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Eramet distingué par l’UE pour son recyclage des batteries lithium Rédigé par Philippe Schwoerer le 25 Jan 2023 à 06:00 0 commentaires

Depuis 2019, le groupe français Eramet spécialisé dans l’extraction minière et la métallurgie poursuit son programme ReLieve pour le recyclage des batteries lithium-ion des voitures électriques. Après avoir démontré la viabilité technique et économique de ses processus, l’entreprise compte inaugurer son démonstrateur à l’été prochain. Elle vient d’obtenir une subvention qui lui permettra de poursuivre sa feuille de route.

 

Vers une future usine

A travers son programme ReLieve qui embarque également Suez, Eramet s’active à mettre au point une unité de recyclage des batteries de véhicules électriques. Elle serait la première sur le sol européen à opérer en boucle fermée afin de récupérer les matières stratégiques contenues dans les cellules lithium-ion.

Avec de très hauts niveaux de rendement, elle serait conforme aux exigences de la future réglementation européenne. C’est pourquoi l’entreprise vient d’obtenir de la part de la commission du vaste territoire une enveloppe qui frise les 70 millions d’euros. Dans son communiqué daté du 19 janvier 2023, Eramet souligne : « Il s’agit à ce jour du seul projet de recyclage retenu au niveau européen »

Avec Lui, le groupe français cherche à diversifier son activité et à confirmer sa présence dans la filière de la mobilité durable. La feuille de route compte 2 prochaines étapes majeures : la présentation d’un démonstrateur et l’ouverture d’une première usine.

 

Optimiser les processus

La première étape devrait être atteinte cet été, avec le démarrage d’un démonstrateur préindustriel. Sa construction est déjà engagée dans les Yvelines à Trappes, sur le site de centre de recherche et d’innovation d’Eramet Ideas. Il sera d’ailleurs bien plus qu’un démonstrateur figeant une technologie. Avec lui, le groupe a prévu d’optimiser l’efficacité de son procédé de recyclage, et d’en profiter pour intégrer les exigences qui seront formulées par ses futurs clients et partenaires.

Et après ? Le groupe est déjà en train d’étudier la construction d’une future usine opérationnelle de recyclage exploitant les travaux bouclés avec le projet ReLieve. A ce jour, les projections situent cette unité dans le nord de la France. Une localisation qui favoriserait déjà les relations avec Renault.

Le Losange souhaite construire là plusieurs modèles de véhicules électriques. C’est déjà le cas pour le Kangoo à Maubeuge qui pourrait bien faire de la place à l’utilitaire R4 E-Tech Fourgonnette. Mais aussi pour la Megane assemblée à Douai d’où sortirait la future R5 branchée. Stellantis est également présent dans le nord, à Hordain, avec l’ambition de bien se placer sur l’électrique à pile hydrogène. Pour rappel, les utilitaires concernés embarquent également une batterie lithium.

 

Procédé

Dans une vidéo d’un peu moins de 3 minutes, Eramet, qui bénéficiait déjà d’un savoir-faire dans la transformation des produits à base de nickel et de manganèse, passe en revue les différentes étapes de son opération de recyclage. Elle commence par la collecte et le démantèlement des batteries qui s’appuie sur l’expertise de son partenaire Suez.

Les solvants sont récupérés par séchage. Pour les plastiques, un procédé aéraulique est employé. Concrètement, c’est un jet d’air qui permet de dissocier ces éléments plus fins et légers. Les anodes des cellules présentent du graphite. Aux cathodes : un mélange d’oxydes. On y trouve du cobalt, du nickel, du manganèse et du lithium. Après broyage des cellules, ces 4 matériaux vont se retrouver mélangés.

Cet ensemble est regroupé sous l’appellation générale de « Black Mass » (broyat noir). Cette matière est raffinée à l’aide de procédés hydrométallurgiques. Pour première étape, la dissolution complète des éléments métalliques. Les impuretés sont ensuite éliminées. Puis ces matériaux stratégiques sont chacun recomposés dans une qualité compatible avec la création de nouvelles cellules.

 

Réemploi en Europe

A travers son programme ReLieve, Eramet a montré que l’ensemble de ces processus, bénéficiant d’un rendement élevé, est compétitif. Les produits obtenus seront employés en Europe, en complément de l’approvisionnement provenant de nouvelles extractions minières.

Ce sont principalement les batteries arrivées en fin de vie, y compris la potentielle seconde phase pour une exploitation dans des unités stationnaires de stockage, qui vont être traitées. Mais aussi les rebuts qui s’accumulent à la suite de la fabrication de batteries dans les gigafactories.

Le rendez-vous est donc donné à l’été prochain pour la mise en service du démonstrateur. De nouveaux éléments seront alors très certainement communiqués concernant l’exploitation commerciale de la démarche d’ensemble.

 

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