De façon très explicite, il attend des sollicitations pour des sportives du type des anciennes Ford Mustang et Porsche 911, mais aussi afin de transformer des pickups classiques ou des baroudeurs mythiques comme le Toyota Land Cruiser des années 1970 et le fameux Combi Volkswagen.

Certains engins pourront ne recevoir qu’un seul moteur électrique associé à une batterie 85 kWh (autonomie supérieure à 320 km). L’entreprise promet d’utiliser des batteries lithium-ion qui permettront de profiter des évolutions technologiques ultérieures, par exemple pour davantage de rayon d’action.

 

En 4 étapes

La transformation de thermique en électrique est effectuée en quatre étapes chez Zero Labs. Dans la première, on dégage toutes « les mauvaises choses ». C’est-à-dire le moteur thermique, le pot d’échappement et tous les équipements associés qui n’ont plus lieu d’être sur un véhicule électrique.

Ford Bronco transformé par Zero Labs

Ensuite, tous les autres éléments qui pourraient être endommagés, dangereux et obsolètes sont remplacés. Ainsi, par exemple, pour obtenir une tenue de route maximale, les systèmes de suspension deviennent pilotés. Il est ainsi possible d’ajuster avec un simple bouton la hauteur de la garde au sol ainsi que la dureté de l’amortissement. Des freins Brembo GT à 4 ou 6 pistons peuvent être montés également.

C’est à la troisième étape que le nouveau groupe motopropulseur est installé sur un châssis fiabilisé. Le véhicule est alors remis à l’essai au client pour 30 jours, avec la possibilité de retoucher la conversion si elle ne le satisfaisait pas. Le travail effectué au titre de la préparation du véhicule est garanti 2 ans. Le délai est doublé pour la batterie et la motorisation, avec un plafond à 80 000 km.

 

Présentation

En visitant le site Internet de Zero Labs, on s’aperçoit que le nuancier pour la robe de la carrosserie est très fourni. Au point d’imaginer des associations de couleurs après apposition du traitement antirouille. On retrouve les teintes d’origine des véhicules modifiés, mais aussi des propositions très modernes, notamment avec des reflets métallisés et une finition vernie.

A l’intérieur, la sellerie coupée, cousue et ajustée à la main est formée avec du cuir vegan en silicone résistant ou un simili sans PVC de qualité marine. D’où une résistance à l’eau, aux taches, UV et frottements qui sera d’autant plus apprécié pour les modèles découverts de type Safari, par exemple.

Intérieur d'un véhicule rétrofité par Zero Labs

Du confort d’utilisation est également ajouté, comprenant, par exemple, les 4 vitres électriques, le démarrage par bouton, une clé mains libres, une instrumentation digitale, une interface Bluetooth, un éclairage Led, pour ne citer qu’eux. Le côté vintage reste présent, en conservant les leviers de vitesses et de différentiel dont le rôle et le maniement sont toutefois différents.

 

Configurateur

Le configurateur qu’a mis en ligne Zero Labs est différent de celui que l’on trouve chez les autres constructeurs. Il compte quelques questions, dont certaines peuvent être déroutantes. Notamment celle concernant le prix que l’on souhaite allouer au rétrofit. Le premier palier démarre à 225 000 dollars (environ 213 000 euros à la cotation du mardi 3 janvier 2023). On comprend de suite que l’entreprise californienne ne fait pas dans le low cost.

Le délai souhaité pour l’intervention aura un impact sur le chèque à signer. « Etre l’un des premiers au monde » à bénéficier de l’attention du rétrofiteur se paie, forcément. Ce qui aura aussi une influence sur la note, c’est de posséder déjà le véhicule de base à convertir à l’électrique, et son état global.

Qui pourra donc s’offrir un tel travail ? Une entreprise pour ses besoins de communication, par exemple. C’est le cas d’Autel Energy, fabricant d’infrastructures de recharge pour véhicules électriques. Il a consacré 350 000 dollars (332 000 euros) pour électrifier un Ford Bronco 1969 qu’il présentera dans quelques jours sur son stand au CES Las Vegas.

 

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