Selon l’Avere-France, le cap des 100 000 points de charge ouverts au public a été franchi en France le 5 mai. Au 30 avril, selon son dernier baromètre, on ne comptabilisait encore que 99 404 points de charge sur l’ensemble du territoire. Mais avec le rythme actuel du déploiement, la barre symbolique des 100 000 points de charge n’a pas tardé à tomber. Avec ce nombre de points de charge, la France se classe parmi les très bons élèves de l’Europe. Ces derniers temps, elle a notamment enregistré de gros progrès en matière de recharge très haute puissance. De quoi rassurer les usagers de véhicules électriques et faciliter leurs déplacements longue distance. Face à la forte croissance des véhicules électriques en circulation, des progrès restent néanmoins à accomplir. Il faudra encore densifier le maillage du territoire et surtout améliorer l’expérience utilisateur.
Suite aux recommandations de la Commission européenne, l’Etat et la filière automobile ont conclu en 2018 un contrat stratégique. Ce contrat de filière automobile fixait notamment un objectif de 100 000 points de recharge à fin 2022. En 2020, le gouvernement a décidé d’avancer cet objectif à fin 2021. Un objectif particulièrement ambitieux puisqu’à fin 2020 on ne comptabilisait encore que 32 706 points de charge ouverts au public. Pas atteint, cet objectif a eu cependant permis d’impulser une nouvelle dynamique au déploiement de bornes de recharge. Une dynamique qui a porté ses fruits avec 20 000 nouveaux points de charge en 2021 contre 4 000 les années précédentes. Le rythme des ouvertures a ensuite continué à augmenter en 2022 avec plus de 28 000 nouveaux points de charge. Il accélère encore en 2023. On recense en effet plus de 17 000 nouveaux points de charge rien que sur les quatre premiers mois de l’année.
Désormais, la France a franchi le cap des 100 000 points de charge accessibles au public. Ce chiffre la place parmi les très bons élèves de l’Europe où seuls les Pays-Bas font mieux. La France fait même mieux que l’Allemagne qui compte pourtant beaucoup plus de véhicules électriques en circulation. Elle répond aussi déjà largement aux nouveaux objectifs que vient de fixer l’Union européenne avec la réglementation AFIR. En France, les points de charge ouverts au public se situent en premier lieu au sein de centre commerciaux (39 %). On en trouve ensuite 34 % dans des parkings et 20 % en voirie. Les bornes délivrent majoritairement (52 %) une puissance en courant alternatif comprise entre 7,4 et 22 kW. Les bornes d’une puissance inférieure à 7,4 kW restent nombreuses (34 %) tandis que les bornes rapides et ultra-rapides représentent 15 %.
Si le nombre de point de charge de très haute puissance reste assez limité, il a néanmoins progressé très fortement. Sur les douze derniers mois, leur nombre a ainsi augmenté de 270 %. Fin avril, on comptabilisait 4 977 points de charge DC d’une puissance comprise entre 150 et 350 KW. Un chiffre auquel il convient d’ajouter les 1 550 points de charge pouvant délivrer une puissance supérieure à 350 kW. D’ici la fin de l’année, la quasi-totalité des aires de services des autoroutes françaises auront achevé de s’équiper. Un équipement avec des stations offrant souvent de nombreux points de charge. Les déplacements longue distance se trouvent ainsi grandement facilités. Tout comme un bon maillage du territoire, le développement de la recharge très haute puissance répond à un enjeu capital. Pour assurer la transition vers la mobilité électrique, il convient de rassurer les automobilistes et futurs acquéreurs de véhicules électriques.
Aujourd’hui, la France n’a rien à envier à d’autres pays en matière d’infrastructures de recharge. Elle doit néanmoins poursuivre ses efforts pour densifier encore le maillage du territoire et accroitre le nombre de bornes. Lors du dernier Mondial de l’Auto, le Président de la République a d’ailleurs fixé un nouveau cap à la filière automobile. Les 400 000 points de charge ouverts en 2030 constituent désormais le nouvel objectif à atteindre. Mais, au-delà du nombre de bornes de recharge, il conviendra plus que jamais d’améliorer l’expérience utilisateur. Il faudra pouvoir accueillir les futurs véhicules électriques en circulation tout en intégrant les nouveaux usages, dont la mobilité lourde. Le contexte international amène effectivement les constructeurs de poids-lourds à s’orienter vers des solutions électriques. Il sera donc nécessaire d’électrifier les dépôts mais aussi de penser à l’itinérance.
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