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Baromètre Argus : La voiture électrique persévère en 2024, mais… Rédigé par Philippe Schwoerer le 04 Mar 2025 à 06:00 0 commentaires

Le magazine L’Argus et la plateforme de ventes entre particuliers LeBonCoin viennent de révéler les conclusions de leur étude menée en 2024 concernant les intentions d’achat de voitures neuves ou d’occasion en fonction de l’énergie du groupe motopropulseur. Les modèles électriques continuent à se développer, mais le repli de l’essence et du gazole profite surtout à l’hybride.

 

L’électrique en progression en 2024

Entre 2016 et 2024, les intentions d’achat de voitures électriques sont passées de 6 à 19 %. La courbe a globalement été toujours à la hausse, sauf cette petite baisse à 17 % en 2023 contre 18 % en 2022, et les deux paliers de 2016-2017 et 2018-2019 respectivement à 6 % et 10 %.

Les automobilistes roulant moins de 10 000 km par an et ceux totalisant plus de 20 000 km sont cependant au-delà, avec un taux de 21 % pour les premiers et une progression de 6 points par rapport à 2023, et 24 % pour le gros rouleurs (+ 5 points).

Baromètre Argus / LeBonCoin

Si l’on dissocie les véhicules neufs des occasions, les résultats sont très différents. Pour ces derniers, la courbe plutôt plate peine à décoller avec 10 % d’intentions d’achats, enregistrant toutefois en 2024 sa plus forte progression (3 points) par rapport à l’année précédente. Sans doute en raison de prix plus accessibles et de la longévité des batteries que l’on continue à découvrir. Du côté des modèles neufs, le taux atteint 27 % l’année dernière, contre 21 % en 2023.

« L’attrait pour les véhicules électriques continue de croître », résument les rédacteurs de l’enquête. Rappelant que l’offre poursuit son développement, ils alignent les quatre freins les plus puissants qui découragent nombre de Français à devenir électromobilistes : une autonomie perçue comme insuffisante (62 %), un manque d’infrastructures de recharge (56 %), des prix d’achat encore trop élevés (51 %), et des doutes sur les véritables vertus écologiques des VE.

 

L’hybride devant

Le flou entretenu par divers médias, constructeurs et l’Europe autour de l’électrique explique très certainement l’orientation des automobilistes vers l’hybride, les rédacteurs ne détaillant pas la part des modèles rechargeables. Les intentions d’achats pour l’ensemble des voitures thermiques équipées aussi d’un moteur électrique alimenté par batterie sont passées de 30 à 38 % de 2023 à 2024, avec toutefois une inversion de disparités par rapport au VE selon le kilométrage parcouru à l’année.

Le taux s’élève à 39 %, en progression de 11 points, pour ceux qui roulent moins de 10 000 km par an. Pour ceux qui totalisent plus de 20 000 km à l’année, le taux est un peu moindre, bien que toujours le plus élevé du classement par énergie : 31 %, en hausse de 3 points.

Baromètre Argus / LeBonCoin

Pour l’hybride aussi les courbes du neuf et de l’occasion diffèrent. A part un fléchissement en 2021 alors que le Covid avait boosté l’électrique, elle a toujours affiché une augmentation pour les voitures nouvellement immatriculées, avec un saut de 35 à 42 % entre 2023 et 2024.

C’est plus timide du côté des occasions, alors que de 2017 à 2022 la tendance était plutôt baissière. En revanche, l’année dernière, par rapport à l’exercice précédent, la progression a été très nette, de 22 à 30 %.

 

Recul de l’essence et du gazole

L’hésitation des automobilistes entre les voitures électriques et les hybrides se remarque aussi dans les réponses pour indiquer les marques les plus associées aux énergies alternatives. Tesla reste sur la première marche du podium avec un taux de 61 % (-3 points), talonné par Toyota (59 %, -2 points). Derrière, Renault (47 %, +8 points), BYD (40 %, +15 points) et MG (32 %, +1 point) ont davantage été mis en avant en 2024.

Baromètre Argus / LeBonCoin

« Notre baromètre, nous confirme que l’hybride s’impose comme la solution intermédiaire la plus adoptée par les Français. L’électrique progresse quant à lui mais reste freiné, et le diesel poursuit sa chute, bien qu’il conserve une niche sur certains segments », résume Olivier Flavier, directeur du marché de la mobilité chez LeBonCoin.

De 2016 à 2024, le diesel est tombé de 31 à 16 % des intentions d’achats, avec un creux à 13 % en 2022. Pour l’essence, ici curieusement associée au Superéthanol E85, la décroissance est également très importante, de 41 à 22 %.

Ce sont les intentions d’achats pour les voitures neuves qui plombent plus particulièrement les thermiques, avec une baisse de 28 à 10 % concernant les diesel sur la période, et de 38 à 15 % pour les modèles à essence. Toutefois les véhicules gavés au gazole résistent davantage en occasion, avec un taux encore à 25 % contre 36 % en 2016. Même phénomène pour l’essence dont la pente relativement douce va de 41 à 32 %.

 

2025 : une année de bouleversements ?

Notez bien toutes ces tendances, car l’année 2025 devrait être celle de bouleversements majeurs. L’Argus confirme en janvier l’excellente santé des modèles hybrides, avec une hausse de 37 % par rapport au même mois de l’exercice précédent. Ce phénomène devrait se poursuivre.

La scène de l’électrique, et en particulier du côté de Tesla, est en revanche bousculée par les intrigues, notamment en raison de la prise de positions politiques d’Elon Musk et du recul de toujours plus de constructeurs. De son côté, Renault commence à aligner une belle gamme depuis la Renault 5 jusqu’au Scenic E-Tech, qui a cependant tendance à consommer pas mal hors des zones urbaines, sauf à pratiquer une éco-conduite éclairée.

Début mars 2025, la situation de l’électrique est plutôt floue : se projeter est difficile, voire imprudent. L’étude a été réalisée entre juin et novembre 2024 en s’appuyant sur un panel de 2 983 répondants. En reposant les mêmes questions aujourd’hui, ont obtiendrait sans doute déjà des résultats assez différents.

Dommage que les chiffres confondent hybrides simples et hybrides rechargeables mais aussi essence et E85, alors qu’une distinction, là aussi nécessaire, est faite entre l’électrique à batterie et celle à pile hydrogène. Le passage par l’hybride rechargeable est souvent une étape vers le 100 % électrique. Observer l’évolution de cette famille a beaucoup de sens.

 

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