De l’autre côté des Pyrénées, les véhicules électriques ne comptent que pour 0,11% du marché automobile. Seulement 1.076 exemplaires branchés parmi 800.000 véhicules de tourisme vendus l’année dernière en Espagne. Pour comparaison, en France, la part des VE est d’environ 0,8% ; en 2014, plus de 10.000 unités ont trouvé un acquéreur sur presque 1,9 million de nouvelles immatriculations VP. On comprend pourquoi Nissan cherche à mettre en route la mobilité électrique ibérique.
Terre d’origine du e-NV200
Si Nissan s’inquiète du développement des véhicules électriques en Espagne, c’est en particulier parce que son e-NV200 est produit à Barcelone. En outre, dans ce pays, la Leaf a représenté en 2014 43% des ventes de VE. Lundi 21 septembre dernier, à Madrid, le constructeur a animé la première édition de son forum consacré à la mobilité durable. C’est à cette occasion qu’il a lancé son appel au déploiement des infrastructures de recharge, avançant le chiffre de 3.500 nouvelles implantations de bornes, sur les routes espagnoles, bien avant 2020. Aujourd’hui, elles ne sont qu’environ 1.200 à être accessibles dans l’espace public.
Nouvelles réglementations
Depuis mars de cette année 2015, de nouvelles réglementations ont été mises en place à Madrid afin de lutter contre les niveaux élevés de la pollution dans l’air. Il n’est donc pas étonnant que Nissan se soit lancé sur un événement d’envergure dans la Capitale espagnole. Une centaine d’experts en matière de transport, mobilité, environnement, et de divers secteurs qui touchent à l’économie, se sont attachés à analyser le rôle des véhicules électriques pour réduire ce type de pollution urbaine. Il s’agissait ensuite de définir les mesures à mettre en œuvre au sein d’une véritable stratégie en faveur de la mobilité durable.
Collaboration public-privé
En association avec Marco Toro, le DG de Nissan pour le territoire ibérique, Jean-Pierre Diernaz, en charge du département VE pour l’Europe, a souligné l’importance d’une plus grande collaboration entre les entreprises publiques et privées, de telle sorte que l’infrastructure nécessaire au développement des véhicules à zéro émission soit améliorée. Citant l’exemple de la Norvège et de la Grande-Bretagne, il a mis en avant les aides gouvernementales dont les fluctuations se retrouvent à l’identique sur la courbe des ventes de voitures électriques. Selon les responsables du constructeur japonais, c’est grâce aux subventions que l’on gomme à la fois le coût d’accès à la mobilité branchée et la crainte de ne pas disposer d’une autonomie suffisante.
1.200 / 4.100 / 6.500
Ces chiffres – 1.200, 4.100 et 6.500 – correspondent au nombre de bornes respectivement implantées en Espagne, Norvège et au Royaume-Uni. De l’autre côté des Pyrénées, il reste encore beaucoup à faire pour inciter les automobilistes à adopter la voiture électrique. Chez nous, en France, on note des différences flagrantes en ventes de véhicules à batterie de traction et hybrides rechargeables chez les concessionnaires, dès lors que le territoire est fortement maillé en bornes accessibles gratuitement. Ainsi en Vendée, où certains groupes automobiles enregistrent jusqu’à 5 fois plus d’acquisitions de la part des particuliers, par rapport à nombre de départements moins bien pourvus. Si Nissan a lancé à Madrid un nouveau pari survolté, nul doute que d’autres constructeurs intéressés par l’électromobilité vont se l’approprier et profiter de la porte qui s’ouvre ! Ce qui, somme toute, sera profitable à toutes les parties concernées !
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