L’Union Sport & Cycle a profité du cadre du salon Vélo in Paris pour révéler les résultats de son observatoire du cycle pour l’année dernière. Les ventes de vélos à assistance électrique ont baissé de 9 % en France par rapport à 2022.
En 2023, il s’est vendu de l’ordre de 2,23 millions de vélos neufs en France, soit 14 % de moins que l’année précédente où le volume s’était fixé à 2,59 millions. L’Union Sport & Cycle note que pour la première fois le phénomène touche les modèles à assistance électrique qui sont en repli de 9 % en volume, pourtant en hausse de 12 % à l’exercice précédent et continuellement depuis 13 ans.
Alors écoulés à près de 738 500 exemplaires en 2022, leur nombre a chuté dans les environs de 671 000 unités. En chiffre d’affaires, le recul est de 5,5 %. Ce qui représente une baisse de 3,4 milliards d’euros. L’organisme explique ainsi la situation : « La crise énergétique et le contexte économique ont décidé les Français à repousser leur achat de vélos neufs ».
Ce qui est accentué par l’essoufflement du rythme des ventes qui avait été boostées avec la pandémie de Covid-19. Il s’agissait alors pour beaucoup de salariés et d’étudiants de trouver un moyen de se déplacer au quotidien en évitant les transports en commun mais aussi en laissant la voiture au garage. Ce qui a eu pour effet de profondément remodeler la distribution des modèles.
Alors que les vélos classiques pour enfants ne cessent de s’effacer, les modèles bien plus coûteux pour la route et de type gravel sont en forte hausse. Du côté des électriques, ce sont les modèles pliants et urbains qui s’effondrent de chacun 25 %. Deux catégories qui avaient été poussées par des besoins en modèles à exploiter au quotidien, parfois pour des déplacements multimodaux.
La redistribution des cartes est à l’origine de cette ambivalence que l’on constate en comparant les chiffres entre 2019 et 2023 : Pour 410 000 vélos vendus en moins, le chiffre d’affaires a progressé de 42 %. D’où une forte augmentation du prix moyen des vélos classiques qui est passé de 499 à 553 euros l’année dernière par rapport à 2022.
Les modèles à assistance électrique affichent en revanche leur stabilité à ce niveau : 1 967 euros en 2023 contre 1 965 euros à l’exercice antérieur. Cette forte différence entre les prix moyens et un usage de plus en plus plébiscité expliquent que les VAE progressent en parts. Ainsi avec désormais 30 % en volume, contre 28 % l’année dernière et 15 % en 2019.
En 2022, avec une hausse de 7 %, la production des vélos fabriqués en France représentait 854 417 unités, dont 52 % étaient des modèles à assistance électrique. Une nouvelle progression était espérée. Vice-président de l’Union Sport & Cycle, Jérôme Valentin envisageait lui-même que le seuil des 900 000 exemplaires serait franchi en 2023.
C’était sans compter sur le ralentissement de la demande qui a eu pour effet de gonfler les stocks chez les revendeurs. Au point de peser lourdement sur la production, en recul de 24 % avec seulement 645 436 vélos fabriqués dans notre pays l’année dernière, dont environ 233 000 pour l’export.
Les importations ont été également touchées. Leur volume de l’ordre de 1,65 million de cycles compte 67 % de vélos fabriqués en Europe. Avec trois pays particulièrement représentés : Italie (22 % en 2023 ; 21 % en 2022), Portugal (16 % ; 15 %) et Roumanie (13 % ; 15 %). La part chinoise est cantonnée à 11 %.
Désormais, le vélo est ancré plus profondément dans les politiques urbaines pour le transport et la mobilité. Des opérateurs se développent pour proposer aux entreprises des services qui vont de la formation jusqu’à la fourniture des cycles, principalement électriques. Dans ces conditions, le VAE ne peut que rebondir. « Soutenus par des aides à l’achat et des investissements publics conséquents, le report modal vers le vélo devrait s’accélérer progressivement dans les prochaines années », confirme Jérôme Valentin.
Le vice-président de l’Union Sport & Cycle s’est réjoui du lancement de l’appel à projets « Industrie du vélo » crédité d’une enveloppe de 55 millions d’euros : « Nous nourrissons l’ambition d’une vraie stratégie de relocalisation et de création d’emplois et de valeur ajoutée pour le cycle en France. Les entreprises du cycle sont persuadées que le vélo peut renouer avec une production française et ainsi participer aux objectifs de croissance industrielle dans notre pays ».
A noter que les Français prennent désormais très au sérieux l’entretien de ces deux-roues auxquels ils confient de plus en plus leurs trajets quotidiens, mais aussi le plaisir d’un sport qui frise parfois l’extrême. « Il se répare deux fois plus de vélos qu’il ne se vend de vélos neufs », souligne l’organisme.
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