Pour consommer moins tout en voguant plus vite, la meilleure solution est de décoller la coque de l’eau. C’est cette solution que l’entreprise suédoise Candela a d’abord développé pour ses yachts et bateaux-taxis électriques avant de l’adapter à une navette capable de transporter jusqu’à 30 personnes assises.
Dans un espace de 11,99 m de long pour 4,5 m de large, Candela a déjà imaginé plusieurs configurations afin de déplacer des passagers à une vitesse de croisière de 25 à 27 nœuds (de 46 à 50 km/h), avec de possibles pointes à 30 nœuds (55,5 km/h). Dans la navette classique, trente personnes prendront place à bord. Quelques-unes pourront même embarquer avec leurs vélos et/ou des fauteuils roulants.
En classe Business Premium, les sièges seront bien plus confortables. Seulement vingt passagers pourront en profiter à la fois. En configuration salon, ils ne seront plus que douze à apprécier les moelleuses banquettes. Le lancement de cette gamme n’est pas vraiment une surprise. Elle avait été annoncée au début de l’été 2022, avec une précision qui a été relativement bien respectée, y compris au sujet de la première mise en service, à Stockholm dès 2024.
Aux heures de pointe, rejoindre Tappström à environ vingt kilomètres par la route depuis la capitale suédoise prend une cinquantaine de minutes en voiture. En filant sur l’eau, avec la navette électrique de neuf tonnes et demie à vide (12 tonnes avec les passagers), la moitié du temps suffirait.
L’entreprise suédoise a calculé le nombre de kilomètres parcourus par passager assis avec un kilowattheure d’énergie en évoluant à 46 km/h : 11,1 km avec sa solution pour chacun des 30 passagers, contre 6,5 pour les 5 qui prendraient place dans une automobile familiale. On serait à 9,5 km avec un autobus diesel embarquant 40 personnes, 7,7 km s’il s’agit d’un modèle fonctionnant au biogaz, 3,1 km pour un bateau électriques 12 places qui ne survole pas l’eau, 2 km pour un ferry classique transportant 176 voyageurs et 1,2 km avec un bateau-taxi.
Candela s’est aussi amusé à effectuer des comparaisons entre sa navette P-12 et un bateau diesel. Déjà au niveau des émissions locales de CO2. Elles sont nulles avec sa navette. Elles seraient de 13,640 grammes à l’heure avec un modèle thermique. Ce qui nous semble vraiment bien trop peu élevé. Sans doute une erreur dans l’unité.
Un ferry diesel embarquerait un bloc d’une puissance de 589 kW, grillant 36 kWh par nœud (1,852 km) à vitesse de croisière, pour un coût de 90 euros à l’heure. La navette volante électrique se contenterait d’un moteur de 44 kW (gain de 85 %), consommant 5 kWh (-86 %) avec une dépense énergétique de 17 euros (-81 %).
Grâce à une batterie d’une capacité énergétique de 252 kWh, soit à la louche l’équivalent de cinq Renault Zoé, l’autonomie du Candela P-12 oscille entre 74 et 93 km, ou trois heures de service environ. Le pack peut se régénérer jusqu’à une puissance de 175 kW en courant continu. Ce qui permet de retrouver 85 % d’énergie en 45 minutes en partant d’un niveau de 10 %.
En exploitant systématiquement le temps nécessaire pour que les passagers débarquent à destination et que ceux souhaitant partir dans l’autre sens s’installent à bord ensuite, la recharge peut-être complètement transparente, n’imposant pas d’immobilisation supplémentaire.
Si les performances de la solution développée pas l’entreprise suédoise sont si étonnantes, c’est parce que son bateau se hisse au-dessus de l’eau à partir de 17-18 nœuds, soit 31,5-33,5 km/h. La coque ne subit alors quasiment plus de résistance. Elle reste en contact avec l’élément liquide uniquement grâce à ses hydrofoils en fibre de carbone pilotés par ordinateur. Autre effet bénéfique d’une telle architecture : l’absence de vague et remous en évoluant à vitesse de croisière. Les autres usagers apprécieront sans doute la paisible avancée de la navette P-12.
Dans une vidéo d’un peu plus de deux minutes, l’homme aux commandes indique que lorsque le bateau s’élève de l’eau, il « est soumis aux mêmes principes physiques qu’un avion durant un vol ». Il trouve « surréaliste » de ne pas ressentir la vitesse à laquelle file le véhicule : « C’est comme voyager sur un tapis volant ».
L’accès à bord s’effectue facilement à partir de la porte en proue qui s’élève à l’arrivée au ponton d’embarquement. La production en série de la navette P-12 va être lancée dans le courant de l’année 2024. Le modèle de base est proposé à 1,7 million d’euros hors taxes, auxquels il faudra ajouter éventuellement le coût pour l’adapter à un usage spécifique. Ainsi pour les modèles Business Premium et salon.
Candela indique que sa navette peut très bien s’accommoder d’une eau agitée, avec des vagues de un mètre de hauteur lorsqu’il se hisse sur ses hydrofoils. Au-delà, il peut-être utilisé comme un bateau classique.
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