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La navette électrique Ar Vag Tredan de Lorient un jour à l’hydrogène ? Rédigé par Philippe Schwoerer le 04 Oct 2023 à 06:00 0 commentaires

Mis à l’eau en 2013 pour traverser la rade de Lorient plus vite qu’en voiture, la navette électrique Ar Vag Tredan, à l’arrêt depuis presque quatre ans déjà, pourrait bien profiter de l’orientation de la collectivité et de la région vers l’hydrogène.

 

A l’arrêt au bout de 6 ans

Avec son nom breton signifiant « Bateau électrique », l’Ar Vag Tredan devait faire la fierté de la ville morbihannaise pour de nombreuses années. Son originalité que le rendait unique au monde consistait, non pas à embarquer des batteries, mais 128 supercondensateurs produits à l’usine d’Ergué-Gabéric du groupe Bolloré. Ceux-là mêmes qui devait aussi révolutionner les voitures électriques.

Cette architecture avait pour avantage de pouvoir se régénérer en une poignée de minutes, juste le temps de laisser descendre les passagers et d’embarquer les nouveaux. Ces composants étaient en outre crédités d’une durée de vie importante de l’ordre de 20 ou 30 ans. Mais au bout de six ans, des pannes à répétitions sur d’autres éléments ont rendu impossible l’exploitation de cette navette dimensionnée pour accueillir plus d’une centaine de passagers et 10 vélos.

En cause début septembre 2019, un module de transmission de données reliant la passerelle au propulseur tribord. Une tentative de remise à l’eau deux mois plus tard s’est soldée par un échec bloquant. Depuis, l’agglomération de Lorient qui en est propriétaire cherche des solutions pour redémarrer son batobus.

 

Tout un ensemble

Six ans d’exploitation, c’est bien court pour un bateau qui a nécessité un investissement de 3,3 millions d’euros. Le surcoût de l’ordre du million d’euros devait être amorti par les économies réalisées sur le gazole, alors estimées à 83 000 euros par an. Aujourd’hui, l’agglomération de Lorient ne veut plus connaître une telle situation, et compte imposer pour ses futures navettes flottantes à énergie alternative un engagement contractuel d’une durée minimale de dix ans, garantissant l’usage et les performances.

Il est déjà question de rétrofiter à l’électrique à pile hydrogène les modèles diesel actuellement exploités. De 6 h 00 à 21 h 00, elles transportent chaque année 800 000 passagers, des deux côtés de la rade. L’amplitude horaire est même élargie à minuit lors d’événements comme le Festival interceltique.

La station d’avitaillement de ces navettes serait accessible aux armateurs, distribuant de l’hydrogène vert produit par Lhyfe dans son futur électrolyseur de Buléon, à une soixantaine de kilomètres de Lorient. La collectivité a également prévu d’ouvrir une station H2/bioGNV pour son parc d’autobus. En Bretagne, Saint-Brieuc, Vannes et Saint-Malo misent aussi en partie sur l’électrique à PAC H2 pour les autobus, les bennes à ordures ménagères, et les bateaux.

 

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