Aux Etats-Unis, le Centre pour le transport et l’environnement (CTE) vient de se lancer dans un projet pour démontrer qu’il est possible de se passer d’une batterie tampon dans les véhicules lourds électriques à PAC H2.
Les professionnels qui cherchent à développer les autobus, autocars, camions et autres véhicules électriques fonctionnant avec une pile à hydrogène justifient en général leur démarche par le temps gagné lors des pleins d’énergie, une meilleure autonomie, un poids total plus contenu pour les véhicules et une place préservée à bord pour le transport des personnes et des marchandises.
Si une batterie reste présente dans l’architecture, elle est cependant d’une taille plus petite taille et pas toujours rechargeable de façon externe. Elle sert à récupérer de l’énergie dans les phases de décélération et de freinage pour l’exploiter lors des forts appels de puissance, par exemple pour grimper une côte ou relancer l’engin. Le pack lithium permet globalement de gagner en réactivité et de dépasser les limites des piles à combustible.
Ces problèmes auraient-il été résolus de telle sorte que la PAC H2 puisse fonctionner désormais seule ? Pas vraiment. La solution que développe l’entreprise américaine Nimbus Power Systems créée en 2013 ne fait que de substituer la batterie par des ultracondensateurs, certes beaucoup plus légers et potentiellement moins encombrants.
Même si se passer définitivement d’un système extérieur à la batterie apparaît comme le scénario le plus révolutionnaire car s’appuyant forcément sur une avancée majeure en matière de piles à combustible, l’expérimentation démarré par le CTE ne manque pas d’intérêt ni d’efficacité.
Selon les partenaires engagés dans le projet, le retrait de la batteries lithium-ion et du convertisseur DC/DC aurait pour bénéfice de réduire le poids et le volume du système de propulsion de plus de 50 % et d’environ 45 % des coûts par rapport aux technologies existantes. Développé par le constructeur New Flyer of America, l’autocar démonstrateur sera exploité dans les conditions réelles de l’opérateur AC Transit sur son secteur de la baie de San Francisco.
L’action intègre le programme TVIDC (Transit Vehicle Innovation Deployment Centers = Centres de déploiement de l’innovation des véhicules de transport en commun) lancé par la FTA (Federal Transit Administration = Administration fédérale des transports). L’idée est de démontrer que la nouvelle architecture permettrait de conserver avec des autocars à zéro émission sur leur passage les capacités d’embarquement des modèles diesel avec un temps de ravitaillement en énergie similaire.
Pour Dan Raudebaugh, directeur exécutif du CTE, « en relevant les principaux défis du coût, de la durabilité et des performances, nous ouvrons la voie à une adoption généralisée des bus à pile à combustible dans tout le pays ». Dans son communiqué de presse daté du 14 novembre 2024, le le Centre pour le transport et l’environnement ne donne pas da caractéristiques techniques.
En revanche Nimbus Power Systems a révélé quelques jours plus tôt avoir reçu une enveloppe de la part de l’organisme Connecticut Innovations, entre autres financeurs publics et privé, afin de développer un groupe de propulsion à pile à combustible d’une puissance de 300 kW pour les autocars et camions.
L’entreprise installée à Groton soulignait à cette occasion qu’elle est en train de mettre au point un système à zéro émission pour poids lourds « conçu pour être le plus avancé au monde ». Mais aussi que « Nimbus annoncera bientôt des programmes de démonstration, des partenaires de développement et d’autres collaborations qui s’appuieront sur notre technologie et nos produits de base ».
Pour justifier son implication dans le développement de l’entreprise spécialisée dans les systèmes de piles à combustible, Konstantine Drakonakis, directeur général du ClimateTech Fund chez Connecticut Innovations, a indiqué : « Nimbus Power Systems ouvre la voie à la création de la prochaine génération de technologie de pile à combustible à émission zéro pour les véhicules lourds ».
Ce qui pourrait avoir une portée dépassant largement le cadre du territoire de cet organisme : « Leur approche innovante a le potentiel d’avoir un impact significatif sur l’effort mondial visant à réduire les émissions et à lutter contre le changement climatique ». L’entreprise conçoit également avec ses solutions à base de PAC H2 des systèmes pour les unités stationnaires de stockage de l’énergie.
Dommage que son site Internet ne donne pas davantage d’informations sur ses solutions et l’entreprise. Sa chaîne Youtube est même privée, la rendant inaccessible aux Internautes. Le constructeur d’autocars New Flyer of America ne donne pas non plus de précisions sur l’architecture adoptée et son implantation dans le modèle Xcelsior Charge H2 à son catalogue et qui commence à connaître pas mal de succès outre-Atlantique.
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